A Makalondi, une attaque a été perpétrée le samedi 4 mars 2023, aux environs de 19 heures, à l’heure de l’appel à la prière du soir. A la manœuvre, des individus armés non identifiés à bord de motos et une voiture. D’après un communiqué rendu public par la Direction Générale de la Police nationale (DGPN), c’est le Commissariat Spécial de la Police de la ville qui a été la cible « des bandits armés non encore identifiés à bord d’un véhicule et aux guidons d’une trentaine de motos ».
Makalondi est un poste de contrôle frontalier situé à 97 km au sud-ouest de Niamey et à 13 km de la frontière du Burkina Faso. Il est à proximité de Torodi, le chef-lieu du département de même nom, situé dans la région de Tillabéri.
Des sources indiquent que, depuis près d’une semaine, toute la zone dans laquelle se trouve cette localité, a été mise en alerte de crainte d’une éventuelle attaque. Selon les mêmes sources, les affrontements entre policiers et assaillants n’ont duré que quelques minutes. A cette occasion, les locaux du poste frontalier et tout ce qui s’y trouve ont été détruits et incendiés. La résistance farouche des policiers n’a, en effet, pas pu empêcher que les dégâts matériels soient si énormes et qu’une personne civile soit blessée.
Suivant le communiqué de la Direction générale de la police nationale (DGPN), le bilan de l’attaque est le suivant : une personne civile touchée par balles a été évacuée à Niamey, les locaux du commissariat spécial et deux (2) véhicules ont été calcinés parmi lesquels un véhicule personnel. La DGPN ajoute dans son communiqué que « des dispositions sécuritaires ont été renforcées dans la zone ».
Des éléments des forces spéciales sont déjà sur place à Makalondi et un ratissage a été engagé en vue de rattraper et mettre hors d’état de nuire les assaillants qui, probablement, sont des terroristes réputés nombreux dans la zone. La localité de Makalondi est souvent la cible d’attaques terroristes, attaques terroristes ayant occasionné la mort de plusieurs civils et militaires, des déplacements forcés des populations et une crise humanitaire sans précédent.
En rappel, dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 décembre 2021, deux douaniers, un policier, un gendarme et trois civils, soit sept personnes, ont trouvé la mort suite à une double attaque ayant visé le poste de police et le pont bascule de la localité. Makalondi, il faut le préciser, est située dans la tristement célèbre zone des 3 frontières, un sanctuaire pour des groupes terroristes qui sèment la mort et la désolation au Niger, au Burkina Faso et au Mali, les trois pays ayant la zone en partage. C’est dans la même localité qu’en 2018, Pier Luigi Maccali, un prêtre Italien avait été kidnappé par des hommes armés non identifiés.
C’est bien plus tard que l’opinion apprit que le sexagénaire était en détention dans le nord Mali. Son incarcération a duré deux ans durant lesquels il était dans les mains des terroristes tout comme de nombreux autres otages. Il a été libéré le 8 octobre 2020 en même temps que la Française Sophie Pétronin, l’opposant malien, désormais défunt Soumaïla Cissé et un autre italien Nicola Chiacchio. Tous étaient détenus par les terroristes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghaly.
Bassirou Baki
Niger Inter Hebdo N°104 du mardi 07 Mars 2023