Menace de déstabilisation : Les Armées de l’AES mises en état d’alerte maximale

Le collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel a dénoncé dimanche dernier, avant de l’a rejeté, la décision prise par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest de « proroger de six (6) mois, le délai de retrait définitif du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO ».

Dans un communiqué signé par le président en exercice de la Confédération, le Général d’Armée Assimi Goïta, président de la transition malienne, et rendu public le dimanche 22 décembre 2024, dans les trois pays membres, le collège des Chefs d’État de l’AES, considère que « la prorogation du délai de retrait de la CEDEAO est une ultime manœuvre de la France pour déstabiliser l’AES».

Raison pour laquelle les trois pays de l’Alliance ont décidé de « mettre en état d’alerte maximale, l’ensemble de leurs Forces de Défense et de Sécurité », souligne le communiqué de la Confédération. Aussi, décident-ils de « faire de l’espace confédéral un théâtre unique d’opérations militaires », avant d’appeler les populations de l’AES à redoubler de vigilance, à dénoncer systématiquement tout fait suspect aux Forces de sécurité, et à rejeter les propositions d’enrôlement au sein des groupes terroristes ».

Le collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel a réitéré aussi son engagement à « poursuivre avec détermination le combat de l’AES pour sa souveraineté et sa dignité ».

Créée le 16 septembre 2023, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) s’est donnée pour mission, dans une volonté commune de ses dirigeants, d’accéder à une souveraineté véritable et d’amorcer une réelle dynamique des peuples. Un élan qui s’est renforcé suite à la décision prise par les trois pays de se retirer de la CEDEAO et de créer le 6 juillet 2024, la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Depuis l’adoption de cette nouvelle posture stratégique portée par les aspirations légitimes à la liberté et à la paix des peuples, souligne le communiqué du 22 décembre dernier, dans lequel le collège des Chefs d’Etat constate que « la junte française impérialiste, sentant ses intérêts menacés, appuyée par certains Chefs d’Etat de la sous région, tente désespérément de porter un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES ».

En ce sens, explique le collège des Chefs d’Etat de l’AES, « la prorogation pour 6 mois du délai de retrait des trois pays de la CEDEAO est comme une nième tentative qui permettrait à la junte française et à ses supplétifs de poursuivre la planification et la conduite des actions de déstabilisation contre l’AES ».

Après donc avoir réitéré le caractère irréversible de leur décision de quitter la CEDEAO, les Chefs d’Etat de l’AES relèvent qu’en lieu et place d’une gestion concertée entre l’AES et la CEDEAO des aspects techniques liés à leur retrait avec effet immédiat, le collège des Chefs d’Etat dit être surpris de « cette décision unilatérale de prorogation qui ne saurait lier les pays de l’AES ».

Par ces actes, le collège des Chefs d’Etat « constate avec regret qu’au sein de la CEDEAO, des manœuvres de  déstabilisation sont régulièrement initiées par une poignée des Chefs d’Etat qui imposent leur désidérata et des agendas étrangers au reste de l’organisation ».

A l’évidence, poursuit le communique du collège des Chefs d’Etat, « ces actions viennent prouver que la question sécuritaire à laquelle s’attaquent avec succès les pays de l’AES dans la sous région et dont le bénéfice profite à toute la région, « n’est pas une préoccupation réelle pour ces acteurs à la solde d’un maitre aux abois ».

Le collège des Chefs d’Etat, dit suivre avec attention toutes ces manœuvres de tromperie initiée par la junte française, prétextant fermer ses bases militaires dans certains pays africains, pour les remplacer par un dispositif moins visible mais poursuivant la même velléité néocoloniale.

A ces activités, dénonce le collège des Chefs d’Etat de l’AES, des « opérations de réorganisation et de regroupement des groupes terroristes dans le bassin du Lac Tchad, dans le Sahel et dans certaines zones frontalières, telles que « Niger-Nigéria, Niger-Bénin,  Niger-Burkina, Bénin-Burkina », indiquant que « ceux-ci reçoivent de la part de certains Etats étrangers des appuis divers, notamment financier et des moyens logistiques visant à déstabiliser l’AES ».

Oumar Issoufa