Le 29 juillet prochain, la Conférence nationale souveraine du Niger aura 30 ans (29 juillet 1991-29 juillet 2021). Un anniversaire qui rappelle aux nigériens cet événement historique à partir duquel a basculé la vie sociale, politique et économique du pays.
Imposée au régime de l’époque par le vent de la démocratisation qui soufflait sur l’Afrique et dans le reste du monde depuis le sommet de la Baule en France en 1990, la Conférence nationale souveraine réunissait au Palais des Sports de Niamey (devenu Palais du 29 juillet), quelque 1 200 délégués.
Ces derniers, appelés « forces vives de la nation » sont issus des divers secteurs de la vie socioprofessionnelle du Niger et venaient de toutes les contrées du pays. Ils représentaient principalement les différents syndicats des travailleurs à travers l’unique centrale syndicale de l’époque qu’était l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN), les scolaires et étudiants regroupés au sein de l’Union des scolaires Nigériens (USN), les associations (OSC) et les partis politiques légalement reconnus.
Plus de 3 mois durant, les délégués à la Conférence nationale ont débattu sans tabous, des innombrables maux qui ont négativement marqué la vie de la nation, notamment sous le régime d’exception et du parti unique, avant de dégager des perspectives pour un renouveau démocratique du Niger.
Solder le passé et tracer les contours d’un Niger véritablement démocratique étaient entre autres objectifs que s’est fixée la Conférence nationale souveraine. Pour de nombreux nigériens, ce pari a bel et bien été gagné par cette grande messe des forces vives de la nation, en dépit du débat qui se poursuit, 30 ans après, au sein de l’opinion publique nationale, sur le bilan ou du moins le changement que cet événement historique aura engendré sur la vie de la nation.
De ce débat, toujours d’actualité, il est quand même admis par une grande partie de nigériens que la Conférence nationale souveraine a eu à consacrer et de façon définitive, l’avènement du multipartisme politique intégral au Niger ainsi que la création et l’installation des institutions démocratiques et républicaines sur la base desquelles reposent aujourd’hui le fonctionnement de l’Etat et la gestion du pouvoir d’Etat.
Cet événement historique a également été une belle occasion pour les nigériens de découvrir des hommes et des femmes imbus des valeurs républicaines qui se sont battus de toutes leurs forces pour donner des nouvelles orientations devant permettre au Niger d’amorcer son véritable développement, tant sur le plan politique, économique que social.
Au rang de ces personnalités qui continuent encore à œuvrer pour le rayonnement de la démocratie et de l’Etat de droit sous la 7ème République, l’on peut citer entre autres, l’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou, un leader d’une « classe rare », un démocrate convaincu qui a œuvré, pendant ses dix années à la magistrature suprême du Niger, à promouvoir la démocratie et les valeurs républicaines.
Un des grands acteurs de la conférence nationale souveraine, Issoufou Mahamadou n’a pas trahi ses convictions et ses valeurs de grand démocrate, ce qui lui a permis, en dépit de toutes les adversités politiques, à réussir pour la première fois au Niger, une alternance démocratique, consacrant ainsi le passage de témoin d’un président démocratiquement élu à un autre président démocratiquement élu par le peuple nigérien, au terme d’un processus électoral inclusif, libre et transparent.
De ces élections, c’est Mohamed Bazoum, un autre grand acteur de la conférence nationale souveraine qui a succédé à Issoufou Mahamadou. Et depuis son investiture le 2 avril 2021, à la présidence de la République du Niger, Mohamed Bazoum ne cesse d’émerveiller les nigériens dans sa façon de gouverner le Niger, dans sa manière de promouvoir les valeurs démocratiques et républicaines et dans sa démarche à faire du Niger, un pays émergeant dans tous les domaines, un pays dont les citoyens sont libres et civilisés, tous engagés dans la construction d’un Niger nouveau.
Oumar Issoufa