De 72 heures de grève hebdomadaire dans toutes les universités publiques du Niger déclenchée depuis le mois de février dernier, le Syndicat national des enseignants chercheurs du supérieur (SNECS) a durci le ton et passe à 5 jours de grève par semaine.
Le SNECS demande aussi à ses militants de ne « plus programmer, ni exécuter aucune activité académique les samedis et dimanches, de renoncer aux missions d’enseignement dans les universités publiques, de sursoir à tout rattrapage de cours, examens, travaux dirigés et travaux pratiques, délibérations, soutenances et à tout encadrement d’étudiants ».
Cette radicalisation décidée par le SNECS qui « manque de vision » selon les étudiants nigériens ne vise tout simplement qu’à compromettre leur avenir. Ces derniers sont aujourd’hui pris en otage par leurs propres enseignants, juste pour des intérêts égoïstes.
Quel intérêt stratégique le SNECS cherche-t-il à préserver en s’opposant mordicus à la nomination, en Conseil des ministres, des Recteurs et Vice-recteurs à la tête des universités publiques du Niger ? Pourquoi en dehors de tous les pays membres de l’UEMOA, de la CEDEAO et même du CAMES, seul le Niger doit-il continuer à appliquer le système de l’élection des Recteurs et Vice-recteurs ? Les enseignants chercheurs sont-ils allergiques à la promotion d’une bonne gouvernance dans les universités publiques du Niger ?
Autant d’interrogations qui démontrent le caractère « insensé » du mouvement engagé par le SNECS pour contraindre le gouvernement à renoncer aux reformes qu’il envisage d’instaurer pour une bonne administration des universités publiques qu’il finance pourtant. Au SNECS de revoir sa copie et revenir à la raison.
Oumar Issoufa