L’hépatite E est une infection du foie liée au virus de l’hépatite E (VHE). Maladie virale, elle se transmet principalement par l’ingestion d’eau contaminée par des matières fécales. Elle constitue une préoccupation majeure pour la santé publique, notamment dans les régions pauvres en ressources naturelles et les zones endémiques, ou l’accès à l’eau potable et les systèmes d’assainissement sont insuffisants. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Hépatite E est responsable d’environ 20 millions d’infections et 44 000 décès dans le monde chaque année.
Bien que souvent bénigne et auto limitée, l’hépatite E peut devenir grave surtout chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, menant à des cas d’insuffisance hépatique aigue. Le (VHE) appartient à la famille des hepeviridae et constitue le seul membre du genre hepevirus. Le virus (VHE) peut entrainer des complications graves (hépatite fulminante) pouvant amener au décès du malade.
Les différents types de VHE
Ils présentent des caractéristiques distinctes. Il s’agit en premier lieu, des génotypes 1 et 2 du virus de l’hépatite E. Ils sont étroitement associés à des épidémies et des cas sporadiques d’hépatite E dans les pays en voie de développement. Les infections par les génotypes 1 et 2 sont particulièrement préoccupantes car elles peuvent conduire à des maladies aigues sévères, avec un risque élevé de mortalité chez les femmes enceintes. Les génotypes 1 et 2 sont presque exclusivement associés à des cas de transmissions interhumaines.
En ce qui concerne les génotypes 3 et 4, du virus, ils sont caractérisés par leurs mode de transmission Zoonotique qui traduit la capacité du virus à passer de l’animale à l’homme. Ils sont très fréquents dans les pays développés et certaines régions d’Asie. La transmission de la maladie à l’homme peut se faire par la consommation de la viande ou des produits d’origine animale contaminées et insuffisamment cuits. Les animaux domestiques ou sauvages sont généralement à l’origine de l’infection. Contrairement aux génotypes 1 et 2 qui provoquent des larges épidémies de la maladie, les infections par génotypes 3 et 4 sont plus sporadiques, et sans distinction de sexe ou d’âge. Les génotypes 3 et 4 peuvent mener à des maladies aigues mais ils provoquent également des infections chroniques chez les personnes immunodéprimées.
Les causes et modes de transmissions de la maladie
L’hépatite E résulte d’une infection par le VHE qui se transmet principalement par la voie féco-orale. L’infection par le VHE et le développement de la maladie dépendent de plusieurs facteurs, y compris le génotype du virus, l’état immunologique de l’individu et les conditions environnementales et sanitaires.
L’eau contaminée est la cause la plus fréquente de transmission du VHE. Ce cas est particulièrement fréquent dans les régions à faible approvisionnement en eau. Il y a aussi l’ingestion de viande animale contaminée en particulier ou des produits à base de viande insuffisamment cuites qui est une autre voie de transmission pour les génotypes 3 et 4. Ces derniers se transmettent de l’animal à l’homme. Les porcs, les sangliers et les cerfs sont considérés comme des hôtes potentiels du virus, et la manipulation ou la consommation des produits d’origine animale contaminés entrainent l’infection. La transmission du VHE peut avoir lieu lors de la grossesse (la transmission verticale). La femme enceinte peut transmettre la maladie à son enfant ce qui peut mener à des complications médicales sérieuses, comme la perte du fœtus par une fausse couche.
Les symptômes et diagnostics de la maladie
Les symptômes du VHE peuvent varier en intensité et en durée. La période d’incubation de l’hépatite E dure entre 2 et 10 semaines en moyenne. Les principaux signes d’une infection par le VHE sont les suivants : une fièvre modérée, anorexie causée par une diminution de l’appétit, nausée, douleurs abdominales, démangeaison et éruptions cutanées, une jaunisse ou ictère (jaunissement de la peau), des urines sombres et des selles pales. Ces symptômes cliniques ne sont pas spécifiques à l’hépatite E et peuvent s’apparenter à d’autres formes d’hépatite virale, comme l’hépatite B, rendant difficile le diagnostic de la maladie.
Le diagnostic de l’hépatite E repose en grande partie sur les prescriptions d’examens sanguins. La détection des anticorps anti-VHE (IgM et IgG) dans le sang met en lumière une infection récente ou passée par le VHE. La détection de l’ARN du VHE par un test de type RT-PCR (réaction de polymérisation), dans le sang ou les selles, constitue un autre moyen de diagnostic.
Les traitements de la maladie
L’évolution de l’hépatite E aigue est généralement favorable et ne nécessite pas de traitement spécifique : le repos, une bonne hydratation et une alimentation équilibrée favorisent le processus de guérison. Cependant, certains médicaments hépatotoxiques (toxique pour le foie) comme l’acétaminophène ou le paracétamol sont à proscrire. Dans les cas de l’hépatite fulminante, une surveillance médicale stricte est requise pour surveiller l’évolution de la maladie et éviter d’éventuelles complications. De la même manière, les femmes enceintes présentant des symptômes d’hépatite E doivent envisager une hospitalisation. Pour les personnes immunodéprimées souvent d’hépatite E chronique, le recours à la ribavirine (médicament antiviral) est fréquent. Dans certaines situations, l’interféron à également montrer son efficacité dans le traitement de cette forme d’hépatite E.
Ibrahima Oumarou Galadima