Chers camarades, chers amis,
Permettez moi tout d’abord, au nom des leaders des partis membres de la Majorité présidentielle, de vous dire combien nous sommes heureux de vous voir si nombreux, si enthousiastes répondant ainsi à l’appel que nous avons lancé de nous retrouver à cette place, symbole de la démocratie pour notre pays. Je voudrais avant toute chose dire que cette marche, si elle a été si impressionnante, c’est avant tout grâce aux belles et chatoyantes couleurs qui lui ont conféré son charme tout spécial. Ce charme, nous le devons aux femmes venues très nombreuses, ce pour quoi je les remercie bien vivement.
Merci également aux jeunes, venus très nombreux, débordant comme toujours d’énergie. Votre réponse a été massive parce que vous avez conscience que la démocratie c’est votre bien à vous avant quiconque.
Or si nous avons décidé d’organiser cette marche, c’est justement pour défendre la démocratie, car l’histoire nous l’a enseigné depuis longtemps, les fossoyeurs de la démocratie ont toujours eu sur les lèvres ce noble terme, même lorsque précisément ils ont voulu en détruire le projet.
Mesdames, Messieurs,
ces derniers temps nous avons constaté l’utilisation par certaines personnes d’un discours de haine totalement libre et décomplexé , d’autant plus libre que ceux qui y ont recours sont parfois hors du pays et utilisent les réseaux virtuels des nouvelles technologies. Ainsi à partir de l’Amérique et d’autres pays , notamment d’Afrique et d’Europe, des individus incultes se réclamant d’un parti politique bien connu postent sur les réseaux sociaux des messages de haine dont eux et leurs semblables ne se délectent que parce que leurs âmes sont en ruine et leurs esprits dévoyés. Notre marche d’aujourd’hui se veut une protestation contre la banalisation de l’injure et du verbe violent en politique. Elle vise à dire à ces personnes que la démocratie assigne à ceux qui veulent en jouir une certaine éthique fondée sur le respect de l’autre et sur l’impératif de la cohésion au sein de la communauté.
Mesdames, Messieurs, chers camarades,
Cette recrudescence du discours radical porté par la haine comme à la fois son principal vecteur et son carburant procède de l’application des décisions arrêtées à l’issue du Forum du parti MODEN- FA- LUMANA tenu à Abidjan à la mi novembre 2016. A l’occasion de cette rencontre ce parti a, en effet, décidé de mettre en œuvre une stratégie de subversion basée sur des manifestations de rue à Niamey censées déboucher sur une insurrection populaire.
Pour mettre en œuvre sa stratégie aux objectifs chimériques ce parti a cru bon d’exploiter un certain nombre de thèmes et de se servir d’une certaine société civile comme cheval de Troie. Cette soi disant société civile animée pour l’essentiel par des militants de ce parti a pensé exploiter des revendications d’un certain nombre de couches de la société. Elle a aussi pensé exploiter la situation de difficultés économiques à laquelle le pays est confronté ainsi que ses effets sur la situation financière de l’Etat et sur le quotidien des citoyens. Elle a enfin voulu surexploiter le mécontentement des commerçants frappés par les mesures de déguerpissement à Niamey.
Chers camarades, chers amis,
Passons en revue certains des éléments de cette stratégie et nous verrons que nos grands stratèges d’Abidjan ont eu tout faux et qu’ils en seront, plaise à Dieu, pour leurs frais.
En tout misant sur le mécontentement supposé des travailleurs et la perspective d’une grève générale, les stratèges de l’Opposition ont confondu ce que eux ils désirent et ce que la réalité permet. En effet il ne suffit pas aux militants de l’opposition de se couvrir du manteau de la société civile, de tenir leurs réunions au siège d’une centrale syndicale et de proclamer que le gouvernement ne paie plus les salaires pour que se réalise le rêve de la grève générale insurrectionnelle. Ce raisonnement est dérisoire, comme le fantasme qui le commande. Malheureusement pour nos insurgés fantasmatiques, le gouvernement paie régulièrement les salaires des fonctionnaires.
