Depuis le 1er octobre dernier et ce, dorénavant, les Nigériens dans leur ensemble, ceux de la capitale notamment auront à s’approprier cette nouvelle habitude de porter le casque sur leurs engins à deux roues et la ceinture de sécurité dans les véhicules en circulation. Du coup, les Nigériens se sont assimilés cette notion de civisme pour le bien de tous.
Les accidents de la circulation sont très fréquents au Niger. Les cinq dernières années près de 5000 décès ont été enregistrés dans notre pays. Selon les statistiques du ministère des transports quelque 4358 personnes ont été tuées dans des accidents de circulation routière au Niger entre 2012 et 2016 soit une moyenne de 870 décès par an. Si les facteurs mécaniques et ceux de l’état défectueux de la route ne sont pas négligeables, il n’est l’ombre d’aucun doute que le facteur humain c’est-à-dire l’homme au volant ou au guidon est la principale cause de ces accidents. Les raisons sont belles et bien connues de tous. On pourrait citer entre autres la non maîtrise du véhicule, l’excès de vitesse, l’imprudence, l’inattention, l’impatience du conducteur ou encore le non-respect du code de la route. Toutes ces causes sont intimement liées à la conduite du monsieur ou de la dame au guidon ou au volant.
Difficile de cerner qu’au 21è siècle les accidents de la circulation puissent faire autant de victimes sur nos routes, pour le simple fait que la plupart de ceux-ci ayant été causés par erreur humaine. Les statistiques publiées par les services techniques du ministère des transports sont très alarmantes, voire inquiétantes. En 2015, par exemple, le Niger a enregistré 5827 cas d’accidents dont 990 personnes ayant trouvé la mort. Trop de victimes des accidents de la circulation. Même un seul mort est un mort de trop. Le Niger dans sa renaissance a nécessairement besoin du développement de la route pour se donner une place digne de ce nom. Ne dit-on pas que le vrai développement d’un pays passe par le développement de la route ? En témoigne d’ailleurs l’effort du gouvernement dans le sens de l’amélioration des infrastructures routières. De bonnes routes ne doivent pas rimer avec des accidents ni de perte en vies humaine. La conscience citoyenne de tous est donc interpellée. L’Etat n’a pas forcément besoin de faire le gendarme derrière les citoyens avant que ces derniers puissent comprendre que c’est une question de vie ou de mort. Le développement du Niger passe aussi par là. Il importe d’avoir des bonnes attitudes et comportements pour que les routes soient un vecteur de développement pour notre pays et non le contraire.
C’est en connaissance de cause que les autorités du pays par le biais du ministère des transports, en application des dispositions du décret 2017-518 / PRN/MT du 16 juin 2017, portant modalité d’application de la loi 2014-62/ PRN/MT du 8 novembre 2014, portant code de la route, exigent dorénavant le port du casque de protection et de la ceinture de sécurité à tous les usagers de la route. Ceci dit, la loi est entrée en vigueur depuis le 1er octobre dernier. Les citoyens commencent par ancrer dans leur habitude cette nouvelle façon de se conduire sur les routes. Toutefois, il serait si tôt de peindre un satisfecit en la matière. Puisque selon nos enquêtes au moins cinq cyclistes sur dix ne portent pas du casque, et que dirait-on des conducteurs de véhicules. Selon quelques avis recueillis sur la mise en œuvre de cette nouvelle mesure, les opinions divergent selon les couches sociales. Si d’aucuns saluent cette décision des autorités, d’autres trouvent difficile l’application effective de cette loi par rapport au niveau de vie de la population. Aussi se plaignent-ils du coût exorbitant du casque chez les fournisseurs. Il va de soi, rien ne saurait justifier une quelconque raison de l’hésitation qu’ont certains citoyens à se conformer à une telle loi. Après tout c’est une question de vie.
Dans ce contexte de début où la mayonnaise peine à prendre, quelques jours déjà après l’entrée en vigueur de cette loi sur le port du casque et de la ceinture de sécurité, l’usage de la force pour sévir ne serait-il pas sans effet escompté ? Mieux, les autorités ne feraient-elles pas de sensibiliser davantage les citoyens à cette notion de civisme qui incombe à tous. La vie étant un don précieux que l’on doit préserver à tout prix, un simple geste de civisme aidera à la préserver et à sauver celle des autres.
Koami