Au terme d’une réunion avec les responsables de la raffinerie d’Etat de Kaduna au Nigéria (KPRC), la société d’Etat du pétrole (NNPC) a annoncé que le Nigéria va se tourner vers la République du Niger pour approvisionner la raffinerie et la faire produire à plein régime.
Il convient de rappeler que la raffinerie de Kaduna, située dans le nord du pays souffre d’un défaut d’approvisionnement en brut du fait des attaques perpétrées sur les pipelines qui la relie au delta du Niger. En conséquence, son fonctionnement est épisodique, ce qui n’arrange pas le gouvernement fédéral du Nigéria.
Abuja avait demandé la semaine dernière aux responsables des différentes raffineries d’Etat de faire le maximum d’efforts pour remettre en selle les usines, faute quoi celles-ci devraient être privatisées.
Des négociations ont démarré avec les responsables du secteur pétrolier au Niger notamment, le ministre nigérien du pétrole Foumakoye Gado et les chinois de CNPC qui opèrent le bloc Agadem, situé dans le bassin du Rift au Niger. En début novembre, M. Gado avait effectué une visite de travail au Nigéria au cours de laquelle ces questions ont été abordées.
Pour acheminer le pétrole brut vers la raffinerie de Kaduna, M. Baru a annoncé la construction d’un pipeline de 1000 km de long. Cependant, aucune date n’a encore été évoquée. «Il était important d’explorer l’offre nigérienne de pétrole brut au KRPC qui a été affectée par le vandalisme des pipelines. L’initiative réduira les temps d’arrêt de l’usine et assurera une utilisation optimale. La NNPC a déjà entamé des négociations avec le ministre nigérien du pétrole et la CNPC qui opère sur le terrain à Agadem », a expliqué le directeur de la NNPC.
De son côté, le directeur général de KRPC, Malam Idi Mukhtar, a assuré que lorsqu’elle sera opérationnelle à nouveau, avec le pétrole nigérien, l’usine fournira plus de valeur ajoutée en particulier sur le kérosène et le kérosène d’aviation (ATK). « Une valeur ajoutée de millions de nairas de recettes, même à un débit de 60% », a-t-il précisé.
Par ailleurs, cette annonce devrait constituer un ouf de soulagement pour le Niger qui arrive difficilement à écouler toute sa production de brut en raison de la situation sécuritaire dans le nord du pays.
Olivier de Souza (Agence Ecofin)