Dans leur volonté lamentable d’instrumentaliser les travailleurs ils ont même eu l’outrecuidance de nous accuser d’avoir abandonné les fonctionnaires. Devons-nous leur rappeler que lorsque leur Président était Premier ministre durant sept longues années, il avait maintenu des salaires diminués de 30% et gelé les incidences financières des avancement des fonctionnaires. Le Président Issoufou en 5 ans de pouvoir a augmenté les salaires de base de 5, 8 et 10% selon les catégories, a alloué 3 primes à tous les cadres de l’Etat (le cumul de ces primes fait plus de 100000f par mois pour chaque fonctionnaire de la Catégorie A , par exemple) et réduit de 5% l’impôt unitaire sur les traitements et salaires tant du secteur public que privé. Ainsi en 5 ans la masse salariale a été plus que doublée.
Chers camarades, chers amis,
Ils ont l’impudence de nous accuser d’avoir abandonné l’école et la santé. Là également la défaillance de leur mémoire n’a d’égale que leur cécité. S’agissant de l’école, ils ont oublié que leur chef, lorsqu’il était tout puissant chef de gouvernement de 2000 à 2007 avait réduit l’enveloppe des bourses des étudiants de 4,5 milliards a 1,5 milliards de francs et le nombre des étudiants boursiers de 6.926 à 2.847. Aussitôt son départ et son remplacement par d’autres chefs de gouvernement et le nombre des boursiers avait atteint 8.001 étudiants en 2009 pour une enveloppe de 3,7 milliards de francs. Aujourd’hui ce sont 25.605 étudiants qui sont boursiers pour une enveloppe de 16 milliards de francs.
Pendant les 7 ans de son pouvoir, l’université de Niamey avait, on se souvient, connu 3 années blanches .
En 2010, un contractuel du Primaire percevait 57500f de pécule. Aujourd’hui il perçoit 78750f. Des milliers de contractuels ont par ailleurs acquis le statut de fonctionnaires.
Dans le domaine de la santé, le Président Issoufou a recruté près d’un millier de médecins et plus de 2000 paramédicaux, soit le tiers du personnel médical actuellement en activité.
Chers camarades, chers amis
Nos adversaires pensent détenir contre nous l’arme absolue après les mesures d’assainissement que nous avons prises en faisant déguerpir les kiosques construits sur les trottoirs et autour du Grand marché de Niamey. Ils ont voulu se saisir de ce problème pour provoquer des émeutes et espérer ainsi avoir l’occasion dont ils ont toujours rêvé d’aller à l’assaut du pouvoir, oubliant en cela que quand il était Premier ministre, leur Président avait au cours des années 2005 et 2006 procédé aux mêmes opérations dans la ville de Niamey, sans que personne n’en ait fait un drame. C’était d’ailleurs de justesse qu’il avait été dissuadé de son projet auquel il tenait obstinément de faire raser tout le quartier Pays bas.
Ces mesures de déguerpissement que nous avons prises sont très douloureuses pour nous aussi, mais notre sens du devoir nous les a imposées. C’est le prix à payer pour que notre capitale devienne une ville répondant aux normes d’urbanité indispensables. Avant nous, Lagos, Ndjamena, Dakar, Ouagadougou, Bamako sont passés par là. La même opération est en train d’être menée à Cotonou depuis moins d’une semaine. Nulle part dans toutes ces villes des forces politiques n’ont tenté d’en faire une exploitation aussi mesquine qu’ici, où un véritable psychodrame est entretenu dans l’espoir d’émeutes improbables.
Je voudrais dire aux propriétaires des 4000 kiosques affectés par ces mesures que nous avons d’ores et déjà identifié 6350 places sur différents sites de marché dont les plans d’aménagement sont terminés et qu’il leur est loisible de s’inscrire sur les listes d’acquisition ouvertes à cet effet.
