C’est un secteur économique important qui connait ses dernières heures, avant de sombrer dans le déclin, le transit des marchandises. À Maradi et Gaya, ils sont des millions parmi les populations à vivre des activités qui tournent autour du transit. Et dans cette perspective, les débats sur la frontière avec le Bénin, les populations de ces deux localités du Niger les vivent avec une réelle angoisse. À quelques centaines de km de la frontière béninoise, Maradi pourrait ne plus être qu’un lointain souvenir. La capitale économique du Niger serait en déclin.
« Kandi est sauvé (…), sur 1000 camions qui vont au Niger, 990 retournent pour aller au Nigeria. La plus part de ces marchandises appartiennent aux nigérians ». Ces mots sont de l’honorable Issa Salif, député à l’Assemblée nationale du Bénin, aussi un homme d’affaires influent Nigéro-béninois. C’est dire que ces propos sont ceux de quelqu’un qui sait de quoi il parle. Il parle ainsi devant une foule de population de Kandi, localité du Bénin qui va désormais connaître un regain d’intérêt dans le transit des camions en provenance du port de Cotonou. En effet, une délégation béninoise s’est rendue au Nigeria, le mercredi 22 mai dernier, dans le cadre d’un accord pour la mobilité des transporteurs bloqués à Malanville au Bénin. Cette démarche consistera à un contournement du Niger à travers l’ouverture d’un corridor Nord Bénin sur le Nigeria, en passant par le post frontalier de Segbana. Ce qui permettra aux transporteurs partis du port de Cotonou de regagner le Nigeria sans passer par le Niger. Gaya qui, par le passé, constitue la porte d’entrée sur le Niger, qui continue sur Maradi, la porte de sortie qui va sur Nigeria, sont désormais supprimés.
Tous sont désormais hors circuit. « Si cette mesure se concrétise, les commerçants de Maradi seront appauvris, car plus de 80% des marchandises qui passent par le Niger sont destinées au marché nigérian. Le Niger n’est qu’un point de transit et les recettes douanières seront aussi impactées », a commenté, la mort dans l’âme, un commerçant de Maradi.
En attendant de pouvoir se reconvertir dans d’autres activités, la population de Gaya et celle de Maradi scrute un horizon qui s’annonce très sombre pour leurs activités.
Ibrahim Elhadji dit Hima