Trois ans après la réintroduction des girafes de Kouré dans la région de Tillabéri, dans la réserve de biosphère de Gadabédji dans la région de Maradi, neuf individus d’autruchons sont réintroduits. Un espace dans lequel les autruches ont existé mais disparues pour cause de plusieurs facteurs dont le braconnage.
Le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification a entrepris, en collaboration avec ses partenaires, notamment Sahara Conservation found, Girafe fondation et le projet de gestion durable de la diversité biologique et des aires protégées, la réintroduction des autruches à cou rouge dans la réserve naturelle de Gadabédji. Il s’agit de neuf individus d’autruchons à cou rouge qui y sont réintroduites dans cette réserve, principalement créée pour quatre espèces emblématiques, à savoir la girafe, l’autruche à cou rouge, l’oryx et la gazelle dama. Des espèces disparues mais que l’Etat du Niger, dans le cadre de la réhabilitation de cette réserve, « s’est engagé à réintroduire », a expliqué Mahaman Sanoussi Dan Fatchima, conservation de la réserve totale de Gadabédji, rapporté par le Studio Kalangou.
Vivant en captivité dans un élevage non conventionnel à Kellé, dans la commune rurale de Gouré, dans la région de Zinder, les neuf individus ont été réintroduits suite à l’éclosion des autruchons. « Un enclos d’acclimatation a été aménagé au sein de la réserve naturelle de biosphère de Gadabédji. Dans ce nouvel environnement qu’ils retrouvent, les autruchons sont en sécurité. « Elles sont d’abord à l’intérieur de la réserve qui est protégée, ensuite il y a un poste de contrôle au niveau de l’enclos d’acclimations géré par des agents des Eaux et Forêts ainsi qu’un gardien qui s’occupe de leur alimentation », rassure le conservateur de la réserve de Gadabédji. En outre, poursuit-il, deux éléments des Eaux et Forêts « ont été formés sur comment entretenir ces espèces, comment prendre soin d’elles jusqu’à l’âge de maturité ». Une fois que les autruchons grandissent, à l’intérieur de cet enclos et qu’elles s’habituent à l’habitat, « elles seront relâchées à l’état naturel ».
L’autruche à cou rouge du Niger est une espèce relique, unique au monde, devenue très rare dans toute son aire de répartition originelle. Elle représente l’un des fleurons du patrimoine naturel nigérien.
En 2018, une dizaine de girafe de Kouré avaient été transférées dans la réserve de Gadabédji. A l’origine de ce transfert, il a été notifié une dégradation progressive de leur habitat mais aussi le braconnage.
Créée le 25 avril 1995, la réserve totale de faune de Gadabédji est une réserve naturelle située dans la pointe nord de la région de Maradi, juste au nord de la ville de Dakoro et au sud de la frontière avec celle d’Agadez. Elle couvre environ 76 000 hectares et est désignée au titre de réserve de biosphère par l’Unesco depuis 2017. Elle reflète les interactions entre les ressources naturelles et l’homme et recèle encore un important potentiel en ressources naturelles renouvelables qui font de la zone, une clef pour la conservation de la biodiversité dans la partie sahélo saharienne du Niger. Elle est particulièrement importante pour la conservation de la faune Saharienne en ce qu’elle constitue une zone riche en pâturage et en habitats naturels pour la faune sauvage.
Seule réserve totale du Niger mais aussi du Sahel, la réserve de Gadabédji fait face à certaines menaces comme la surexploitation, notamment le pâturage illégal et l’exploitation du bois, la dégradation du milieu environnant avec le braconnage et la mauvaise gestion des ressources en eau. La réintroduction des espèces animales ayant déjà existé constitue un meilleur moyen de restaurer la réserve totale de Gadabédji.
Almoustapha Aboubacar