Secteur de l’éducation : Des regroupements de syndicats haussent déjà le ton

A peine un mois du démarrage de la rentrée scolaire 2024-2025, des regroupements de syndicats du secteur de l’éducation et de la formation haussent déjà le ton, avec à la clé, un préavis de grève de 48 heures, du 18 au 19 novembre courant. En toile de fonds, la récurrente question du « recrutement sans concours des enseignants contractuels à la fonction publique ».

Ces regroupements de syndicats qui observent depuis hier, lundi 18 novembre 2024, un arrêt de travail dans les écoles publiques du Niger, se composent exclusivement de la Dynamique des Syndicats du Secteur de l’Education et de la Formation (DSSEF) et de la Coalition des Syndicats de l’Education et de la Formation Professionnelle (COSEFP).

Dans leur plateforme revendicative, tous pointent du doigt l’absence de démarche de la part du gouvernement, tendant vers la satisfaction de leurs deux doléances, préalablement posées sur la table des négociations. Ces dernières portent notamment sur l’ouverture du recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique et la reprise des paiements des rappels sur salaire et des incidences financières. Ils exigent aussi du gouvernement « la reprise sans délai des négociations autour de la plateforme revendicative actualisée ».

Dans le même élan, d’autres acteurs syndicaux, à l’instar de la CNT (Confédération Nigérienne du Travail) ont exprimé leur soutien aux regroupements de ces syndicats et appelé par la même occasion, le gouvernement au dialogue pour un climat social apaisé.

Par cette grève, « largement suivie », selon les responsables syndicaux de la DSSEF et de la COSEFP, c’est cette trêve sociale, longtemps observée et qui a permis d’effectuer un bon démarrage de la rentrée scolaire 2024-2025 qui vole en éclats.

Pourtant, ces mêmes acteurs avaient réussi, lorsque l’ombre de la menace du boycott de la rentrée des classes planait sur la date du 28 octobre dernier (rentrée scolaire 2024-2025), à désamorcer la menace sur fond de revendications syndicales. En son temps, l’ensemble des acteurs de l’éducation avait mis en avant, la nécessité de permettre aux élèves de renouer avec les salles de classes, après une longue période de vacances exceptionnelles cette année.

Avec ce mouvement de grève déclenché par la Dynamique des Syndicats du Secteur de l’Education et de la Formation (DSSEF) et la Coalition des Syndicats de l’Education et de la Formation Professionnelle (COSEFP), plusieurs questions restent en suspens.

Le gouvernement va-t-il lâcher du lest en donnant une suite favorable aux revendications des regroupements syndicaux ? La doléance concernant le recrutement sans concours de l’ensemble des enseignants contractuels va-t-elle enfin être prise en charge par l’État du Niger ? Que sera-t-il alors des conditions de vie et de travail de l’ensemble de la corporation enseignante ?

Bref, toute une panoplie de questions qui méritent d’être posées au moment où une bonne partie des ressources de l’Etat, selon les autorités en place, sont actuellement orientées dans la gestion des questions sécuritaires, considérée comme étant la première priorité nationale.

En un mot comme en mille, les revendications syndicales, somme toute légitimes, ne doivent pas offusquer le contexte actuel du pays où toutes les énergies sont déployées pour la sauvegarde de la patrie et l’appel sans cesse à la solidarité nationale.

Koami Agbetiafa