La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : Une maladie obstructive des bronches

La broncho-pneumopathie chronique obstructive, également appelée  BPOC, est une forme grave de bronchite qui affecte le souffle et provoque des dommages irréversibles des poumons. C’est une maladie à progression lente qui évolue sur plusieurs années. Elle est courante plus particulièrement chez les fumeurs. Les femmes développent des formes plus précoces et plus graves de BPCO que les hommes.

La bronchopneumopathie chronique obstructive est une maladie chronique respiratoire. Chez les personnes atteintes, elle développe une inflammation des voies aériennes, notamment des broches qui provoquent l’épaississement de leurs paros ainsi qu’une hypersécrétion réactionnelle de mucus.

Le tissu pulmonaire est également enflammé, ce qui entraine des perturbations dans le fonctionnement des cellules qui le constitue. Les alvéoles pulmonaires sont progressivement détruites. Selon les projections de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la BPOC pourrait être la 3ème cause de mortalité dans le monde en 2030. Cependant, la bronchite pneumopathie chronique obstructive est une maladie encore relativement méconnue du grand publique.

Les causes de la maladie

Le tabagisme est la cause de 90% des BPCO. Le tabac entraine la production d’une quantité excessive du mucus dans les bronchioles, ce qui favorise les infections bronchiques. Ces infections augmentent à leur tour la production de mucus et maintiennent l’inflammation des bronches et des bronchioles. Tous les fumeurs ne sont pas égaux face à la maladie car à tabagisme égal, seuls 20 à 30% des fumeurs développent cette maladie. La BPCO est une maladie professionnelle dans 10% des cas suite à une exposition répétée à certains solvants, aux poussières de ciment et de silice à certains produits agricoles et aux produits de la mine qui augmente le risque de développer cette maladie. Enfin, il existe une forme héréditaire de cette dernière mais elle reste rare.

Les symptômes et les complications de la maladie

Les premiers symptômes de la maladie sont ceux de la bronchite chronique : toux et crachats, en particulier le matin. Progressivement, les symptômes s’aggravent et la personne ressent un essoufflement à l’effort. Au repos, l’air arrive en quantité suffisante dans les poumons mais, à l’effort, le rétrécissement des bronches gène la ventilation et provoque l’essoufflement. Lorsque la maladie progresse, la difficulté à respirer se fait sentir également au repos. Progressivement, le poumon a du mal à se vider du fait du rétrécissement des bronchioles. Les alvéoles, les petits sacs où se font les échanges des gaz avec le sang se distendent. Fragilisées, elles se rompent et fusionnent entre elles.

Les complications les plus fréquentes sont l’emphysème et l’insuffisance respiratoire chronique, c’est-à-dire le manque chronique d’oxygène qui impose un traitement particulier, l’oxygénothérapie pour maintenir un taux sanguin d’oxygène suffisant. Ce phénomène fatigue le cœur et peut entrainer à la longue une défaillance cardiaque. Les lèvres et les ongles deviennent parfois bleus car ils ne sont plus assez oxygénés. L’évolution de la BPCO se fait par épisodes d’exacerbation (deux ou trois par an) durant lesquelles les symptômes s’aggravent.

Les diagnostics, préventions et traitements de la maladie

Pour diagnostiquer une BPCO, le médecin est à l’affut de symptômes évocateurs : toux et respiration au moins trois mois par an, et au moins deux années consécutives. Si c’est le cas, le médecin prescrit une série de tests spécifiques, l’exploration respiratoire. Ces tests mesurent le volume des gaz échangé pendant les respirations et le degré d’obstruction des bronches. Ils peuvent être complétés par une mesure de gaz dans le sang et une épreuve de marche (la distance parcourue en 6mn) pour évaluer l’impact de la maladie sur la vie quotidienne. Une radiographie permet d’observer la présence des lésions des poumons.

La prévention de cette maladie repose essentiellement sur l’arrêt du tabac et la réduction de l’exposition à la fumée des autres. Il n’est jamais trop tard même si le diagnostic est déjà fait. Cela évite d’aggraver l’état des poumons.

Le premier traitement contre la BPCO consiste bien entendu à cesser de fumer. Actuellement, il n’existe pas de médicaments qui permettent de guérir de la maladie. Les médicaments destinés à dilater les bronches sont utilisés afin d’apporter plus d’air aux alvéoles. Des séances de kinésithérapie  respiratoire peuvent également aider la respiration en facilitant l’élimination des sécrétions bronchiques et en apprenant à bien expectorer. Dans la mesure du possible, une activité physique adaptée doit être pratiquée.

Ibrahima Oumarou Galadima