Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) vient de s’acquitter de sa très délicate tâche de la répartition du fonds d’aide à la presse privée. Un rituel annuel connu et attendu par les patrons de presse en particulier. Il faut saluer non seulement l’augmentation de l’enveloppe de ce fonds qui passe de 200 à 250 millions de nos francs mais aussi faire une mention spéciale au CSC pour la rigueur et l’objectivité qui ont présidées à cet exercice.
C’est justement cette équité qui a apporté un cinglant démenti à ceux qui voudraient taxer notre instance de régulation de partialité. Tenez : la presse dite de l’opposition est mieux cotée que la presse dite proche du régime. Mais au-delà de ce constat superflu, il est apparu clairement un problème de bonne gouvernance de la presse privée. Le comité chargé de la répartition de ce fonds ne cesse de faire de concessions, année après année, juste pour repêcher les uns et les autres afin de permettre au plus grand nombre d’en bénéficier.
Pourtant les règles du jeu sont connues par tous mais au fil du temps la majorité d’organes de presse ont maille à satisfaire le minimum requis d’une entreprise de presse. Parmi ces critères exigés, l’on retient en substance entre autres : être un organe d’informations générales et être à jour de ses obligations sociale, fiscales et administratives (cf chap V : conditions d’éligibilité du recueil des textes sur le CSC articles 13 à 18).
Il est grand temps que ceux qui aimeraient bien faire de leçons aux autres en matière de bonne gouvernance balaient devant leurs propres portes. Et le revers de la médaille, c’est l’usage fait de ce fonds par les patrons de presse qui mérite bien d’être suivi et/ou encadré. A en croire des confrères, le fonds n’a pas assez d’impact sur leurs conditions de travail tant l’opacité entoure sa gestion.
C’est dire que autant le CSC s’acquitte bien de la répartition autant il est tenu du suivi de son utilisation effective. A notre humble avis même si le fonds d’aide à la presse n’a pas vocation d’améliorer les conditions de vie des hommes des medias à travers le traitement ou salaires, les promoteurs doivent faire un peu plus de sacrifice pour améliorer les conditions de travail de leur personnel.
Si chaque année les organes de presse conçoivent des petits projets à travers le fonds d’aide à la presse, au fil des années ils finiront par s’équiper. C’est ainsi seulement que ces organes se constitueront en entreprises de presse. Autrement ils continueront à patauger et à détourner ces ressources publiques. Des malversations financières au même titre que n’importe quel détournement des deniers publics.
EMS