A partir du moment où le retour à l’ancien code électoral est désormais une réalité, les observateurs avertis se demandent comment l’opposition politique nigérienne pourra-telle berner l’opinion sur le déficit de transparence du processus électoral. Certes, d’aucuns interprètent son boycott du CNDP ou disons-le sa stratégie du pourrissement de la situation à savoir ne pas participer jusqu’à la fin du mandat du président Issoufou pour aboutir à l’impasse comme une posture d’une opposition aux abois. Mais l’on se demande sur quelle base l’opposition peut-elle mobiliser ses propres militants et l’opinion publique en affichant son refus systématique de la compétition électorale. Sa dernière trouvaille pour manipuler l’opinion c’est de dire que les conditions ne sont pas réunies pour l’enrôlement biométrique des nigériens pour disposer d’un fichier biométrique fiable. Décryptage.
Lorsque récemment une certaine société civile a initié une spécieuse pétition, un internaute a vite fait de déduire qu’en lieu et place de la compétition l’opposition nigérienne a opté pour la pétition. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’opposition nigérienne ne fait rien pour convaincre l’opinion publique sur sa volonté d’aller aux élections malgré le caractère irréversible de la tenue de ces élections. C’est comme qui dirait une méprise de la détermination du président Issoufou à passer le témoin à un autre nigérien choisi par le peuple. Le chef de file de l’Opposition guinéenne se délectait publiquement sur la fermeté du président Issoufou de quitter le pouvoir au Niger après ses deux mandats réglementaires. C’est dans le même ordre d’idée que le processus démocratique du Niger était à l’honneur la semaine dernière. En effet, du 2 au 4 octobre dernier, le National Democratic Institute a organisé à Niamey une conférence internationale sur le constitutionalisme et la consolidation de la démocratie en Afrique. A cette occasion des anciens chefs d’Etats, des universitaires, des acteurs de la société et des journalistes ont réfléchi sur la limitation des mandats et le renforcement de la démocratie. Une première en Afrique où certains chefs d’Etat ont tendance à tripatouiller les constitutions pour se maintenir au pouvoir et par ricochet perpétuer la mal gouvernance au grand dam de leurs peuples. A l’ouverture de cette importante rencontre le président Issoufou a prononcé un discours on ne peut plus historique. Après avoir fait l’historique de la limitation des mandats dans le monde et en Afrique, le chef de l’Etat avait mis en évidence la nécessité de rendre universelle la limitation des mandats. Le président Issoufou avait relevé notamment les avantages inhérents à cette bonne pratique à savoir permettre au peuple d’exercer sa souveraineté et aussi contraindre les élus à mieux faire pour honorer leurs engagements. Pourtant selon une expertise, notre code électoral et la CENI qui en est issue figurent parmi les organes de gestion des élections les plus ouverts donc les plus progressistes de la sous-région. Mais malgré tous ces acquis, l’opposition nigérienne traine les pieds pour se mettre en ordre de bataille électorale. Sa dernière sortie a consisté à discréditer le processus d’enrôlement biométrique des électeurs.