Chers camarades, chers amis,
Ils disent que la situation économique est dure et que notre gouvernement en est seul responsable. Qu’ils nous expliquent alors pourquoi le naira au Nigeria est passé d’un taux de change de 300 nairas pour 1000f à presque 800 naira pour le même montant? Serait-ce notre faute à nous, cela? Serait-ce notre faute que le principal débouché pour nos produits agro-pastoraux qu’est le marché nigérian ne soit plus accessible à ces produits et qu’au contraire ce sont les animaux du Nigeria qui sont vendus sur nos marchés? Du fait de l’hyper inflation dans ce pays, le niveau de vie des consommateurs a été presque divisé par 3, or ce sont les consommateurs nigérians qui faisaient vivre notre économie rurale. Il est donc normal que notre économie souffre de cette situation. Il suffit de suivre les informations pour savoir que cette dureté affecte tous les pays de notre espace. Malgré cela, notre pays ne se porte pas plus mal que d’autres.
Chers camarades, chers amis,
malgré ces difficultés bien réelles et leur impact sur nos finances publiques, notre pays grâce à la perspicacité du Président de la République a su faire face au grand défi du terrorisme. Grâce à Dieu, la sécurité est assurée de façon remarquable sur l’ensemble du territoire national. Le combat contre Boko Haram vient d’amorcer un tournant positif avec la reddition des premiers combattants de cette secte terroriste. Nous venons d’organiser les festivités du 18 décembre à Agadez, accueilli dans la foulée des touristes occidentaux, sans que nous ayons eu le moindre petit souci. Le championnat de lutte traditionnelle vient de se tenir à Tahoua, dans les mêmes conditions de sécurité. Cela est pour nous un grand motif de fierté et j’en profite pour rendre l’hommage qu’elles méritent à nos forces de défense et de sécurité. Je saisis également l’occasion pour dire notre admiration quant à la vaillance de nos soldats, leur sens du sacrifie et la dignité de leur comportement. Je salue la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays et présente nos condoléances émues à leurs familles.
Chers camarades, chers amis,
Nous vous avons appelé aujourd’hui à sortir pour témoigner votre soutien indéfectible au Président de la République. Votre réponse a été massive et sans appel. Elle est la même sur toute l’étendue du territoire. Nous avons fait cela pour rappeler à nos adversaires que la légitimité d’un pouvoir en démocratie procède des urnes. Or les urnes ont parlé en mars 2016 et le résultat est palpable, notamment à l’assemblée nationale où nous disposons de 138 députés contre 31 seulement pour eux.
Dans leur désarroi, nos adversaires usant de leur mauvaise foi caractéristique , feignent de se demander pourquoi des partis politiques, au pouvoir de surcroît, utilisent-ils les mêmes méthodes que la société civile et font recours à des manifestations de rue là où ils ont vocation à agir par la gestion. Nous leur répondons en disant que ce sont eux qui ont inspiré la stratégie portée formellement par la prétendue société civile. C’est avec eux que se sont tenues les réunions les plus importantes préparant la manifestation du 21 décembre; ce sont eux qui ont donné le ton lors de leur déclaration du 17 décembre; ce sont eux qui ont fourni pour ainsi dire les manifestants le 21 décembre, auxquels ils se sont du reste adressé.
Mais au-delà de ces faits, je voudrais leur demander de se souvenir de la marche qu’avaient organisé les partis au pouvoir en avril 2005 dirigés par le Premier ministre qui n’était autre que leur chef actuel, en réponse aux grandes manifestations d’une vraie société civile à l’époque, mobilisée contre des mesures fiscales contenues dans la loi des Finances.
Chers camarades, chers amis,
Notre objectif est atteint. Nous avons remis les pendules à l’heure. Nous avons démontré que le Président de la République jouit d’un soutien populaire très fort et solide sur l’ensemble du territoire national. Nous sommes en cela en phase avec la communauté internationale qui tient le Président Issoufou en très haute estime et qui soutient notre pays comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Le président Issoufou récolte de nombreuses distinctions prestigieuses de la part de divers acteurs internationaux en reconnaissance de son leadership régional et du rôle éminent qu’il joue, surtout pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme.
Puisque nous avons remis les pendules à l’heure, il ne me reste qu’à vous remercier du fond du cœur en vous promettant que le président Issoufou sera toujours à vos côtés pour le bonheur du Niger, pour sa stabilité et sa prospérité.
Vive le Président Issoufou Mahamadou
Vive la démocratie
Vive le Niger.
Je vous remercie.