A Sorbon Haoussa, les ‘’MAIGA’’ se mobilisent pour l’autosuffisance alimentaire. C’est du moins notre constat sur le terrain. A tort ou à raison, on reproche aux riverains du fleuve de ne pas faire assez pour transformer les potentialités qui s’offrent à eux. C’est conscient de ce phénomène que Dr Hassane Idrissa Souley, un fils du terroir a tenté d’inverser la tendance. Un vrai père de la mutation ou changement des mentalités à Sorbon-Haoussa et les villages environnants.
Sorbon-Haoussa, une bourgade située à 59 km de Niamey, sur la route de Tillabery est la première capitale du Niger de 1898 à 1901. C’est le lieu de naissance de ce philosophe producteur, Dr Hassane Idrissa Souley qui a bien compris qu’il serait mieux de ‘’transformer le monde’’ que de ‘’l’interpréter’’ seulement. Très jeune, il s’est efforcé de combattre toutes les antivaleurs au village en commençant par les antagonismes entre les familles et entre les villages, en créant une association qui regroupait dans un enthousiasme jusqu’ici vivant, tous les jeunes de la région. Et comme un ‘’appel du destin’’, il a osé prêcher la vertu par l’exemple. Voyant le fleuve, cette abondante eau couler tous les ans sans que les populations se préoccupent de l’exploiter, il a décidé de changer les choses. Il s’est fait sien, l’adage qui disait des Turcs du 15ème siècle «Le fleuve coulait, les Turcs le regardaient passer et mouraient de faim ».
Il s’exaspérait aussi de voir le fleuve couler pendant que les riverains mouraient de faim. Pour mieux se situer, il dit avoir fait un long périple sur le parcours du fleuve Niger de Gao (Mali) à Djaba (Nigéria), en passant par le tronçon Nigérien. Le constat partout est le même : les potentialités du fleuve sont mal exploitées (lire l’entretien). ‘’C’est donc fort de toute cette expérience que j’ai commencé les travaux dans mon village, avec un financement du Ministère du Plan où j’ai rencontré des patriotes qui ont su mesurer à juste titre mes capacités et la pertinence du projet’’, nous a-t-il confié. Et d’ajouter : « Mon approche était très différente car je tenais au résultat et non à l’argent, ce qui m’a opposé à certains acteurs dans la chaîne du financement. La première réalisation a consisté à faire des bassins de turbinage hors du fleuve pour expérimenter un certain nombre de paramètres concernant les barrages au fil de l’eau à appliquer à des sites que nous avons déjà identifiés ». C’est ainsi qu’il a initié son jardin expérimental à Sorbon-Haoussa.
Mounkaila Adamou est le Chef du village de Sorbon-Haoussa. Il témoigne : «Le Dr Hassane est le premier initiateur du jardinage ici chez nous au bord du fleuve. Grâce à lui, les femmes de notre village puis les hommes arrivent à travailler la terre pour prendre en charge certains de leurs besoins. Nous avons présentement besoin de la protection de nos jardins en termes de clôture parce que nous sommes victimes des animaux qui détruisent nos jardins. Nous avons également des besoins en motopompes, en semences, en engrais, en produits phytosanitaires. Mon propre jardin vient d’être victime des animaux. A propos du Dr Idrissa je demande tout simplement au bon Dieu de le bénir et de lui donner longue vie car c’est lui qui a réveillé tout le monde ici. »
Madame Sadou Fatouma que nous avons rencontrée dans son jardin ne dit pas le contraire : « Nous nous réjouissons de cet important progrès. Chaque deux ou trois jours, nous pouvons récolter le gombo ou autres produits que nous vendons au marché local ou même à Niamey. Avant ces activités de jardinage nous souffrons beaucoup. Mais aujourd’hui, Dieu merci, ces souffrances-là sont passées. Aujourd’hui on n’a plus besoin d’appeler les gens, c’est tout le monde ici et dans les villages environnants notamment les femmes qui s’adonne à cette activité. Comme vous le voyez, en ce moment les parasites empêchent à nos cultures de bien donner comme on s’attend. »
Abdoulaye, un peul insulaire du village de Goungou n’est pas indifférent à la mutation : « Nous ne pouvions que remercier Dr Hassane de nous avoir indiqué la voie. Chaque trois jours un jardinier peut avoir 15 000f à 25 000f par la vente de ses récoltes. C’est vraiment très bénéfique pour nous. C’est avec cet argent aujourd’hui que nous nous approvisionnons pour tous nos besoins », nous a-t-il confié. Il n’y a aucun doute que le jardin expérimental du président de l’ANPII a été une sorte de déclic qui a libéré les initiatives.
