Il est des dirigeants qui marquent l’histoire, non pas par la durée de leur mandat, mais par l’empreinte qu’ils laissent sur l’avenir. Issoufou Mahamadou, ancien président du Niger, appartient à cette catégorie rare de leaders. En se posant comme le grand artisan de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), il a su transformer une idée panafricaine en une réalité politique et économique.
Désigné « Champion de la ZLECAf » par l’Union africaine, Issoufou n’a pas choisi la voie de la symbolique creuse. Il a pris son rôle à bras-le-corps, en accélérant les négociations, en rassemblant les Chefs d’État, et surtout en veillant à ce que la ZLECAf ne demeure pas une utopie couchée sur du papier. Du sommet historique de Niamey en 2019 à l’entrée en vigueur des premiers échanges commerciaux, son empreinte est partout.
Au-delà de la diplomatie, sa vision a été claire : faire de la ZLECAf un outil d’industrialisation et de création d’emplois pour la jeunesse africaine. Dans un continent où la démographie est une force autant qu’un défi, ce pari était audacieux. Mais il a rappelé, avec insistance, que l’intégration économique n’est pas une fin en soi : elle doit servir à transformer localement nos ressources, à stimuler les Petites et Moyennes Entreprises (PME) africaines et à offrir des perspectives à nos jeunes.
Son héritage est là : la ZLECAf n’est plus un rêve lointain, mais une dynamique continentale. Les obstacles demeurent, barrières non tarifaires, infrastructures insuffisantes, lenteurs institutionnelles, mais l’élan est irréversible. Et cet élan porte la marque de sa détermination.
En regardant l’avenir, il est essentiel que l’Afrique ne perde pas ce souffle. Issoufou Mahamadou a montré la voie : celle d’une intégration économique pragmatique, tournée vers l’action et la jeunesse. Le reste dépend désormais de la capacité des dirigeants actuels à poursuivre ce chantier avec la même énergie, la même foi et la même détermination.
Issoufou restera alors dans l’histoire comme l’homme qui a donné à l’Afrique une chance supplémentaire de croire en elle-même. Un architecte, mais surtout un catalyseur : celui qui a su transformer une vision panafricaine en moteur concret de développement.
Oumou Gado