Abdourahaman Zakaria vedette de l’Union des scolaires nigériens (USN) à la Conférence nationale souveraine

Abdourahaman Zakaria décrypte l’actualité politique au Niger

« La décision de la Copa 2016 de se retirer du processus électoral, c’est un coup de tonnerre dans un ciel serein. », déclare Abdourahaman Zakaria

Abdourahaman Zakaria vedette de l’Union des scolaires nigériens (USN) à la Conférence nationale souveraine, militant du PNDS Tarayya est un grand témoin de notre processus démocratique. C’est en tant que membre de la direction nationale de campagne du PNDS Tarayya qu’il analyse ici les résultats du dernier scrutin et se prononce des questions d’actualité ? Entretien.

 

Niger Inter : En tant que militant du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) quelle analyse faites-vous des résultats du premier tour de la présidentielle et des législatives du 21 février dernier ?

Abdourahaman Zakaria : L’analyse que je fais des résultats du premier tour de la présidentielle et des législatives est la suivante. Je dirai d’abord, que c’est le reflet de la réalité des forces politiques en présence dans notre pays. Autrement dit, ces élections ont révélé dans une certaine mesure les forces et les implantations y compris les discours utilisés pendant les campagnes  électorales par les différents partis politiques dans notre pays. En ce qui concerne notre parti le PNDS TARAYYA, nous sommes fiers que notre parti est le premier et le plus grand sur l’échiquier politique national et qu’il a une envergure et une implantation nationale. Contrairement à certains partis politiques qui ont un caractère illusionniste et communautariste. Ces élections sont une grande victoire pour nous, c’est aussi une victoire pour la démocratie au Niger. Le mérite revient à tous nos concitoyens qui nous ont fait confiance en votant pour notre candidat à la présidentielle Issoufou Mahamadou et nos autres candidats aux législatives avec un score très honorable et sans appel. C’est l’occasion d’ailleurs d’encourager nos camarades à beaucoup plus de mobilisation et de vigilance pour le deuxième tour de la présidentielle.

Niger Inter : Le coup K.O n’a pas eu lieu alors quel est votre sentiment en tant militant du PNDS ?

Abdourahaman Zakaria : Le coup K.O n’a pas eu lieu, c’est vrai que nous nous sommes fixés comme objectif de passer au premier tour et nous avons créé les conditions démocratiques, stratégiques et tactiques pour y parvenir. Nous avons fait une campagne loyale, disciplinée et saine dans le respect du cadre démocratique et républicain. Nous n’avons pas pu passer au premier tour de la présidentielle, tout ce que nous pouvons dire, ce que  » l’homme propose et Dieu dispose ». Comme je l’ai dit  plus haut les résultats que nous avons obtenus constituent aussi une grande victoire eu égard aux différents scores et les écarts qui nous séparent des autres. Nous rendons grâce à Dieu.

Niger Inter : Le candidat Issoufou Mahamadou a réalisé un score de plus de 48% avec une majorité de 108 députés pour sa coalition MRN. Comment expliquez-vous cette prouesse du premier tour ?

Abdourahaman Zakaria : Cette prouesse du premier tour nous la devons à notre candidat Issoufou Mahamadou. Comme je l’ai toujours dit, notre candidat n’a pas surgi ex nihilo pour demander aux Nigériens de le réélire à la magistrature suprême. Il a des atouts majeurs et indéniables que les autres candidats n’ont pas. Nos concitoyens l’ont vu à l’œuvre, Il a un très bon bilan, il a tenu ses promesses électorales. Il a un programme clair, précis, bien chiffré et bien reparti dans le temps et dans l’espace. Contrairement aux autres qui ne font que des déclarations d’intention. Il a aussi eu une coalition des partis politiques derrière lui. N’oubliez pas aussi que dans cette prouesse, il y’a la combativité et la légendaire capacité implacable de mobilisation de nos camarades militants du PNSD TARAYYA. C’est justement, ces différents atouts que des individus complexés et négativistes veulent renier à notre candidat Issoufou Mahamadou.