Saley Mahamadou, Directeur du CEG de Sorbon-Haoussa le dit clairement : « J’avoue que par le passé le bord du fleuve n’est pas du tout exploité. Mais aujourd’hui avec l’initiative du Dr Hassane qui a pu installer le premier jardin au bord du fleuve, l’essentiel de nos condiments sont produits ici sur place. En plus nous arrivons même à en exporter. Au début ce sont uniquement les femmes qui exploitent les jardins. Mais cette année mêmes les hommes ont créé leur jardin. Ils y ont produit de la pomme de terre en grande quantité. Et la tendance est à la généralisation de cette activité génératrice de revenus ».
N’est-ce pas assez réconfortant de savoir que la ‘’révolution’’ a fait tache d’huile à l’école du village ? Selon Issoufou Boulassane, Directeur de l’Ecole primaire de Sorbon-Haoussa : « C’est une initiative à saluer. La première expérience vient du jardin du Dr Hassane. C’est elle qui a donné l’impulsion aux femmes qui exploitent maintenant le bord du fleuve. Le travail que ces femmes sont en train de faire nous a motivé de sorte que notre école a son propre jardin scolaire ici. Cette année nous avons fait jusqu’à trois fêtes scolaires avec les produits du jardin. Une fois nous avons fait une fête pour la salade et l’autre pour la pomme de terre produits par nous-mêmes et nos élèves. Des produits naturels sans l’utilisation de l’engrais. Pour moi Dr Hassane c’est un créateur, il imagine et il est toujours avec la population. Il observe les problèmes, il analyse et il propose des solutions. Dr Hassane c’est un animateur principal au village. »
Idrissa Oumarou est surveillant au CEG Sorbon-Haoussa. A notre question de savoir que pense-t-il du philosophe Hassane, sa réponse est assez percutante : « C’est le philosophe-là qui est le premier à initier le jardinage dans notre village. C’est un cousin. Je l’ai secondé en créant mon jardin après lui. Nous faisons face aux problèmes de chenilles. Nous attendons des bonnes volontés d’appuyer nos braves femmes en matériel de travail et en produits pour traiter les insectes parasites qui font obstacles à nos rendements. Il y a certes la ‘’maigature’’ mais nous demandons à nos frères de fournir un effort pour venir emboiter le pas à leurs femmes. On a fait beaucoup de gâchis en regardant le fleuve couler comme ça. Dieu merci nous nous sommes ressaisis grâce à Dr Hassane ».
Et c’est justement le surveillant Idrissa Oumarou qui nous apprend que parmi les hauts faits de Dr Hassane, il y a par ailleurs l’acquisition du village d’un marché et d’une case de santé. Et aussi que c’est lui qui a mis le grand terrain que les femmes exploitent au bord du fleuve à leur disposition. Il l’a acheté avec son argent. Ce philosophe voit grand. Tout au long de notre parcours, il ne voit que du gâchis en voyant ces terres inexploitées. A l’en croire, que de barrages et aménagements ratés ! L’homme est conscient que l’Afrique peut s’autosuffire. C’est pourquoi il se bat conséquemment sur plusieurs domaines de compétence pour inverser la tendance. Interrogé sur le rapport de la philosophie à la réalité, Dr Hassane Idrissa Souley répond : « Je dois juste rappeler que la philosophie c’est comprendre le réel pour l’expliquer et faciliter son exploitation aux hommes ou comme dit Descartes « être maître et possesseur de la Nature pour aller avec assurance dans cette vie ». Donc, être philosophe c’est précisément être en alerte à tout moment pour proposer des solutions appropriées aux problèmes de la société ». Une très belle approche de la renaissance culturelle … avant la lettre.
