La diphtérie : Une maladie infectieuse et tropicale

La diphtérie est une maladie infectieuse causée par une bactérie qui produit de la toxine. Son nom vient du grec « dipheria » qui signifie « membrane ». Le diagnostic étant évoqué par l’observation de membranes dans les voies respiratoires qui peuvent obstruer l’arbre respiratoire et entrainer la mort par asphyxie. La vaccination est le meilleur moyen de prévention.

C’est une maladie infectieuse hautement contagieuse, due à des bactéries dont certaines peuvent produire une toxine. Les bactéries elles-mêmes produisent des fausses membranes au niveau de la gorge, qui peuvent étouffer le malade. Les toxines quant à elles se répandent dans l’organisme et touchent le cœur et le système nerveux.

Les symptômes et diagnostic de la maladie

La période d’incubation de la diphtérie est habituellement de 2 à 6 jours. Le plus souvent, la contamination par la bactérie corynebacteriumdiphtheria ne donne pas de symptôme. Quand il y en a, le premier symptôme est une angine, dont la caractéristique est la présence de « fausses membranes », sorte de couennes blanchâtres au niveau des amygdales. Ces membranes s’étendent et colonisent le nez et la gorge, au point de l’obstruer et d’étouffer le malade. La diphtérie peut également prendre une forme cutanée. Outre ses symptômes, assez caractéristiques, la diphtérie peut être mise en évidence grâce à des tests réalisés sur des prélèvements.

Les causes, transmission et prévention de la maladie

La diphtérie est due à plusieurs espèces de corynebactéries très contagieuses (corynebacteriumdiphteria), dont certaines sécrètent des toxines. La bactérie s’installe en surface, dans la gorge surtout ou elle engendre la formation de sortes de membranes, couenne blanchâtres qui envahit la gorge. Elle peut aussi se développer sur des lésions de la peau (diphtérie cutanée). Toutes les corynebactéries ne produisent pas de toxines, mais celles qui le font sont la cause d’atteintes cardiaques et de paralysies.

Seul l’homme porte et transmet la maladie, mais la bactérie peut survivre plusieurs mois à l’extérieur, même au froid, au chaud ou à sec. La transmission interhumaine se fait le plus souvent par des gouttelettes émises par des porteurs (postillons, toux, éternuement)  comme la covid. Le problème est qu’une personne infectée ne fait pas forcement la maladie. La bactérie peut se développer dans sa gorge et être transmise sans que quiconque ne s’en aperçoive. Une telle personne est appelée porteur sain car elle contamine sans maladie, et donc sans que l’on puisse le savoir. La transmission par contact indirect par des objets souillés par des malades est considérée comme très rare.

La prévention repose essentiellement sur la vaccination qui est efficace et bien tolérée. Elle est d’autant plus pertinente que la maladie elle-même ne crée pas une immunité comparable à celle conférée par les vaccins contre la diphtérie. La vaccination étant obligatoire, toutefois  l’immunité baissant avec le temps, les rappels sont nécessaires surtout lorsque l’on est amené à visiter des régions où la bactérie circule encore. Les vaccins contre la diphtérie sont associés à d’autres (tétanos, poliomyélite, coqueluche….).

Le traitement et protocole du vaccin

Face à une diphtérie, le traitement se fait dans trois directions : contre la bactérie, contre les toxines et contre la transmission. Pour commencer, on isole le malade pour éviter qu’il ne contamine à son tour son environnement. Quand les antibiotiques ont été disponibles, on les a utilisés le plus tôt possible au cours de la maladie pour stopper à la fois la prolifération bactérienne et la transmission. Pour éviter les dégâts causés par la toxine diphtérique on utilise un sérum d’antitoxine à utiliser rapidement mais avec précaution. Il neutralisera les toxines présentes dans le sang. Et enfin on vaccinera quand même car la maladie n’est pas toujours immunisante.

Le protocole du vaccin repose sur une injection à deux mois et quatre mois et un rappel à 11 mois. Les rappels ultérieurs de vaccins contre la diphtérie sont recommandés à l’âge de 6 ans, puis entre 11 et 13 ans. Chez l’adulte de à 25 ans, 45 ans, 65 ans ; puis tous les 10 ans (75 ans, 85 ans, etc.). Les contres indications sont rares (maladies graves ou fébriles, allergie au vaccin, premier trimestre de grossesse surtout).

Ibrahima Oumarou Galadima