Autosuffisance alimentaire : De la nécessité de promouvoir la filière riz local

Alors que la campagne agricole vient de démarrer, il se pose avec acuité toute la problématique de l’autosuffisance alimentaire au Niger, en particulier sur la production locale de la filière riz, une denrée très prisée des ménages. L’objectif devra être de produire suffisamment cette denrée alimentaire afin de répondre convenablement au besoin de la consommation locale.

En effet, cela n’est un secret pour personne, les importations du riz au Niger augmentent d’année en année, en raison de la production nationale qui est déficitaire, donc insuffisante pour satisfaire à la demande de consommation des ménages.

Rien qu’en 2019 par exemple, « plus de 426.000 tonnes de riz sont importées au Niger contre 257.000 tonnes en 2010, soit presque le double en moins d’une dizaine d’années », déclarait en 2019, le haut commissaire à l’Initiative 3N ( les Nigériens Nourrissent les Nigériens), Ali Bety, au cours d’une interview accordée à la presse locale. Ce qui démontre que la demande pour la consommation du riz est importante.

Selon le RECA (Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger), l’approvisionnement du Niger en riz est assurée à 80% par les importations, alors qu’en 2013, la production rizicole est estimée à seulement 80.000 tonnes dont 85% proviennent des aménagements hydro-agricoles (AHA). Le riz importé provenant généralement du Pakistan, de la Chine ou de l’Inde, se sont imposés dans les plats nigériens, de telle enseigne qu’on pense à tord que ces riz importés sont plus nourrissants que ceux produits au Niger. Un véritable préjugé qui pourrait constituer un frein à la valorisation du contenu local et par conséquent, décourager les producteurs. À ce niveau, il convient de souligner que d’après plusieurs nutritionnistes de la place, le riz produit au Niger est d’abord naturel et regorge bien de nutriments pour notre bien-être.

Atteindre l’autosuffisance en riz

Il va de soi, pour parvenir à l’autosuffisance en riz, cela nécessite fortement une prise en compte optimale de toute la chaîne de valeur riz, allant de l’aménagement des surfaces hydro-agricoles au soutien technique et financier de l’État à l’endroit des producteurs et des transformateurs du riz paddy, en passant par l’encouragement des investissements privés dans le secteur agricole, plus précisément dans la filière riz local.

En réalité, les unités de transformation jusque-là artisanales, drainent la majeure partie de la production du riz paddy décortiqué dans de petits moulins, avant d’être prêt à la consommation. D’où l’importance de la mécanisation de cette filière, à travers l’utilisation sur toute la chaîne, des outils beaucoup plus modernes et adaptés, pour un rendement meilleur. Ce qui permettra de stimuler la production locale et répondre convenablement à la demande de consommation des ménages.

À l’orée de la campagne agricole 2024, tous les moyens doivent être mis en branle pour booster la production locale, notamment la filière riz, seul gage pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire et répondre convenablement à la demande de consommation des ménages nigériens.

Koami Agbetiafa