La reprise des activités académiques, prévue ce lundi 3 septembre dans toutes les universités publiques du pays, n’a pas eu lieu. Elle coïncide avec le démarrage de la grève d’une semaine du SNECS.
Á l’Université de Niamey, ils étaient nombreux, les étudiants qui ont fait le déplacement des différentes facultés dans lesquelles ils sont inscrits, tout comme le personnel administratif. Mais la reprise des cours prévue pour être effective ce jour, n’a pas eu lieu. Pour cause, le mot d’ordre de grève lancé la semaine dernière par le Syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS), pour exiger du gouvernement le respect de ses engagements.
Le SNECS qui a déjà observé une grève de 72 heures la semaine dernière pour exiger des autorités de tutelle le respect de leurs engagements, observe cette fois-ci une grève de sept jours. Par cet arrêt de toutes les activités académiques dans toutes les universités du pays, le SNECS dénonce la violation du protocole d’accord du 24 octobre 2017 sur les droits statutaires, sur l’élection des responsables administratifs et académiques dans les universités de Maradi, Tahoua et Zinder, « point par ailleurs revendiqué dans la plateforme revendicative du 20 janvier 2018 en son point 12, relatif à la violation du protocole d’accord SNECS-Recteur de l’Université Dan Dicko Dan Klodo en date du 4 février 2018 relativement à la déclaration de la vacance de poste du recteur et du vice-recteur ».
En cas de non satisfaction de ses revendications, le SNECS entend reconduire sa grève dans les jours à venir. Toutefois, on apprend que les deux parties ont engagé des négociations pour tenter de dénouer la crise qui secoue les universités du Niger depuis l’année dernière.
Un calendrier des cours perturbé
L’année 2017-2018 a été marquée par de sérieuses perturbations dans tous les établissements scolaires et universitaires publics. Aux grèves des enseignants se sont ajoutées celles observées par les scolaires et les étudiants et dont les conséquences se sont senties pour les premiers, dans les résultats des différents examens de fin d’année, notamment le Baccalauréat. Pour les étudiants, beaucoup de facultés ont accusé des retards dans le déroulement des cours qui se traduisent par des semestres non exécutés. Toute chose que l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey n’entend pas de son coté cautionner. « L’ENUN ne peut de quelque façon que ce soit accepter l’absorption des semestres non exécutés car cela revient à sacrifier les camarades déjà meurtris par les décisions impopulaires d’une administration insensible aux douleurs des enfants du peuple », a averti l’UENUN dans une déclaration.
La reprise des cours en septembre entre dans le cadre d’un calendrier établi par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur fixant les débuts et la fin de l’année, notamment à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Ce calendrier est aussi une des principales exigences de l’UENUN, mais reste cependant menacée, aussi bien par les revendications des étudiants dont la structure dirigeante s’est dotée d’une nouvelle équipe que par le SNECS. Une situation que le président de la République n’a pas manqué de déplorer dans son message à la nation à l’occasion de la fête de la proclamation de l’indépendance du Niger, célébrée le 3 août dernier. Selon lui, scolaires, élèves et étudiants doivent comprendre qu’il s’agit avant tout pour eux, de préparer leur avenir. « Il est dommage que certains d’entre eux entrainent les autres à gaspiller l’occasion qui leur est offerte de s’instruire et de se former afin d’être utile à eux-mêmes et à la société », a déploré le président de la République qui a tenu à lancer un appel « à une prise de conscience collective des élèves, des enseignants, des encadreurs pédagogiques, des syndicats, des parents d’élèves et des responsables des établissements scolaires pour un retour à la discipline, à la rigueur qui, par le passé ont fait la fierté de notre système éducatif en vue de rétablir les années scolaires normales ».
Almoustapha Boubacar