La première réunion de coordination entre l’Union Africaine (UA) et les communautés économiques régionales africaines (CER) s’est tenue le lundi 8 juillet à Niamey. Placée sous la présidence du président égyptien, Abdul Fatah AL SISSI, président en exercice de l’UA, la rencontre a été l’occasion de présenter le rapport sur le statut de l’intégration régionale en Afrique.
« L’intégration africaine progresse vers l’objectif d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, pour devenir une force dynamique dans le concert des nations ». C’est la principale conclusion tirée par les auteurs du rapport sur le statut de l’intégration régionale en Afrique. Premier d’une série annuelle produite par la Commission de l’UA, la Fondation pour le renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) et huit communautés économiques régionales, ce rapport propose un bilan complet de l’état de l’intégration et définit quelques politiques novatrices pour accélérer les progrès.
Dysfonctionnement des institutions panafricaines
D’autres jalons importants sont également soulignés dans le rapport. Il s’agit de la signature du Plan d’action de Lagos et d’autres initiatives telles que le Traité d’Abuja, la Déclaration de Syrte, l’Acte constitutif de l’UA et l’Agenda 2063 de l’UA. Le rapport sur le statut de l’intégration régionale en Afrique présente également l’état de la mise en place des institutions financières panafricaines proposées, y compris des processus de ratification. Tout en fournissant des détails sur les principales initiatives de l’Assemblée de l’UA dans le cadre du Traité d’Abuja, il met l’accent sur les institutions panafricaines proposées dans ledit traité. Il s’agit de la Banque centrale africaine, la Banque africaine d’investissement et le Fonds monétaire africain. « Bien que ces institutions soient censées favoriser le programme d’intégration de l’Afrique, aucune d’entre elles n’a encore fonctionné du fait de la lente ratification des instruments pertinents », relèvent les auteurs du rapport sur le statut de l’intégration régionale en Afrique.
Toutefois, le rapport indique que la signature historique de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, officiellement lancé le 21 mars 2018, a été un grand pas dans la bonne direction. A ce jour, 54 des 55 pays africains ont signé cet accord portant création de la ZLECAF, qui ouvrira l’accès à un marché de 3 000 milliards SUS avec 1,2 milliard de consommateurs.
Par ailleurs, selon le rapport sur le statut de l’intégration régionale en Afrique, en 2018, le nouvel indice multidimensionnel de l’intégration africaine a été élaboré et adopté par les Commissions économiques régionales, les banques centrales et les instituts nationaux de statistique.
D’importantes recommandations formulées
Outre la présentation des résultats par région (Union du Maghreb Arabe, Communauté des Etats sahélo-sahariens, Marché commun de l’Afrique orientale et australe, Communauté de l’Afrique de l’Est, Communauté économique des états de l’Afrique centrale, Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest, Autorité intergouvernementale pour le développement et la Communauté de développement de l’Afrique australe), le rapport a formulé des recommandations, à l’endroit des Etats membres de l’UA, des CER, à la Commission de l’UA.
En perspectives, le rapport recommande de s’atteler à lever certains obstacles importants qui entravent la mise en œuvre efficace de l’intégration du continent.
Présenté par le président de la Commission de l’UA, ce rapport a été initié dans le cadre de l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme d’intégration continentale conformément au traité instituant la Communauté économique africaine et à la décision de la 11ème session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’UA en novembre 2018. De vastes consultations avec les Commissions économiques régionales ont été menées par la Commission de l’UA afin de préparer le rapport sur l’état de l’intégration en Afrique en vue de sa présentation à la réunion de coordination tenue le 8 juillet 2019 à Niamey.
Almoustapha Boubacar