L’opposition boude le processus d’enrôlement biométrique
Il y a un fossé entre les faits et le discours de l’opposition nigérienne à propos du processus électoral. Toute la classe politique avait accepté de manière consensuelle le passage au fichier électrique biométrique après l’audit de l’ancien qui s’est avéré inopérant et source de conflits. L’organisation de la Francophonie, le NDI et l’Union Européenne pour ne citer que ceux-là ont accompagné cette dynamique comme partenaires du processus électoral nigérien. Mais bien que l’opposition soit consciente que sans fichier biométrique il n’y aura pas d’élection, plus d’un observateur se demande pourquoi l’Opposition nigérienne se délecte dans sa posture nihiliste par rapport à sa participation au processus électoral ? Pourtant la loi organique 2017-64 du 14 aout 2017 portant code électoral du Niger est très claire sur la conduite du processus de mise en place du fichier électoral biométrique. L’article 40 stipule que « Les électeurs sont inscrits sur le fichier électoral biométrique par Commune et/arrondissement communal, ambassade et/ou consulat sur présentation de l’une des pièces suivantes : carte d’identité nationale ; carte d’identité militaire ; passeport ; acte de naissance, jugement supplétif ou certificat de nationalité ; livret de pension civile ou militaire ; carte consulaire ; carte de famille et/ou livret de famille… » On le sait déjà, la CENI a abattu un travail considérable en permettant à plus de 5 millions de nigériens d’avoir des pièces d’état civil. Quand on considère ceux qui disposent des pièces d’état civil bien avant, l’on peut avoir une idée sur la quantité et la qualité du fichier électoral biométrique en gestation. Et l’article 201 de la même loi précise : « en attendant la mise en place d’un système d’état civil fiable, les Nigériens résidant sur le territoire national, ne disposant pas d’un document d’état civil prévu à l’article 40 ci-dessous peuvent se faire recenser sur simple déclaration sur l’honneur de l’individu et sur témoignage du chef de la concession ou du ménage ou de leur représentant. Le cas échéant, l’intéressé signe ou appose son empreinte digitale sur le formulaire de déclaration sur l’honneur et de témoignage. De même, la preuve de l’émancipation du mineur peut être fournie, à défaut de pièces justificatives de son état, par témoignage dans les mêmes conditions que ci-dessus. » C’est dire que la récrimination de l’opposition est sans objet. La loi est très claire. La CENI n’a pas à perdre du temps pour poursuivre sa feuille de route. L’Opposition opte pour la surenchère et le dilatoire. C’est son choix.
Améliorer un processus électoral internationalement reconnu
Comme l’avait si bien dit le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur également président du PNDS-Tarraya, M. Mohamed Bazoum à l’occasion du 28ème anniversaire du parti, ‘’la stratégie du boycott systématique du processus électoral de l’opposition est contre-productive dès lors qu’à partir des prétextes dérisoires qu’elle invoque aujourd’hui, elle ne peut demain boycotter les élections’’. L’opinion publique nationale et la communauté internationale sont aujourd’hui témoin de tous les efforts déployés par Niamey pour garantir des élections libres, transparentes et démocratiques au Niger.
Du reste, le président Issoufou Mahamadou l’a dit et répété à maintes reprises: il passera le témoin en 2021 à celui que les nigériens auront choisi à travers des élections libres, démocratiques et transparentes. Pour le président de la République, la tenue d’élections dans des normes standards est tout simplement sacrée. Soit donc le Front patriotique (FP) et le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR) reviennent (sur la pointe de pied) sur la table de négociation soit alors ils continuent leur politique improductive de boycott qui n’entamera en rien la crédibilité des futures élections. Le Niger étant internationalement reconnu pour son expérience en matière d’organisation d’élections et la qualité de son processus électoral, toute tentative de discréditer le processus actuel est d’ores et déjà vouée à l’échec.
Machiavel traduit cette réalité en écrivant : « Il y a deux manières de combattre, l’une avec les lois, l’autre avec la force. La première est propre aux hommes, l’autre nous est commune avec les bêtes. » En démocratie l’on ne saurait faire économie du combat par la loi. Très malheureusement s’il y a une constante dans la lutte de l’actuelle opposition, c’est bel et bien son nihilisme et son approche anti démocratique de la lutte politique.
Une posture anti républicaine et défaitiste de l’opposition
Des prophètes du malheur ? On en voit de plus en plus au sein de l’opposition politique nigérienne, la société civile et quelques illuminés plumitifs en perte de vitesse et de référence. Cette espèce populiste ne voit que du noir au Niger. Tous leurs pronostics passés voués à l’échec ne les convainquent pas que ce pays a besoin plus que de piètres boutefeux et nihilistes de leur acabit. A en croire des lubies de quelques-uns de ces coupeurs de cheveux en quatre via réseaux sociaux et médias, c’est comme qui dirait que le président Issoufou n’a rien fait pour le Niger. Leurs fantasmes par le passé avaient laissé croire quelques naïfs que le régime ne tenait plus la route et il tomberait par un simple coup de baguette magique.
Au fort moment de cette folie, le FRDDR et la société civile acquise à sa cause ont eu le culot de déclarer : « Exigeons, la démission immédiate de l’usurpateur Issoufou Mahamadou pour incapacité à assumer les charges de chef d’Etat ! » Comment l’incapacité d’un chef d’Etat se constate-t-elle ? Sur quelle base cette coalition s’était-elle fondée pour soutenir une telle allégation ?