Niger Inter : Aujourd’hui Issoufou est soutenu par une coalition d’une cinquantaine de partis politiques soit 118 députés et 62% de l’électorat d’après les résultats du premier. Selon vous qu’est-ce qui explique le choix du candidat Issoufou par les principaux leaders à la présidentiel au premier tour ?

Abdourahaman Zakaria : Le choix du candidat Issoufou Mahamadou par les principaux leaders à la présidentielle au premier tour est motivé par la raison en d’autres termes par le bon sens. Ces leaders veulent un Niger de paix, de sécurité, de prospérité et de stabilité et ils savent qu’ils l’auront avec Issoufou Mahamadou. Ils savent que de l’autre côté il n’y a que du revanchisme.

Niger Inter : En tant que parti de gauche qu’est ce qui caractérise la première mandature du PNDS au pouvoir selon vous ?

Abdourahaman Zakaria : Ce qui caractérise la première mandature de Issoufou Mahamadou, c’est surtout ses actions et ses réalisations dans les domaines suivants : la sécurité des personnes et des biens, la sécurité alimentaire avec l’Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens », la stabilité politique et institutionnelle avec des institutions démocratiques et crédibles, les investissements dans les infrastructures et l’énergie avec les routes, les pistes rurales, les chemins de fer et l’électricité. Il y’a aussi les investissements et les réalisations dans le domaine de l’éducation, de la création d’emplois au profit des jeunes et les réalisations dans le domaine de l’hydraulique urbaine, rurale et pastorale. Pour un pays comme le Niger, nous sommes dans la logique de changer les choses en faveur des classes sociales les plus modestes pour asseoir des valeurs de justice sociale, d’égalité, de solidarité et d’humanisme.

Niger Inter : On observe de plus en plus des dérives car certains font recours aux antivaleurs telles que l’ethnie, la région pour battre campagne. Avez-vous un appel à ce sujet à l’endroit des nigériens ?

Abdourahaman Zakaria : Utiliser des antivaleurs telles que l’ethnie et la région pour battre campagne relève tout simplement de la faiblesse, de la lâcheté, et de la déloyauté. L’appel que je lance à mes concitoyens, c’est celui de ne pas succomber à des discours rétrogrades qui aiguisent le sentiment d’appartenance à une même aire géographique ou à une même ethnie. Du communautarisme à l’irrédentisme, il n’y a qu’un pas à franchir. Il faut surtout cultiver le vivre ensemble, le civisme et le patriotisme pour créer les conditions d’un Niger qui va de l’avant. Nous n’avons pas besoin de renter dans l’histoire à reculons.

Niger Inter : L’opposition politique (COPA 2016) vient de se retirer du processus électoral. Quel commentaire vous suscite cette décision de l’opposition ?

Abdourahaman Zakaria : La décision de la Copa 2016 de se retirer du processus électoral, c’est un coup de tonnerre dans un ciel serein. En politique, dans une démocratie, la politique de la chaise vide, le refus de compétir et le jusqu’au-boutisme ne peuvent que desservir celui qui les pratique. D’ailleurs, nombreux sont leurs militants qui ne comprennent pas une telle prise de position. Il faut surtout éviter la  fuite en avant. Les citoyens nigériens jugeront et tireront les conséquences.

Niger Inter : Si vous avez un conseil à l’endroit de la direction de campagne du PNDS et de vos alliés, ce serait lequel ?

Abdourahaman Zakaria : En tant que membre de la Direction nationale de campagne du PNDS, le conseil que je peux donner à mes camarades et à nos alliés, c’est de redoubler d’effort pour une mobilisation et une vigilance plus renforcées et en toute sérénité. Il faut surtout éviter l’autosatisfaction et le triomphalisme. Dans une direction nationale de campagne ce n’est pas du blabla dans un brouhaha. C’est surtout l’analyse en toute humilité, la stratégie et la discrétion. Nous sommes confiants et sereins et incha Allah, le 20 mars 2016, dans tous les cas de figure, les Nigériens sortiront massivement pour confirmer la victoire écrasante, éclatante de notre candidat Issoufou Mahamadou.

Propos recueillis par Elh. Mahamadou Souleymane et Gorel Harouna