En passant du statut de salarié à celui d’entrepreneur, au début, il y a l’euphorie de la liberté. La fierté d’être son propre patron… Et puis plus on avance plus on découvre les contraintes et les défis du Chef d’Entreprise. L’euphorie disparait et laisse la place à une certaine lucidité et au Stress de l’Entrepreneur. On se rend compte qu’il faut batailler avec les lourdeurs de la bureaucratie, évaluer les risques de chaque décision et avoir de bons plans, des prévisions, un système rigoureux de gestion. On découvre les affres des challenges quotidiens et les difficultés liées à l’entreprise privée. On est vraiment loin du confort et de l’insouciance du salaire mensuel acquis avec ou sans efforts ! Mais ce challenge de l’entreprenariat, ces difficultés sont exaltants…
Business Challenge : Vous êtes une professionnelle de la communication, vous avez travaillé dans le système des nations unies, puis à Airtel Niger et vous venez de créer votre propre entreprise« Talent First Niger ». Pourquoi ce dernier choix?
HAT : Effectivement. Ma longue et variée expérience m’a permis de voir que les ressources humaines sont les ressources les plus déterminantes d’une entreprise quelle qu’elle soit. J’ai pu saisir dans tous les domaines où j’ai travaillé, à quel point il est important d’entretenir ce potentiel humain, et de le renforcer continuellement. Ma dernière fonction m’a fait connaître les gaps dans ce domaine, que je veux combler en créant un Cabinet de Recrutement, Renforcement de Capacités et d’Appui Institutionnel dans le domaine des RH.
BC : Quels sont les objectifs et missions de votre toute nouvelle entreprise Talent First Niger?
HAT : La Mission de Talent First est de transformer la gestion des ressources humaines des entreprises et des institutions publiques en une composante stratégique qui s’intègre de manière efficace dans la vision de leur organisation. Ses objectifs sont de promouvoir le Talent Nigérien, ainsi qu’une culture de haute performance et d’innovation en matière de gestion des ressources Humaines. Plus précisément nous agissons pour :
• Attirer, recruter, former et mettre à la disposition des institutions publiques, les Organisations non gouvernementales et des entreprises privées, des employés qualifiés, engagés et motivés;
• Mettre à disposition du personnel temporaire et des services externalisés;
• Proposer aux entreprises des formations multidisciplinaires pratiques et fonctionnelles, adaptées à leurs besoins;
• Renforcer la capacité institutionnelle des organismes publics et privés grâce à la restructuration de leurs systèmes de gestion des ressources humaines, leurs processus et leurs pratiques, et les outiller pour une meilleure communication interne et plus de responsabilisation ;
BC : De quoi disposez-vous pour le démarrage (ressources humaines et matérielles) ?
HAT : Nous avons démarré avec 3 professionnels (Finance, Administration & Logistique, et RH) salariés à plein temps. En plus de cela, nous disposons d’un vivier de Formateurs et d’Encadreurs qui sont des Spécialistes et des Experts Nigériens et Etrangers de Haut niveau dans tous les domaines. En terme de ressources matérielles, bien sûr nous disposons d’un local doté de salles de réunions, salles de commissions très bien équipées, afin de créer un cadre de travail propice à la performance, et d’être capable de répondre efficacement à tous les besoins de nos clients.
BC : Comment voyez-vous le passage du statut de salarié à celui d’entrepreneur?
HAT : Au début, il y a l’euphorie de la liberté. La fierté d’être son propre patron… Et puis plus on avance plus on découvre les contraintes et les défis du Chef d’Entreprise. L’euphorie disparait et laisse la place à une certaine lucidité et au Stress de l’Entrepreneur. On se rend compte qu’il faut batailler avec les lourdeurs de la bureaucratie, évaluer les risques de chaque décision et avoir de bons plans, des prévisions, un système rigoureux de gestion. On découvre les affres des challenges quotidiens et les difficultés liées à l’entreprise privée. On est vraiment loin du confort et de l’insouciance du salaire mensuel acquis avec ou sans efforts ! Mais ce challenge, ces difficultés sont exaltants…
BC : Quelle appréciation faites-vous du climat des affaires au Niger, je veux parler de l’entreprenariat au Niger?
HAT : Je ne suis pas une spécialiste et je suis trop « jeune » dans le monde des affaires au Niger pour en faire une analyse approfondie… Mais ce que je peux dire est que le contexte économique au Niger est prometteur, mais les démarches administratives sont encore trop complexes et trop longues. L’émergence économique de notre pays est très possible. Mais le secteur informel est trop pesant…et au lieu de prendre les mesures appropriées pour l’amener progressivement à se formaliser, l’Etat semble s’en accommoder, alors que le secteur informel contribue à contrecarrer toutes les initiatives de l’Etat en faveur de la promotion du secteur privé formel.
BC : Quelles sont vos ambitions à court et moyen termes ?
HAT : Les progrès fulgurants et continus, notamment des technologies de l’information et de la communication, ont fortement révélé l’importance cruciale de disposer de capital humain à la hauteur des enjeux du monde des affaires. Mon ambition à court terme est bien entendu de faire connaître Talent First, sa Mission et ses objectifs à tous, les entreprises, organismes public et non gouvernementaux au Niger. A moyen terme, nous allons positionner Talent First parmi les meilleurs pourvoyeurs de solutions RH aux problèmes des entreprises, des institutions et des organisations en proie aux changements inéluctables du 21ème siècle en évolution rapide.
BC : Un appel particulier à lancer à la femme nigérienne, à l’Etat ?
HAT : J’appelle la femme Nigérienne à se former, à s’organiser, à s’engager dans le secteur privé formel. Les jeunes femmes qui font aujourd’hui du « Business » sont battantes, mais beaucoup manquent d’une vraie formation en Gestion des Affaires, et malgré leur talent, elles cèdent très vite à l’informel, au gain facile, au succès rapide et éphémère… Mais il y a aujourd’hui, une nouvelle génération de femmes qui m’épate et me fait croire que l’entreprenariat féminin est très prometteur.
A l’Etat, d’apporter des réformes et rendre plus souples les règlementations dans le domaine de la création d’entreprise, de revoir sa politique de promotion de l’entreprise privée formelle. Il pourrait être introduit un plan de « discrimination positive » comme mesures d’accompagnement des jeunes entreprises ; non seulement de l’allègement de la fiscalité, mais aussi en terme de facilitation de l’accès à la commande publique. Par exemple : l’Etat pourrait décider que toute commande publique soit réservée aux entreprises nigériennes ayant moins de trois ans d’existence, opérant dans le domaine des emplois, du recrutement et de la Formation. La compétition serait saine et contribuera à aider beaucoup d’entreprises à vivre et à prospérer.
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