Elh. M. Souleymane
« Aucun pays au monde ne peut se développer si la tendance à bien faire n’est pas une impulsion spontanée », déclare Dr Hassane Idrissa Souley
Niger Inter : Présentez-vous à nos lecteurs et internautes.
Dr Hassane Idrissa Souley : Merci pour votre engagement constant dans la recherche et la diffusion des informations utiles pour la formation d’une conscience de citoyens responsables dans notre pays et au-delà. Je suis Hassane Idrissa Souley, Docteur de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Epistémologue et Inventeur. Je suis :
– Président de l’Association Nigérienne Pour la Promotion de l’Invention et de l’Innovation (ANPII) ;
– Coordonnateur de la Fédération Africaine des associations d’Inventeurs (AFIA –FAAI)
– Membre du Comité Exécutif de la Fédération Internationale des Associations d’Inventeurs (IFIA)
– Responsable de la Direction de l’Innovation Technologique au ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
– Professeur Vacataire à l’Université de Niamey.
Niger : Pouvez-vous brièvement présenter l’ANPII ?
Dr Hassane Idrissa Souley : L’ANPII, Association Nigérienne Pour la Promotion de l’Invention et de l’Innovation est un engagement. C’est l’engagement d’un certain nombre de citoyens qui se sont décidé à montrer à la face du monde que l’Afrique dispose des potentialités intellectuelles et des ressources suffisantes pour répondre à tous les défis existentiels, si elles sont exploitées judicieusement. Cet engagement est conduit par des inventeurs et des bonnes volontés de diverses spécialités. Les inventeurs font la recherche et mettent au point des produits originaux, plus pratiques et moins onéreux, principalement destinés à résoudre des problèmes immédiats que vivent nos populations. Ils sont souvent soutenus moralement et matériellement par les bonnes volontés qui les encadrent. Ainsi, dans tous les secteurs, nous avons des inventions nigériennes qui font le bonheur des populations. La liste est longue.
L’ANPII, c’est aussi la sensibilisation du grand public et des autorités sur l’utilité de la créativité qui produit l’invention et l’innovation. En effet, c’est par l’invention que les USA, la France et l’Allemagne sont devenues des puissances mondiales. C’est par l’invention que les pays Asiatiques (la Chine, le Japon, les Corées) assurent leur indépendance vis-à-vis de ces puissances. C’est par la force de l’invention qu’Israël tient en respect les pays Arabes. Nous faisons des conférences, des expositions, des points de presse, des journées portes-ouvertes comme celles-là.
Niger Inter : Votre initiative vient d’impacter des populations au bord du fleuve notamment à Sorbon Haoussa dans le domaine des cultures de contre saison. Comment expliquez-vous cette prouesse ?
Dr Hassane Idrissa Souley : J’ai tantôt parlé d’engagement. Quand on parle d’engagement, cela signifie une vision et des stratégies. Nous avons formellement appelé à l’union autour de notre engagement dans la « Tribune Libre » du Sahel Dimanche du 09 octobre 1992 à travers un article intitulé : « Plaidoyer pour un génie méconnu ». Nous l’avons fait suivre d’autres articles pour présenter nos réalisations et nos perspectives. Le Prophète Mouhamad Paix et salut sur lui, nous dit de ne jamais remettre pour le lendemain une bonne action que nous avons eu l’intention de faire. Fidèle, à cet enseignement, nous avons continué la sensibilisation sur le sujet et renforcé nos capacités dans le domaine. Je faisais tellement de recherche et de pratique sur l’électricité, l’électronique et l’électromécanique que ceux qui venaient dans ma chambre quand j’étais étudiant, qui ne connaissaient pas ma spécialité me prenaient pour un étudiant en science et technique. Il est vrai aussi que je fréquentais l’Institut d’Histoire et Philosophie des Sciences et des Technique de Paris 1 où on enseigne la mécanique quantique et la biologie moléculaire. C’est donc fort de la formation académique et indépendante que j’ai décidé de passer à la réalisation pratique des dispositifs que j’envisageais de faire pour produire de l’énergie écologique, mieux adaptée et à moindre coût. J’ai opté pour les énergies renouvelables, précisément les barrages hydroélectriques, compacts et modulables. Je fis les premières installations dans mon village en 1996. Avant de commencer j’ai dû faire plus de 10 ans de recherche préalable. J’ai fait des visites guidées des différents barrages de la sous-région : le barrage de Diama, sur la frontière Sénégal-Mauritanie, le Barrage d’Akossombo au Ghana, celui de Kandji au Nigeria, les grandes retenues d’eau du Burkina. Pour identifier les meilleurs sites au Niger, après les études de plusieurs thèses et travaux sur les barrages, j’ai visité :
– dans la région de Tahoua, la mare d’Abalak, celle d’Ibohamane, la vallée de Keita et les alentours de la ville de Tahoua.
