L’année scolaire 2019-2020 s’est achevée non sans perturbation à cause de la pandémie du coronavirus qui a conduit le gouvernement à fermer les écoles un 17 mars 2020. Rouvertes 2 mois et 2 semaines plus tard après leur fermeture, les écoles ont accueilli les élèves et leurs enseignants sous le mot d’ordre du port obligatoire des masques, du lavage des mains avec du gel hydroalcolique ou à l’eau avec du savon, du respect de la distance d’au moins 1 mettre entre tout le monde et autres mesures d’hygiène comme la toux ou l’éternuement dans le creux du coude, Covid-19 oblige.
Evidemment, si les mesures de prévention contre le coronavirus ont été facilement respectées dans certains établissements scolaires, privés pour la plupart, tel n’est pas le cas dans les établissements publics surtout en ce qui concerne la distanciation sociale.
En effet, pour cause de l’exiguïté des salles de cours et du nombre très élevé des élèves dans les classes, il n’a pas été aisé pour les élèves et leurs enseignants de respecter les mesures de distanciation sociale entre eux.
Avant la reprise des cours, compte tenu du retard qui s’accumulait et qui risquerait de conduire à une année blanche, le Gouvernement avait pris l’initiative de lancer des cours en ligne pour les élèves.
Une initiative bonne en elle-même mais difficile à mettre en œuvre sur le terrain. Et pour cause ! Ce n’est pas tous les élèves qui disposent d’un Smartphone et les moyens de se garantir la disponibilité de la connexion internet dans le pays. L’électricité n’est pas partout disponible même dans les villes à plus forte raison dans les campagnes éloignées.
A moins que l’Etat du Niger ait en sa possession les moyens de sa politique, c’est-à dire l’électrification en un tournemain de toutes les localités, la fourniture des Smartphones, des tablettes et de l’internet de manière gratuite à tous les élèves soient-ils dans les localités les plus éloignées.
Heureusement, entre-temps, il y a eu baisse de la contamination de la pandémie au sein de la population, du moins, un constat dûment établi par le Gouvernement et, avec soulagement, il a abandonné l’option des cours en ligne.
La Pandémie n’a, pour autant, pas été vaincu. Elle continue de se propager à travers le monde. Pendant un moment sa propagation avait baissé dans certains pays, mais un rebond y avait été constaté contraignant leurs gouvernements à envisager le confinement à nouveau des populations tout en imposant à celles-ci le port obligatoire des masques et le respect de la distance d’au moins 1 mettre entre elles.
Des couvre-feux ont, une fois encore, été établis, les frontières ont été refermées, bref, la psychose est de retour dans le monde entier, l’ankylosant sur lui-même.
C’est dans un tel contexte que la rentrée académique 2020-2021 aura, bientôt, lieu. Les établissements scolaires privés et publics s’y préparent tant bien que mal.
Dans la nouvelle trousse de l’élève, ce n’est plus les seuls cahiers, livres, stylos, crayons et autres éléments utiles à une bonne formation à l’école qu’on y trouvera la rentrée prochaine, désormais, il y aura aussi des masques.
Dans chaque cour d’école, il y aura, dorénavant, des dispositifs de lavage des mains, du gel hydroalcolique et du savon, bref, de quoi respecter les mesures d’hygiène prises par le Gouvernement.
Pour les élèves et étudiants, poursuivre les études sans interruption est, pour l’heure, le plus cher des vœux. Pourvu que la pandémie ne rebondisse pas et contraigne le gouvernement à leur fermer les écoles.
Avec la réouverture des frontières aériennes et la porosité de frontières terrestres, tout le monde a l’obligation de rester sur ses gardes. Malheureusement, on constate, de plus en plus, que le respect des mesures barrières n’est plus un souci pour la population dans le pays.
Le Gouvernement, pour sa part, réceptionne de plus en plus d’important don de matériel de prévention de la pandémie du coronavirus. Pas plus tard que le 12 août 2020, l’Unicef a octroyé 362 dispositifs de lavage des mains multi-usagers à pédales au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Des dispositifs destinés à 54 formations sanitaires, 71 places publiques et 85 écoles.
Ce qui sous-entend que le Gouvernement nigérien, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, prépare activement la rentrée scolaire tout en tenant compte du contexte du Covid-19.
Cependant, dans un pays où le taux brut de scolarisation est en dessous de la moyenne africaine avec une variation de 88% pour les garçons à 71% pour les filles au primaire et de 108% en milieu urbain à 71% en milieu rural, le contexte du coronavirus risquerait de compromettre tous les efforts du Gouvernement et de ses partenaires à accroitre l’accès équitable à un système éducatif de qualité pour tous.
Bassirou Baki Edir