Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a donné, vendredi 24 novembre 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, son accord pour le décaissement de près de 107 millions de dollars américains, afin de financer la construction et la réhabilitation d’un tronçon routier de 218 km reliant le Burkina Faso au Niger.
D’un montant total de quelque 225 millions de dollars, le projet, qui englobe la construction d’une nouvelle route de 50 km et la réhabilitation de 168 autres km dégradés sur l’axe Koupala-Gonin-Fada N’Gourma-Piégea-frontière du Niger, bénéficie d’un cofinancement de l’Union européenne et du Japon à hauteur de 38 %, l’Etat burkinabé y contribuant pour 14 %.
« Ce projet va renforcer la compétitivité des économies du Burkina Faso et du Niger, deux pays du littoral dont les importations transitent pour l’essentiel par les ports de Tema et Takoradi, au Ghana, d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, de Lomé au Togo et de Cotonou au Bénin », a argumenté Janvier Litsé, directeur général de la BAD pour la région Afrique de l’Ouest.
S’exprimant lors de la présentation de la requête de financement au Conseil, Janvier Litsé a souligné que le Burkina Faso et le Niger sont deux pays membres du G-5 Sahel, qui regroupe 5 États de la sous-région (dont le Mali, la Mauritanie et le Tchad) confrontés à une menace terroriste pressante.
« Outre l’enjeu d’intégration régionale, ce projet va conforter la résilience des économies du Burkina Faso et du Niger, deux pays qui méritent d’être pleinement soutenus dans un contexte marqué par la menace terroriste », a-t-il ajouté.
Au Burkina Faso, la construction et la réhabilitation de ces 218 km de route vont permettre d’assurer la continuité de la desserte des régions Est et Centre-Est, à vocation agricole et pastorale, qui compte environ 3,5 millions de personnes.
Le projet est en parfaite adéquation avec la stratégie 2011-2025 de développement du secteur des transports du Burkina Faso et s’inscrit dans le Programme d’actions communautaires des infrastructures et du transport routier de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Au regard des résultats attendus, le projet s’inscrit aussi pleinement dans le 3e axe stratégique du Plan national de développement économique et social (PNDES) du Burkina, tout en restant cohérent avec le Document de stratégie de la Banque pour le pays.
La construction de la route reliant le Burkina Faso et le Niger répond enfin aux cinq priorités stratégiques de la BAD (dites High 5), notamment « Nourrir l’Afrique », « Intégrer l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations ».
Présente au Burkina Faso depuis 47 ans, la BAD y déploie une coopération dynamique et performante, dont les investissements globaux s’élèvent à près de 1,8 milliard de dollars EU, soit 1 022 milliards de FCFA.
Au 31 août 2017, la BAD comptait 16 projets en cours d’exécution dans le pays, représentant près de 256 milliards de dollars, avec une forte dominante pour les infrastructures routières et de désenclavement (26 %), suivies des finances publiques et la gouvernance (22 %), puis de l’agriculture et le monde rural (21 %), du social (13 %), de l’énergie (10 %), et enfin l’eau et l’assainissement (8 %).