James Robart n’est pas tout à fait un inconnu aux Etats-Unis.
INTERNATIONAL – Il a réussi à faire plier (temporairement) l’administration de Donald Trump, qui a fait marche arrière sur la révocation des visas de certains ressortissants étrangers. Son nom? James Robart, juge fédéral républicain de Seattle. Totalement inconnu en France, il n’est pas tout à fait anonyme aux Etats-Unis.
En 2004, le juge James Robart est nommé par le président George W Bush au poste de juge fédéral de l’état de Washington. Dès son audience de confirmation par le Sénat (qui permet de valider la décision du président) James Robart est présenté comme un homme aux engagements multiples, en particulier en faveur des jeunes et des minorités.
Avocat dans un cabinet privé au début de sa carrière, James Robart a en effet collaboré avec plusieurs associations de protection de l’enfance, ainsi que le précise CNN. Il a également représenté à de multiples reprises -et parfois indépendamment de son cabinet- « les personnes défavorisées » et « les réfugiés d’Asie du Sud-ouest » , comme l’a souligné un sénateur républicain lors de l’audience.
« Black lives matter »
Mais sa notoriété auprès du grand public, le juge Robart ne l’acquerra qu’à la fin de sa carrière, en août 2016, lorsqu’il réutilise lors d’une audience à Seattle la phrase « Black lives matter » (Les vies noires comptent »), devenu le slogan du mouvement de protestation des afro-américains contre la police.
Appelé à juger un cas d’utilisation excessive de la force par la police, le juge fédéral en avait profité pour rappeler les statistiques transmises par le FBI, concernant le nombre de personnes noires abattues par la police, avant de conclure, visiblement ému, en reprenant le slogan des Black Lives Matter.
Sa déclaration pour le moins inhabituelle dans une salle d’audience avait rapidement été relayée par la presse et les supporteurs du mouvement, mais lui avait aussi valu l’inimité des forces de l’ordre de Seattle.
Mais cette prise de position n’était visiblement qu’un premier pas. En bloquant le décret anti-immigration de Donald Trump, le juge fédéral, pourtant en semi-retraite depuis 2016, se présente à nouveau comme un défenseur des minorités, dans la ligne de ce qu’il avait promis lors de son audience.
« Je pense que -si je suis assez chanceux pour être confirmé par le Sénat, j’emploierai cette expérience à la salle d’audience pour montrer que tout le monde doit être traité avec dignité et respect, et je ferai en sorte de les faire s’engager, pour que lorsqu’ils quittent la salle d’audience, ils aient l’impression d’avoir eu un procès équitable », déclarait-il ainsi le 21 juin 2004 , avant que le Sénat ne confirme à l’unanimité sa nomination.
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