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Manifestation du 15 mars à Niamey: L’échec d’un « complot »

Le cadre de concertation et d’action de la société civile a bravé le 15 mars 2020 à Niamey, la mesure prise par le gouvernement en conseil des ministres du 13 mars dernier qui « interdit tous les regroupements, notamment à caractère politique, sportif et culturel, susceptibles de mettre ensemble au moins 1000 personnes ». Cette mesure, faut-il le rappeler, entre dans le cadre de la prévention contre la pandémie du coronavirus.

Sous prétexte d’apporter un soutien aux forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme et exiger du gouvernement « un traitement judiciaire approprié du rapport d’audit du ministère de la défense nationale », les organisations membres du cadre de concertation de la société civile, s’inscrivant déjà dans une logique « putchiste » consistant à créer le désordre dans le pays, ont décidé de passer outre cette interdiction en appelant leurs supporteurs à sortir manifester.

Mais soucieuses de la préservation du cadre de vie des nigériens, surtout en ces temps où la menace du coronavirus inquiète à plus d’un titre, les autorités de Niamey n’ont eu d’autres choix que de déployer la force publique pour faire respecter cette interdiction de se regrouper en masse.

Non contents de la présence des forces de l’ordre sur le lieu où devait se tenir le meeting ainsi que dans les alentours, les organisateurs de cette manifestation qui ont aussi fait appel à beaucoup d’autres structures, notamment les partis politiques de l’opposition et les scolaires pour l’exécution de leur « complot » vont changer de stratégie. Par petits groupes spontanément constitués, les manifestants passent à l’acte en érigeant des barricades sur la chaussée, brûlant des pneus et jetant des pierres sur les forces de l’ordre.

Dans leurs actions, des témoins racontent avoir vu des manifestants vers le marché Tagabati avec des bidons d’essence. Sont-ils les auteurs de l’incendie qui a causé la mort de 3 personnes et d’importants dégâts aux commerçants de ce marché ? L’enquête qui est ouverte à cet effet nous édifiera très bientôt.

Cet incendie, faut-il le dire, n’aurait pas dû se produire si les organisateurs de la manifestation du dimanche dernier n’avaient pas bradé la mesure d’interdiction qui empêche « tout regroupement susceptible de réunir au moins 1000 personnes ». Qu’ils aient au moins le courage de le reconnaitre.

Oumar Issoufa