L’hépatite est une inflammation du foie causée par des substances toxiques ou essentiellement par des virus se présentant sous 5 types, à savoir A, B, C, D et E. Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 3000 décès chaque jour dans le monde à cause de l’hépatite virale, au Niger, « c’est surtout l’hépatite B qui est la forme la plus fréquente avec environ 8 à 15% jusqu’à un certain pan de 18% de la population nigérienne qui sont infectés », affirme Dr Hanki Yahaye, médecin infectiologue à l’hôpital national de Niamey.
En effet, de l’avis du médecin infectiologue, plusieurs causes peuvent expliquer cette inflammation qui survient au niveau du foie et qu’on peut classer en deux grands groupes, à savoir les causes infectieuses et les causes non-infectieuses.
Parlant des causes non infectieuses, on pourra citer l’alcoolisme ou encore l’automédication, susceptible de provoquer une intoxication au niveau du foie et entraîner son inflammation.
S’agissant des causes infectieuses, responsables de l’hépatite virale, l’infectiologue explique qu’elles sont également nombreuses. ‹‹ Il y a beaucoup de virus, de bactéries et des parasites qui peuvent entraîner une inflammation du foie ››, renseigne-t-il.
Certes, il existe plusieurs virus qui peuvent causer des maladies au niveau du foie, toutefois, ce sont surtout les 5 souches, telles que les hépatites virales A, B, C, D et E qui sont à l’origine des maladies fréquentes au niveau du foie.
Parmi ces virus, il y en a qui sont qualifiés des hépatites virales aiguës (A et E), généralement transmises par voie oro-fécale et les hépatites chroniques que sont B, C et D.
Hépatite B, la plus fréquente au Niger
De toutes les hépatites, l’hépatite B est la plus fréquente au Niger, parce qu’elle cause le plus de dégâts chez les patients. ‹‹ On évalue environ 8 à 15% jusqu’à un certain pan de 18% de la population nigérienne qui sont infectés par l’hépatite B ››, a fait savoir Dr Hanki Yahaye, tout en soulignant que la plupart des personnes infectées par l’hépatite B, l’ont été pratiquement ‹‹ à la naissance dans la période périnatale ››.
En clair, la contamination de l’enfant intervient à partir d’une mère affectée par l’hépatite B, au cours de la grossesse ou à l’accouchement ou bien à la naissance, lorsque l’enfant est manipulé par une personne atteinte de l’hépatite B.
La 2ème voie de contamination de l’hépatite B est par la voie sexuelle entre un homme et une femme. Il existe une autre voie de contamination qui intervient au travers l’utilisation de matériels piquants et tranchants infectés par le sang d’une personne atteinte de l’hépatite B.
Pour ce qui est des signes cliniques de l’hépatite B, ils peuvent aller dès les premiers mois de la maladie, à la fièvre, la jaunisse (ictère), des douleurs articulaires ou encore la peau qui gratte.
Toutefois, il convient de souligner qu’à ce même stade, la maladie peut aussi rester asymptomatique, donc sans l’apparition d’un quelconque signe visible.
Comment prévenir ?
Dans la prévention contre les hépatites, « il existe déjà un vaccin très efficace contre l’hépatite B et qui est administré à tous les nouveau-nés », rassure Dr Hanki Yahaye. En outre, il existe un autre vaccin pour l’hépatite A, de même que pour l’hépatite B sauf que le vaccin de l’hépatite E n’est pas encore homologué par l’OMS.
En guise de conseils à la population, Dr Hanki Yahaye recommande vivement aux femmes de faire vacciner leurs enfants, signalant que ‹‹ le Niger fait partie des pays à forte prévalence à l’hépatite B, alors que c’est une maladie évitable avec la vaccination et ce vaccin est gratuit ››. L’hépatite B étant asymptomatique, le dépistage précoce et la prise en charge restent la meilleure solution contre cette maladie.
En définitive, le médecin infectiologue encourage les populations à plutôt avoir confiance à la médecine conventionnelle pour le traitement de cette maladie qui cause beaucoup de dégâts.
Koami Agbetiafa