La Constitution du 25 novembre 2010 n’a prévu que 2 mandats soit 2 quinquennats à la tête de l’Etat. C’est un principe immuable toujours renouvelé dans nos Constitutions depuis l’ouverture démocratique au début des années 90. Se dérober revient à violer la Constitution. Au regard de notre expérience démocratique, il est quasi improbable que des tripatouillages constitutionnels viennent à changer l’ordre des choses. Ça c’est pour le rappel.
Ce rappel est d’autant plus nécessaire que certains politiciens ou leurs sous traitants veulent faire croire à l’opinion publique nationale et internationale que le vœu que le président Issoufou Mahamadou caresse est de changer la Constitution pour s’octroyer un 3è mandat. Alors que ni les actes ni les discours du chef de l’Etat, qui finit son deuxième et dernier mandat dans moins de 3 ans, ne tendent à accréditer cette thèse. Il faut alors recourir à un argument de lutte politique pour ceux-là, qui, après avoir tout tenté pour se donner le pouvoir par des moyens même anticonstitutionnels, entendent par des vils mensonges à s’attirer les faveurs de l’opinion.
Par contre, il suffit tout simplement de revisiter les discours du président Issoufou pour se rendre compte que la perspective d’un 3è mandat que certains agitent tel un épouvantail n’est que de l’intoxication pour polluer le climat politique et social faute d’avoir réussi les différentes opérations insurrectionnelles destinées à abréger le mandat présidentiel en cours.
Il faut se souvenir de son discours d’investiture, le 2 avril 2016, lorsqu’il disait ceci : « Mon vœu le plus cher, c’est qu’à la fin de mon mandat, lorsque j’aurais quitté le pouvoir conformément aux prescriptions de la Constitution, je laisse un Niger radicalement transformé…. Voilà le projet pour lequel, plaise à Dieu, je travaillerai nuit et jour pendant cinq ans ».
Dans ses différents discours, chaque fois qu’il s’est agi de parler de son mandat, il y a une constante qu’il importe de relever : c’est son obsession à transmettre le témoin à un président démocratiquement élu. Il a la chance que ce soit lui qui soit le premier président démocratiquement élu à remettre le pouvoir à un autre président démocratiquement élu. C’est la première fois que cela va arriver au Niger depuis l’ouverture démocratique. Le président Issoufou a également la chance que ce soit lui qui incarne cette transformation positive dans la dévolution du pouvoir d’Etat dans notre pays.
Il est impensable de croire que celui qui a lutté, au prix de sa liberté, contre le Tazartché du président Mamadou Tandja, soit réduit à emprunter les mêmes sentiers incertains.
Ceux qui le connaissent savent qu’il tient aux dispositions de la Constitution comme à la prunelle de ses yeux. C’est pourquoi, il incarne le renouveau, la tête de pont des transformations politiques nécessaires à la vitalité de notre démocratie. Il est tout simplement attaché aux symboles et au respect de la parole donnée. Il veille à respecter cette éthique.
Tiemago Bizo