Le Premier Ministre SEM Brigi Rafini, en sa qualité de Chef du gouvernement et en même temps de Président du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), a animé le samedi 4 juillet 2020 à la Primature, un point de presse sur l’évolution du dialogue politique et du processus électoral. L’occasion pour le Premier Ministre, au lendemain de la dernière réunion du CNDP, d’informer l’opinion publique sur le dialogue politique et le processus électoral en cours.
Avant de faire un récapitulatif de la dernière réunion du CNDP, le PM a d’emblée rappelé que ‹‹ le CNDP est un instrument que les partis politiques se sont librement donné depuis 2004 › ›, par conséquent ‹‹ sa vocation n’est pas de se substituer aux institutions de la République, mais plutôt de les accompagner ››. A moult reprises, les discussions entre majorité et opposition au sein de ce cadre de concertation se sont bien déroulées jusqu’en 2016 où des divergences de vue ont surgi, avec à la clé le retrait de l’opposition.
Dans ses explications, le Premier Ministre a rappelé que bien des démarches ont été entreprises pour ramener celle-ci à la table de discussion. Malheureusement, selon le Président du CNDP, la démarche du gouvernement s’est heurtée au débat sur les articles ( 8, 12, 80, 81) du code électoral.
Toujours dans cette volonté manifeste exprimée par les autorités du pays, 5 sièges ont été accordés à l’opposition à la CENI, contre 3 au départ. Malgré cela, ‹‹ les sièges de l’opposition sont non occupés ››, a déclaré le PM.
Entre temps, la même opposition ‹‹ a demandé un dialogue ››, mais à la date d’aujourd’hui ‹‹ le dialogue inclusif n’a véritablement pas démarré ››, a fait observer SEM Brigi Rafini.
Revenant sur les conclusions de la réunion du dernier CNDP, le Président du CNDP confirme que ‹‹ le fichier électoral sera disponible dans quelques semaines ››. C’est ainsi qu’à l’issue de grandes discussions, les partis politiques présents ont salué les dates des présidentielles et des législatives.
A Propos des divergences sur la date des élections locales, le Premier Ministre a laissé entendre qu’‹‹ ici c’est la CENI qui est interpellée, qui doit donner une date dont la faisabilité est possible ››. Une faisabilité ‹‹ technique de la CENI ››, comme l’a évoqué le PM, qui permet à l’institution organisatrice des élections de dire de façon indépendante ‹‹ les possibilités d’organiser les locales avant les présidentielles ››.
L’autre point des débats au Conseil National du Dialogue Politique, est l’enrôlement de la diaspora. Les raisons évoquées par la CENI sont bien entendues la fermeture des frontières due au Covid-19. Les partis politiques ayant émis le vœu de voir cela réalisé dès que les conditions le permettent, c’est-à-dire la réouverture des frontières des pays concernés.
A la question de savoir les démarches entreprises par le gouvernement pour amener l’opposition à participer aux élections, SEM Brigi Rafini a réaffirmé le vœu du Président de la République et de celui du gouvernement d’ organiser ‹‹ des élections libres et transparentes ››. ‹‹ libre ›› parce qu’elle est ‹‹ ouverte ›› à tous. D’ailleurs, rappelle le PM ‹‹ l’opposition n’a jamais dit qu’elle ne participera pas aux élections ››. A ce propos, a t-il ajouté ‹‹ à l’impossible nul n’est tenu ››.
Pour ce qui est de la révision de la CENI, doléance des partis politiques non-affiliés, le Président du CNDP a fait savoir qu’ ‹‹ il y a des conventions de la CEDEAO qui n’autorisent pas la modification des textes électoraux six mois avant les élections ››. C’est pourquoi il ‹‹ invite la classe politique à faire pleinement confiance à la CENI car ‹‹ nous n’avons pas d’autres organismes d’organisation des élections, a-t-il précisé. Elle a un mandat non impératif ››.
Dans le même ordre d’idée, le Chef du gouvernement a ajouté que l’organisation des élections pèsent lourdement sur le budget de l’État. Rien que sur le budget 2019, environ 41 919 000 000 de nos francs ont été exécutés sur le budget global. Pareil pour le budget exercice 2020, où pas moins de 35 milliards sont mis dans l’organisation des élections. Un total d’environ 77 434 461 000 FCFA.
Il y a eu bien évidemment des appuis et des accompagnements de toute nature de la part de PNUD, Système des Nations unies, CEDEAO, Coopération suisse, Coopération danoise, USAID, OIM, ONU Femmes, de la Chine et de l’UE. Ces soutiens sommes toutes considérables dans le but de renforcer les capacités d’organisation des élections.
Enfin pour garantir la fiabilité du fichier électoral biométrique, le PM a rassuré que ‹‹ le fichier sera effectivement audité ››. Seulement il invite la CENI à le faire ‹‹ dans le temps imparti ››, c’est-à-dire ‹‹ le plus tôt possible ››.
Koami Agbetiafa