– Dans la région de Tillabéri, j’ai visité le Zarmaganda de Lolo Tondi à Garbey en passant par Djassé et Sargane. J’ai fait le département de Say, jusqu’à Tamou et le département de Torodi. J’ai visité le Zarmataray jusqu’à Filingué.
Tous ces déplacements sont financés par moi-même ou des bonnes volontés qui apprécient et soutiennent notre détermination. Nous profitons de l’opportunité pour remercier le Directeur Général du Projet PASP, Ibrahim Sériba, qui m’a facilité l’essentiel du parcours dans sa zone d’intervention. C’est donc fort de toute cette expérience que j’ai commencé les travaux dans mon village, avec un financement du Ministère du Plan où j’ai rencontré des patriotes qui ont su mesurer à juste titre mes capacités et la pertinence du projet. Auparavant, le village ne connaissait que de projet de Blanc qui consistait à dépenser des sommes colossales sans impacts sur les hommes et le milieu. On bouffe l’argent, sans se préoccuper du résultat. Mon approche était très différente car je tenais au résultat et non à l’argent, ce qui m’a opposé à certains acteurs dans la chaîne du financement. La première réalisation à consister à faire des bassins de turbinage hors du fleuve pour expérimenter un certain nombre de paramètres concernant les barrages au fil de l’eau à appliquer à des sites que nous avons déjà identifiés.
Nous fîmes les installations, les expérimentations. Malheureusement, au cours du processus, pendant la nuit la vanne principale qui régule l’accès des bassins au fleuve a fuité. Et avant l’aube toutes nos installations ont été inondées. Néanmoins nous avons déjà enregistré les données essentielles. Les financements n’ont pas continué à cause de l’incompréhension née de la nouvelle logique d’utilisation des fonds que j’ai appliquée.
A quelque chose malheur est bon. Les bassins sont devenus une grande mare au bord du fleuve qui pendant longtemps servait uniquement d’accès facile à l’eau et à l’argile à tout le village pour la construction des maisons. C’était déjà un premier point gagné.
Les résultats seront confirmés en 2002, par une expérimentation mieux conduite à Niamey au Seuil de Goudel avec un financement octroyé par le Gouvernement. La même logique de la gestion des fonds que j’ai imposée a produit les mêmes effets qu’auparavant. Malgré la ferme volonté des autorités au plus haut niveau, le financement n’a pas continué. Certains éléments clé de la chaîne de supervision me proposaient un rapport de complaisance contre des récompenses indues. J’étais catégorique. Je préférai un contrôle rigoureux qui relaterait les résultats réels. Je ne suis pas pressé, je veux aller avec assurance.
En 2007, j’ai plaidé auprès du Chef du village, pour avoir un jardin expérimental dans son champ loin du fleuve. Sans hésitation il a accédé à ma requête. J’ai immédiatement clôturé le terrain et l’ai équipé de dispositif d’irrigation qui prend source au fleuve avec une technique innovante. Nous faisons parvenir l’eau au bassin principal sur 150 m sans aucun pompage, aucune énergie extérieure.