Nous l’avons rappelé à plusieurs reprises cette visée anti républicaine voire funeste de l’opposition et ses sbires tapis dans la société civile ne datait pas d’aujourd’hui. C’était depuis un samedi 17 décembre 2016 que le FRDDR avait proclamé cette intention d’un changement non constitutionnel de régime sans savoir comment mettre en œuvre son maléfique projet. Ils se limitaient à affirmer ‘’par tous les moyens’’ en comptant sur des moutons de panurge. Entre temps, ces manipulateurs narcissiques restent dans leur zone de confort en espérant voire le lendemain Niamey à feu et à sang. C’était après coup notre constat : le mot d’ordre ou disons l’ultimatum était lancé mais il manquait ces hommes assez fous pour déclencher l’incendie.
Mais qu’on ne se méprenne pas ! Les nigériens ne sont pas amnésiques. Ces opposants incapables de respecter leur mot d’ordre de boycott des institutions de la République ne sont-ils pas revenus honteusement siéger au parlement ? Où sont passés leurs pyromanes à cheveux blancs pendant l’affaire Charlie ? N’ont-ils pas enregistré un cuisant échec au retour subversif de Hama Amadou ? N’est- ce pas du défaitisme que d’afficher cette attitude ambiguë au lieu de se battre pour opérer une alternance par les urnes si tant est que la prétention des adversaires du régime en place est l’instauration d’une véritable démocratie au Niger. Le hic c’est que ce sont des hommes ayant géré l’Etat aujourd’hui mus par leur réminiscence des coquilles pleines qui leur manquent. A ceux-là, il faut dire que l’opposition c’est un art, une dignité. Un sacerdoce.
Le nihilisme de l’opposition à son paroxysme…
« … la seule évocation du nom du Niger à l’extérieur provoque sourires et railleries, tant ce nom est devenu synonyme d’Etat voyou », clament les opposants d’Issoufou Mahamadou. Pourtant c’est bien là un argument assez spécieux. En effet, malgré les tentatives sans cesse répétées de ternir l’image du Niger par cette opposition et leurs laquais de la société civile chargés d’exécuter certaines basses besognes, l’image du Niger à l’extérieur est loin des fantasmes de ces nihilistes qui ne souhaitent que du mal à leur pays. Le président de la République Issoufou Mahamadou est sollicité de partout pour représenter le Niger. Sa diplomatie d’avant-garde a porté ses fruits à telle enseigne que ceux-là qui voudraient voir le président Issoufou se confiner entre les quatre murs ne trouvent rien d’autre que de le diffamer en faisant croire aux Nigériens que le chef de l’Etat voyage trop réduisant son action diplomatique en une promenade de santé.
Ces opposants qui ont géré ce pays au moment où Issoufou Mahamadou incarnait dignement son rôle d’opposant, doivent se reprendre car non seulement en matière de gouvernance ils n’ont aucune leçon à donner au président Issoufou mais aussi en termes de réalisations cette opposition reste et demeure stérile et évasive. N’en déplaisent aux détracteurs du président Issoufou, les réalisations faites sur le budget national sont légion. C’est une fierté de voir la vision du chef de l’Etat actuel se transformer en actes concrets tout au long du pays. Nul doute que les générations futures reconnaitront au président Issoufou ce mérite d’homme d’Etat visionnaire. Ils se rendront compte que cet ingénieur a construit le pays en érigeant des ponts et chaussées comme voies de développement à travers le pays. Le président Issoufou a recruté des milliers et des milliers de jeunes à la fonction publique au grand dam du chef de file de l’opposition actuelle qui voyait en cela un gouffre d’argent. C’est à l’actif du président Issoufou que nos villes se modernisent en disposant des infrastructures de pointe à la grande joie des populations. Et ce n’est pas un miracle, le président Issoufou a utilisé le trésor public c’est-à-dire des ressources internes pour doter le pays de tous ces joyaux qu’on voit un peu partout.
