Faute de juges, la Cour suprême gambienne est dans l’impossibilité de statuer avant plusieurs mois sur le recours du chef de l’État Yahya Jammeh contre sa défaite électorale face à l’opposant Adama Barrow.
C’est un nouveau revers pour Yahya Jammeh, déterminé à rester au pouvoir en Gambie jusqu’au terme de ses recours électoraux. Le président de la Cour suprême a indiqué que la justice était dans l’impossibilité de statuer sur le recours du chef de l’État contre sa défaite électorale face à l’opposant Adama Barrow avant plusieurs mois, faute de juges.
« Nous ne pourrons statuer que lorsque la Cour sera au complet », avec l’arrivée de quatre juges attendus du Nigeria et de Sierra Leone dans les prochains mois, a-t-il précisé. Et d’appeller les « parties au litige à le résoudre pacifiquement avant que la transition (entre Jammeh et Barrow, NDLR) ne s’achève », le 19 janvier.
Le président de la Cour a reporté l’audience au 16 janvier, soit trois jours à peine avant l’investiture prévue du nouveau président élu, Adama Barrow. Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, conteste la validité des résultats du scrutin du 1er décembre dont le candidat d’opposition a été proclamé vainqueur.
La Cédéao à Banjul mercredi
Les présidents du Nigeria, de Sierra Leone et du Liberia sont attendus mercredi à Banjul pour tenter une nouvelle fois de convaincre Jammeh de renoncer au pouvoir. Il s’agira de la deuxième tentative de cette troïka de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Depuis ce revirement, le président sortant subit de nombreuses pressions extérieures, notamment de la Cédéao, pour quitter le pouvoir le 19 janvier, après l’expiration de son mandat. Le 13 décembre, le parti de Jammeh a saisi la Cour suprême d’une demande d’annulation de l’élection, arguant d’irrégularités dans la comptabilisation des votes et l’organisation du scrutin. Deux autres recours ont été déposés le 3 janvier.
Avec AFP et Reuters