Les résultats étaient excellents, un an, 2 ans, la 3ème année, les femmes ont emboîté le pas pour occuper, pour la contre saison, le champ voisin 3 fois plus grand que le mieux avec l’appui de l’ONG Plan. Il est apparu un double avantage. Les femmes ont eu leur récolte et le champ libéré pour la saison des pluies, avec l’engrais et l’humus a permis à son propriétaire de multiplier son rendement. En plus, son champ clôturé est à l’abri des animaux. Il apparaissait nettement que la croissance des plantes dans la clôture était 3 à 4 fois plus rapide que les champs ordinaires.
La conséquence immédiate était que deux ans plus tard, tous les champs au bord du fleuve sont exploités de la même manière. Et mieux la contre-saison est repartie en 2 étapes. La période des crues pour les champs, la période des décrues pour les berges.
Et, ce ne sont plus les femmes seulement, les hommes avec le chef du village en tête ont pris le devant pour occuper à la fois les champs et les rizières.
Voilà pourquoi, vous avez sous vos yeux toutes ces étendues de cultures en phase productive. Pour nous c’est la pleine satisfaction. Ce qui était inimaginable, il y a 20 ans est devenu une réalité banale.
Niger Inter : Selon vous si les populations riveraines du fleuve n’arrivent pas à exploiter les potentialités pour leur développement c’est avant tout un problème de mentalité….
Dr Hassane Idrissa Souley : Bien sûr que oui. Et c’est à cette mentalité que nous nous sommes attaqué en leur donnant l’exemple qui sied. Voyez-vous avec la nouvelle mentalité, ils n’ont plus besoin d’attendre qu’un « projet de Blanc » vienne les aider. Vous remarquez que, les terres sont toutes exploitées et je n’ai même pas accès à mon jardin expérimental, car les gens ne voulaient même pas céder un seul m2 de leurs propres terrains.
Niger Inter : Justement le changement des mentalités est une forte attente du président Issoufou à travers la renaissance culturelle. Quelle est votre approche de cette idée de renaissance culturelle à l’échelle nationale.
Dr Hassane Idrissa Souley : Pour moi la renaissance culturelle, c’est imprimer des comportements positifs et progressistes à tous les citoyens et dans tous les secteurs. Aucun pays au monde ne peut se développer si la tendance à bien faire n’est pas une impulsion spontanée. Au Niger la mentalité générale est dominée par des forces d’inertie, la tendance au blocage des initiatives positives. La Renaissance Culturelle atteindra son objectif quand elle aura inversé cette tendance à tous les niveaux.
Niger Inter : Comment expliquez-vous le fait qu’un philosophe soit un producteur ?
Dr Hassane Idrissa Souley : Je dois juste rappeler que la philosophie c’est comprendre le réel pour l’expliquer et faciliter son exploitation aux hommes ou comme dit Descartes « être maître et possesseur de la Nature pour aller avec assurance dans cette vie ».
Donc, être philosophe c’est précisément être en alerte à tout moment pour proposer des solutions appropriées aux problèmes de la société ». « Les maux ne cesseront aux humains que quand la race des purs et authentiques philosophes seront au pouvoir ou que quand par une grâce divine, les gouvernants se mettront à philosopher ».
Niger Inter : Quel est votre dernier mot à l’endroit des intellectuels et les décideurs dans le domaine de l’invention et de l’innovation ?
Dr Hassane Idrissa Souley : Mon dernier mot est : « l’Afrique peut se suffire ».
- Il suffit que les intellectuels rivalisent de créativité pour donner des solutions pratiques adaptées aux problèmes de nos sociétés. Le génie sommeille en chacun de nous, il suffit de le réveiller.
- Que les décideurs comprennent que seul l’appui sur le génie créateur endogène peut leur permettre de répondre de manière appropriée aux défis existentiels qui se posent à leurs sociétés, et que, par conséquent, ils doivent les prendre comme priorité, pour y consacrer les ressources suffisantes. En conclusion, nous ferons de notre continent ce que nous voulons. Nous venons de démontrer qu’avec la volonté appuyée de la méthode et la science on peut transformer les idées en produits consommables. L’Afrique entière doit s’approprier de cette expérience concluante. Merci bien pour votre disponibilité.
Réalisée par Elh. Mahamadou Souleymane