Par défaitisme et esprit partisan, à Niamey la capitale malgré tous les changements intervenus d’aucuns ne voient rien. Pourtant ceux qui sont de bonne foi comprendront qu’en termes de vision pour le pays, entre Issoufou et ses pourfendeurs d’aujourd’hui il n’y a aucune commune mesure. Qu’est-ce que ceux-là peuvent-ils brandir comme réalisation de leurs 10 ans de gestion du pouvoir d’Etat ? Rien que des dépassements budgétaires et autres gabegies dont eux seuls ont le secret. C’est cela l’esprit stérile de l’actuelle opposition.
Les dessous de la posture anti républicaine de l’opposition
Après les élections de 2016 lorsque par la voie d’Amadou Boubacar Cissé l’opposition avait opéré le choix de la violence et la sédition, les plus lucides de leurs alliés d’hier avaient fini par déserter car cet esprit apatride ne saurait prospérer. L’idée de chasser les ‘’tchekanda’’ au pouvoir a vécue. Dans la même lancée, un soi-disant acteur de la société civile avait exprimé de manière crue leur plan maléfique lorsqu’il dit avoir regretté deux occasions perdues d’en découdre avec Issoufou à savoir l’affaire dite Charlie et la mort de l’étudiant Mala Bagalé. Que d’actes de désespoir par cette opposition hier comme aujourd’hui ! Des appels à la sédition via les réseaux sociaux qui n’ont pas prospéré jusqu’à l’autodestruction de leurs propres formations politiques suffisent pour convaincre l’opinion publique que l’opposition nigérienne n’incarne pas une alternative crédible pour le Niger. Pourtant on peut se demander à juste titre dans un pays où l’opposition politique dispose d’une presse à sa guise et de la liberté d’expression qu’est-ce qui pourrait justifier son option anti démocratique pour s’exprimer ?
Drôle d’opposition qui confond vitesse et précipitation. Sans aucune initiative historique, cette opposition fait une lecture en diagonale de notre histoire commune. A notre entendement, la règle c’est que l’opposition fait de la tenue des élections une exigence. Au Niger l’opposition a comme qui dirait jeté l’éponge en faisant croire à ses militants que tout est fin prêt pour investir le candidat du PNDS-Tarayya comme président de la République ! Un élément de langage plein de conséquences pour l’opposition qui inconsciemment ou non donne l’impression d’être vaincue d’avance.
Les ressentiments, ruminations du passé et autres maladresses ont souvent enveloppé les prises de position et les stratégies politiques de l’opposition nigérienne depuis l’avènement de la septième République. Et pourtant, le radicalisme et la promotion des contre valeurs, ici ou ailleurs, aboutiront inéluctablement à des résultats, somme toute, désastreux. L’opposition togolaise ne dira pas le contraire elle qui venait de faire les frais de sa rigidité et continuera à en faire pendant une longue période. Le boycott des réunions du CNDP et le refus obstiné de siéger à la CENI sont stratégiquement contre productifs et vont contribuer à affaiblir davantage une opposition presque sous perfusion et qui plus est, ne semble pas mesurer la gravité et les implications possibles de ses choix. Le vrai débat aujourd’hui est de savoir quel autre prétexte l’opposition politique trouvera-t-elle pour justifier sa stratégie du pourrissement de la situation. En effet, on l’aura compris, l’opposition nigérienne en mal d’inspiration a cru bon de prendre en otage le processus électoral en le boycottant. Le résultat escompté consiste à ne pas s’engager pour les élections en attendant la fin du second mandat du président Issoufou pour profiter du vide juridique éventuel et profiter de la chienlit qui en résulterait. Mais au regard de la détermination du président de la République à passer le témoin à un autre nigérien choisi par le peule, ces velléités ne sauraient prospérer. Il est fort à parier que les plus lucides et enclins à la realpolitik au sein de l’opposition rejoindront le rail en se démarquant de l’impasse et la déraison. Les chants de sirène tendant à dévoyer le processus électoral actuel ne font plus recettes. Il va falloir, ‘’faire contre mauvaise fortune bon cœur’’. Plus qu’un sacerdoce, à l’épreuve des faits, les uns et les autres doivent comprendre que l’opposition politique est un art. Vouloir persévérer dans l’erreur est tout aussi contre productif que de prêcher dans le désert.
Tiemago Bizo