A l’occasion de la remise officielle du rapport final des assises nationales, tenues du 15 au 20 février 2025, le Chef de l’Etat avait solennellement lancé un appel au pardon et à l’oubli. Cet appel à l’endroit de tous les citoyens, avait trouvé un écho favorable, nonobstant quelques vaines tentatives de certains non-conformistes de s’y opposer.
Ce pardon devait faire le lit à une réconciliation nationale et l’implication de toutes les filles et fils du pays dans la construction d’un Niger nouveau sous le sceau de la souveraineté retrouvée. C’est ainsi dire, le temps de sonner le glas de l’exclusion d’une partie de citoyens qui avait court sous des prétextes qui, non seulement ne tenaient pas, mais sont devenus encore plus sans objet depuis le début de la mise en œuvre des recommandations issues des assises nationales.
Le récent réaménagement du Gouvernement était une belle occasion de matérialiser la fin de cette exclusion. Hélas, les cadres de l’ancienne opposition se sont vus plus sollicités. D’autres personnalités issues y ont fait leur entrée ; la direction des partis de l’ex-opposition, tout comme leurs militants, ne s’en cachent point. Pendant ce temps, aucune personnalité proche de l’ancienne majorité au pouvoir.
Mieux, à l’occasion des désignations des représentants des différents départements administratifs du Niger au futur Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), des couacs ont été enregistrés dans presque toutes les régions du pays. Des différends ont vu le jour lorsque des représentants ayant la caution des populations ont parfois été contestés au motif qu’ils seraient politiques.
Dans certains départements, on a assisté même à des batailles rangées entre des populations décidées à défendre leur droit à désigner leurs représentants et quelques individus estimant qu’il leur revient à eux et eux-seuls de parler au nom de ces populations dont elles méconnaissent tout de leur quotidien.
Est-il nécessaire de rappeler que les populations se reconnaissent encore dans les politiques, bien que les partis politiques au Niger aient été dissouts, aux termes d’une recommandation des délégués aux assises nationales. A ce niveau aussi, il est important de rappeler qu’au Niger, quasiment toutes les personnalités qui ne sont soumises au devoir de réserve, jouissant d’une représentativité des populations, sont peu ou prou politiques.
Alors, de quel Conseil Consultatif de Refondation (CCR) veut-on au Niger en excluant les personnalités auxquelles se reconnaissent les populations ? En outre, cette question ne se pose que lorsqu’il s’agit de personnalité étiquetée de l’ancienne majorité. Pour les autres, même le gouvernement ne leur est interdit. Ils cessent d’être des politiques comme par enchantement.
Tout se passe comme si la refondation voulue par les autorités nigériennes peut être conduite sans cette frange de la population et de tous ceux qui la représente. C’est du moins ce que tentent de faire avaliser certains petits esprits sans mandat, ni de la population, encore moins du CNSP. Comme tout argument, ils n’hésitent pas à faire valoir la mobilisation du peuple en soutien aux autorités militaires ayant pris le pouvoir, le 26 juillet 2023.
Pourtant, il est admis par tous les observateurs sérieux que ce soutien n’a pas été l’œuvre d’une quelconque structure ou des individus qui n’ont de mérite que celui de s’être précipitamment sortis de leur torpeur pour se mettre en scène au cours des manifestations non sans calculs. Ils n’y ont apporté aucune valeur ajoutée. D’autres s’imaginent en idéologues pour masquer leur incapacité à se faire admettre par les populations. C’est pourquoi, ils tentent, à renfort de grands discours sur le patriotisme, d’occulter leur insignifiance, se donnant jusqu’au droit d’indiquer la marche à suivre à des populations dans des contrées qu’ils ne connaissent que de nom.
Il est utopique de croire en une aussi grande mission que celle de refonder une nation sur fond d’exclusion ; surtout en écartant le plus grand nombre. Faudrait-il penser à la suite de certains illuminés qu’il n’y a de compétences et de patriotisme que dans les rangs de la minorité que constitue l’ancienne opposition ?
Le président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahmane Tiani ne peut accepter de voir sa mission remise en cause par les mesquineries de quelques attardés.
Oumou Gado