Le weekend dernier, Me Lirwana Abdrahamane est sorti de prison après avoir purgé sa peine de prison d’un an ferme. Mais cette liberté reste sous condition puisqu’il lui reste un an de sursis. Celui qui a joué le rôle de pyromane et fou du roi du Cadre de coordination d’actions citoyennes (CCAC) reste très fragile et une proie facile au parquet en cas de récidive. Retour sur les écarts de ce tristement célèbre activiste.
Pour rappel, Me Lirwana avait comparu en flagrant délit pour outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions, à savoir le doyen des juges du tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Il était condamné à une peine d’emprisonnement de 24 mois dont 12 avec sursis et un million d’amende.
Me Lirwana était d’abord poursuivi avec d’autres acteurs de la société civile dans le cadre de l’organisation de la marche suivie de meeting du 25 mars 2018 mais interdite par les autorités municipales de la ville de Niamey. Arrêté à la sortie d’un groupe de presse où il a intervenu en direct à la présentation du journal télévisé, il a été présenté au juge le 11 juillet 2018.
Lors de cette comparution, l’avocat acteur de la société civile a, selon le juge, « déclaré, publiquement et en pleine audience, que le doyen des juges a accepté une promesse de 30 millions de francs CFA de la part des autorités pour maintenir en prison les 19 activistes de la société civile ». Après avoir reconnu ces propos, il n’a pas pu fournir les preuves, mais déclare que c’est un député de la majorité dont il ne peut pas fournir le nom qui l’a informé. Il s’est toutefois excusé auprès du juge et de sa famille pour ces propos. A la fin de l’audience, le procureur a requis deux ans d’emprisonnement contre Me Lirwana, dont un avec sursis. C’est donc cette condamnation d’une année ferme qu’il vient de purger.
Les frasques d’un personnage controversé
Qui est Me Lirwana Abdrahamane? Cet avocat de formation est le prototype de ce qu’on pourrait appeler un raté. Militant d’un mouvement dit pour ‘’la citoyenneté responsable’’, Me Lirwana a joué un rôle dans l’érection de l’éphémère 6ème République, une forfaiture qui porte sa signature et celle de Nouhou Arzika, son mentor selon certaines langues. Il a été propulsé jusqu’à la Cour constitutionnelle par la seule volonté du président du mouvement pour la citoyenneté responsable (MCR) qui avait une totale influence sur le président Tandja. Et ces Zorros ont bu le calice jusqu’à la lie dans les grâces du tazarce pour service rendu au nom de la société civile !
Contre toute attente, ces démolisseurs de la 5ème République ont subitement rêvé être des révolutionnaires à l’occasion du mouvement de la contestation de la loi des finances 2018. Comme le ridicule ne tue pas, Me Lirwana et ses compagnons se sont érigés en prédicateurs donneurs de leçons. Ils ont excellé dans leur posture de ‘’volonté de puissance réactive’’ car leur recette consistait simplement à médire et injurier les gouvernants pompeusement au nom du peuple.
Dans une de ses frasques, invité en direct au JT de Labari TV, il appelle à la sédition : « Sortez la police est fatiguée », s’adressait-il aux populations de Niamey et environ.
Il fut arrêté et c’est justement cela qui avait provoqué la fermeture de la Télévision Labari. Heureusement que la civilisation adoucit les mœurs, dit-on. Le gouvernement de Brigi Rafini imbu des valeurs démocratiques a laissé la justice traiter cette affaire en toute indépendance. Imaginez le sort de Me Lirwana si c’était le chef de file de l’opposition actuelle qui était aux commandes du gouvernement ?
A la maison d’arrêt de Daïkaïna où il est détenu, un jour Me Lirwana surprend plus d’un citoyen en initiant son mouvement de grève de la respiration entrecoupée.
Mais il avait pris soin d’adresser une correspondance au président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et bien d’autres Institutions de défense des droits humains.
« Cette décision de grève est motivée selon Me Lirwana Abdourahamane, de l’état d’étouffement de la démocratie et de l’état d’asphyxie suffoquant et nauséabonde des libertés publiques au Niger. C’est pourquoi, il a décidé ce mardi 24 avril 2018, de couper de temps en temps sa respiration du fait de cette atmosphère d’un Niger, devenu désormais irrespirable et insupportable », rapporte notre confrère Actuniger. Mais très vite des personnes sensées ont arrêté cette farce d’un prisonnier qui voudrait maladroitement comme un bébé attirer l’attention sur lui. Depuis cette dernière comédie il était tenu de prendre son mal en patience car même ses amis de la société civile l’ont abandonné. Il était sacrifié, comme qui dirait. Très dommage pour un juriste qui se jette bêtement dans la gueule du loup. Descartes ne disait-il pas que le but des études est de diriger l’esprit ?
Bawa Na Delou