Plus de deux mois après les évènements du 26 juillet dernier survenus au Niger, les États-Unis ont annoncé ce mardi 17 octobre, par la voix du porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, avoir pris acte du coup d’État militaire intervenu dans le pays. Ils décident par la même occasion, de suspendre le financement de certains programmes, tout en maintenant l’aide humanitaire, dans le pays sahélien.
Dans le communiqué du département d’État, l’équivalent du ministère des affaires étrangères, les États-Unis ont conclu qu’un coup d’État militaire a eu lieu au Niger.
Aussi, ‹‹ conformément à la section 7008 de la loi annuelle sur les crédits du Département d’État, les États-Unis suspendent la majeure partie de leur aide au gouvernement du Niger ››, a indiqué le même communiqué qui précise que le 5 août dernier, les États-Unis ont temporairement suspendu certains programmes d’aide extérieure au gouvernement du Niger, d’un montant total de près de 200 millions de dollars.
Par conséquent, l’assistance américaine au Niger est maintenant désormais suspendue, en vertu de la section 7008 de la loi sur les crédits annuels du département d’État.
Dans la foulée, le département d’État américain a annoncé la suspension, à travers le Millennium Challenge Corporation (MCC), de toute assistance au Niger, y compris de tous les travaux préparatoires relatifs à l’accord de transport régional (Niger Régional Transportation Compact), d’un montant de 302 millions de dollars, ainsi que de toutes les nouvelles activités relatives à l’accord de 2018.
Toutefois, les États-Unis entendent maintenir leur ‹‹ aide humanitaire, alimentaire et sanitaire qui permet de sauver des vies, pour le bien du peuple nigérien ››.
Aussi, les États-Unis disent poursuivre leur collaboration avec les gouvernements de la région, y compris le Niger, pour faire avancer leurs intérêts communs en Afrique de l’Ouest.
Dans ce message du département d’État, le pays de l’oncle Sam a déclaré être solidaire au peuple nigérien, dans ses aspirations à la démocratie, à la prospérité et à la stabilité. C’est dans cette optique qu’il a exprimé son soutien à l’action de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui cherche à travailler avec le Niger en vue de parvenir au rétablissement d’un régime démocratique. ‹‹ Toute reprise de l’aide des États-Unis est subordonnée à la prise par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie de mesures propres à instaurer une gouvernance démocratique dans les meilleurs délais et de manière crédible ››, a avisé le département d’État américain.
Enfin, les États-Unis ont réitéré leur appel à la libération de Mohamed Bazoum, de sa famille et de toutes les personnes détenues.
Il faut dire que cette nouvelle déclaration du département d’État américain sur la crise politique au Niger est assimilée à une volte-face de la diplomatie américaine.
En effet, au tout début de cette crise politique subséquente aux événements du 26 juillet au Niger, tout en privilégiant le retour à l’ordre constitutionnel à travers le dialogue, les Américains n’ont pas vite fait mention de ‹‹ coup d’État militaire ›› intervenu dans le pays. Ils ont plutôt parlé d’ ‹‹ obstacle à l’ordre démocratique ›› au sujet de ce qui est arrivé ce 26 juillet 2023, dans le pays sahélien.
Une volte-face de la part de la diplomatie américaine suscitant de nombreuses interrogations de part et d’autre.
Koami Agbetiafa