Jusque-là plutôt réservée et retranchée dans leurs résidences parisiennes où elle vivait avant même le coup d’État qui a renversé leur père, la famille de Bazoum fait depuis cette semaine, une entrée fracassante dans la scène. Les noms des enfants de Bazoum ont été largement évoqués par le journal français le Figaro dans sa parution du 23 avril dernier.
Lucas, l’aîné, issu d’un premier mariage de Bazoum, ensuite Zazia, à la tête d’une Fondation de protection des animaux au Niger, rapporte le journal, Hindi, expert-comptable, mariée à un tchadien, Haoua, chercheuse en biologie dans un laboratoire et le cadet, Salem Bazoum qui lui, était aux côtés de maman et papa quand le putsch est survenu, il sera aussi détenu, puis relâché pour être placé en résidence à Lomé (Togo) avant de bénéficier d’une autorisation de départ sur Dubaï où il poursuit ses études.
Lucas, Zazia, Hindi ou encore Haoua, ce sont donc les membres de la famille résidents à Paris qui, depuis un moment, animent la communication politique de Bazoum dans cette situation de coup d’État du général Abdourahamane Tiani. Une entrée politique de la famille Bazoum qui se fait sur fond d’accusations graves, portées sur son prédécesseur, l’ancien Président Issoufou Mahamadou. Zazia, la première a accusé Issoufou Mahamadou d’implication dans le coup d’État contre son papa, c’était à chaud dès les premiers jours qui ont suivi le putsch.
Depuis silence radio, plus aucun membre de la famille ne s’est illustré, laissant à l’ancienne équipe de la cellule Communication de Bazoum, les soins de conduire les assauts contre l’ancien Président de la République Issoufou Mahamadou, devenu définitivement la bête noire de l’entourage et la tête à abattre.
Mais depuis quelques jours, c’est la famille qui semble reprendre les choses en main. Peut-être que les membres de la cellule, se sont-ils montrés moins compétents, moins tranchants. En tout cas, ce ne sont plus les communicants habituels, les Oumar Moussa, Abdou Pagoui, Dani Takoubakoy, Ange Barou qui sont à la manœuvre. C’est la famille Bazoum qui parle, avec cette fois-ci, Hindi en tête, et qui dévoile les intentions jusque-là mois perceptibles.
Attaquer Issoufou Mahamadou pour détruire le PNDS Tarayya
L’entrée en scène de cette dernière est très intéressante en ce sens qu’elle apporte des clés nécessaires dans la compréhension de ces attaques et harcèlements contre l’ancien Président de la République. Hindi renouvelle les mêmes accusations contre Issoufou Mahamadou. Mais, elle va plus loin.
Dans une précédente publication qu’elle a signée de son nom, elle affirme : « il est arrivé que des rumeurs circulent faisant état de la libération imminente de notre père ou de son départ en exil, mais qui sont restées sans suite. À chacune de ces occasions ratées, l’explication donnée dans les milieux crédibles, proches du pouvoir militaire ou étrangers, fait état d’un véto de Mahamadou Issoufou ». À en croire Hindi, ou en en croire les rumeurs qu’elle a rapportées, Issoufou Mahamadou disposerait d’un véto au sein du CNSP qu’il utilise pour bloquer toute libération ou placement du président déchu, Bazoum Mohamed, en exil.
Une accusation lourde de conséquences si elle devait être mécaniquement interprétée au sein du parti PNDS Tarayya d’Issoufou Mahamadou et de Bazoum Mohamed. Et justement, toute cette communication est dirigée sur le PNDS, ou plus précisément, sur les militants PNDS qui en sont la cible naïve. Dans une dernière intervention, rapportée cette fois-ci par la radio RFI, Hindi Bazoum ramène toujours l’accusation contre l’ancien président mais dévoile aussi toute la trame de l’intrigue contre Issoufou Mahamadou.
Les propos de Hindi sont rapportés par Serge Daniel, le correspondant de RFI, chassé du Mali. Pour Hinda Bazoum, « Issoufou Mahamadou qui a orchestré le coup d’État contre son père voulait revenir au pouvoir au terme d’une transition de courte durée ». La fille de Bazoum va plus loin encore dans ce qu’on peut appeler une véritable spéculation, en soutenant que c’est « Issoufou Mahamadou qui a introduit une requête auprès de la Cour d’État, nouvellement créée, pour demander la levée de l’immunité de Bazoum, puis obtenir sa condamnation par le tribunal militaire afin de le rendre inéligible ».
Donc tout ça pour ça. Dans l’entourage de Bazoum, politique comme familial, ils ont tous travaillé dans ce sens, avec cette idée tenace, qu’Issoufou Mahamadou avec son âge, après ces deux mandats rondement menés, voulait encore revenir au pouvoir.
Issoufou Mahamadou revenir au pouvoir, faire un coup d’État à un Président issu de son propre parti dont il a largement contribué à son élection. Ensuite en lieu et place du CNSP qui dirige la transition militaire au Niger, Issoufou Mahamadou introduit lui-même une requête auprès de la Cour d’État pour demander la levée de l’immunité de Bazoum. On est où là avec Hindi Bazoum ? Au pays des fous sans doute. À l’évidence, Hindi n’est pas Salem Bazoum qui joue baby-foot ou PlayStation. Elle est une dame intelligente et raisonnable. Même elle ne croit pas à ses élucubrations mentales qui sont envoyées à un public qu’on méprise, un public à qui on n’accorde pas une certaine intelligence : les militants du parti PNDS Tarayya. Toutes ces attaques, toutes ces campagnes d’accusations sont en fait, tournées à l’intention du parti PNDS où l’on tente d’introduire des éléments de graves disputes et de déchirures.
Le message clair de l’entourage familial et politique de Bazoum que l’on veut envoyer aux militants, est que le PNDS Tarayya ne doit pas survivre à Bazoum Mohamed. Le parti c’est pour « la lumière » Bazoum, l’intelligent, le phare du PNDS Tarayya, et après lui le PNDS Tarayya doit sombrer, il ne doit plus resservir à personne. Il faut tout saccager intelligemment, Issoufou Mahamadou, Foumakoye Gado et tous les autres notables du parti. C’est en fait symptomatique de Bazoum, les militants, la multitude comme il les appelle, se sont des gens qui ne comprennent rien. Donc on peut les manipuler.
C’est un peu comme cette affaire de ce monsieur, un neveu de Bazoum qui, il y a quelques années, soutenait les arabes mohamits contre le Niger et affirmait à qui voulait l’entendre que lui, il est libyen, et qui avant-hier samedi 27 avril dernier, depuis son lieu d’exil, envoie lui aussi aux populations de Niamey cette publication parue sur sa page Facebook: « Le compte à rebours a commencé. Qui a donné sa confiance et un semblant de caution au CNSP ? C’est Niamey. Qui peut faire tomber le CNSP… s’il venait à lui retirer sa confiance ? C’est Niamey… ».
Avec des insinuations comme ça, qu’est-ce qui est visé ici, sinon un appel au soulèvement contre le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Ils pensent tous comme Bazoum, être plus intelligents que les nigériens.
Ibrahim Elhadji dit Hima