Tout comme sous la défunte Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia), les attentes des Nigériens pour une lutte implacable contre la corruption, l’impunité, le détournement des biens publics et la mauvaise gouvernance sous les auspices de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (CoLDEFF) sont aussi grandes que pressantes.
Créée le 13 septembre 2023 par décret du Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la CoLDEFF aura tout à mettre en œuvre pour « recouvrer tous les biens publics illégalement acquis et/ou détournés », comme stipule le communiqué portant sa création.
Et pour réussir cette noble et exaltante mission, par ailleurs très attendue des Nigériens, la CoLDEFF dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour mettre en œuvre, dans le respect des lois et règlements de la République, les orientations du CNSP et du Gouvernement relatives à la lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale.
La CoLDEFF n’a donc pas droit à l’erreur au vu surtout de la soif du peuple pour une justice équitable pour tous. Héritière de tous les dossiers en instance devant la défunte Halcia, la CoLDEFF dont les membres ont recemment été renvoyés dans l’exercice de leur mission est aujourd’hui très attendue sur des dossiers que bon nombre de Nigériens considèrent comme étant des « affaires emblématiques ».
Il s’agit notamment des dossiers, telle que l’affaire dite du Ministère de la défense nationale, plus connue sous le nom « affaire MDN » où l’on parle de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa du contribuable nigérien en jeu.
S’y ajoutent plusieurs autres affaires pas de moindres, à l’exemple des dossiers relatifs aux « fraudes des hydrocarbures produits par la SORAZ, les fausses déclarations en douane, les affaires de concours et recrutements à la fonction publique et dans certaines entités déconcentrées de l’Etat, l’affaire du permis biométrique, celle relative à l’organisation du HADJ, les dossiers des passations des marchés publics, les détournements des deniers publics, les affaires de surfacturation, des commandes non livrées, etc. »
Autant des dossiers brulants et bien d’autres sur lesquels les Nigériens attendent de voir la CoLDEFF relever le défi de la lutte contre la corruption, l’impunité et toutes les autres formes de mauvaises pratiques qui ont émaillé les gestions antérieures des affaires de l’Etat.
De la CoLDEFF, les Nigériens attendent aussi un travail bien fait, un travail irréprochable qui permettra de faire rentré l’Etat dans la plénitude des droits spoliés à divers niveau. Mieux aussi, que cette commission ne soit pas un instrument de chantage ou d’intimidation, de chasse à la sorcière ou de règlement de comptes politiques.
De sa neutralité dans le traitement des dossiers qu’elle aura à connaitre et son dévouement à travailler uniquement pour l’intérêt du Niger et de son peuple, dépendra de sa crédibilité aux yeux des Nigériens. A la CoLDEFF de faire mieux dans sa mission à elle confiée par l’Etat que la défunte Halcia et toutes les autres institutions similaires que le Niger a connues sous les précédents régimes.
Oumar Issoufa