La preuve est faite de façon formelle que la France est au cœur du terrorisme au Sahel et que d’une manière ou d’une autre, l’ancien Président de la République Bazoum Mohamed aurait aussi des contacts avec les réseaux terroristes. Cette dernière affaire de la supposée « négociation avec les terroristes de la Zone Tillabery » qu’auraient initiée les autorités militaires du CNSP en constitue une preuve irréfutable. En tout cas, telle qu’elle est « vérifiée », elle constitue un élément de preuve majeure. Tous les détails de la supposée opération sont là avec une précision déconcertante. L’effectif des équipes envoyées pour négocier, les noms des différents membres de la Mission, les montants financiers pour accompagner l’opération ou pour la facilitation, etc. De l’autre côté, les chefs terroristes ciblés, leurs noms précis. Cette maîtrise détaillée de la situation donne beaucoup à réfléchir.
Qui pouvait être au courant d’un tel montage avec autant de précisions ?
Il faut quand-même dire que ces genres de missions sont des missions hautement secrètes, le choix des éléments devant faire partie de la mission n’est jamais fait au hasard. Ce sont des hommes clés, jouissant d’une confiance totale et à l’abri de tout soupçon, qui sont désignés. L’opération en elle-même est entourée d’une absolue discrétion. Alors, qui pouvait être au courant ? Si elle avait fuité, elle ne pouvait cependant pas être sue dans son ensemble avec autant de précisions. Or, les publications qui ont été faîtes ces derniers jours par les médias français et les réseaux de Communication de Bazoum en ont donné les détails avec une précision millimétrée.
En toute logique, il n’y a que trois catégories de personnels qui peuvent être au courant de la mission : les membres du CNSP et même là, peut-être pas tous, les membres de la mission et en fin les destinataires, c’est-à-dire les chefs terroristes qui sont visés.
Comment la mission est-elle tombée alors entre les mains de la France et des réseaux Bazoum ?
Sur les médias français, le journaliste Wassim multipliait des interviews sur l’affaire. Le premier juillet dernier, le chroniqueur attitré du clan Bazoum, le très sulfureux Abdoul Kader Mohamed, alias Maïdalili, donnait des précisions écœurantes. Dans ses envolées oratoires dans une vidéo de ses éditions, il est allé jusqu’à défier le CNSP de démentir le moindre détail de ce qu’il a publié. Oui, ce qu’il a publié, lui Maïdalili qui n’est pas journaliste d’investigation. Maïdalili qui n’est même pas au Niger. Et depuis son exil au Nigeria, il a eu l’outrecuidance de défier les autorités militaires sur une opération qui pourtant, revêtait une extrême discrétion. Comment est-il tombé en possession de ces informations aussi précises que des journalistes des grands médias nationaux et internationaux n’ont pas pu en procurer ?
La piste française reste indéniable. C’est la seule explication. La France est au cœur de ce dispositif terroriste sévissant au Sahel. Avec la France, il a toujours fonctionné un système d’échange d’informations mutuel avec les terroristes. La France par le canal de ses services de renseignements renseigne les terroristes, et les terroristes à leur tour, rendent compte de toute situation à la France, toujours par l’entremise des canaux des services de renseignements.
Et ce sont ces mêmes services de renseignements qui font la liaison avec le réseau Bazoum. Voilà le seul recoupement possible des faits qui permet aux équipes Bazoum d’être en liaison étroite avec les actions terroristes. Pour tenir une information avec autant de certitude, au point de mettre au défi le gouvernement militaire, l’équipe de Bazoum sait de qui elle tient son information. Ce n’est pas un simple travail d’investigation journalistique. Non, loin s’en faut. Il s’agit à n’en point douter d’un système de partage d’informations à travers une coordination à trois niveaux: les terroristes, les services de renseignements français en liaison avec les terroristes et l’entourage de Bazoum.
Ibrahim Elhadji dit Hima