« Honorables collègues Députés,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, tout protocole respecté,
Par la grâce de Dieu, le tout puissant, le Miséricordieux, maître du temps et des circonstances, nous voici, réunis pour entamer l’ultime session ordinaire de cette première législature de la 7ème République. Distingués invités, chers collègues, nous nous retrouvons, aujourd’hui, dans un contexte bien particulier marqué par des faits aussi importants les uns que les autres.
J’évoquerai d’abord les événements douloureux dont la triste nouvelle nous est récemment venue des lieux saints de l’islam. En votre nom à tous, je voudrais présenter mes condoléances émues aux familles de tous ces compatriotes tragiquement décédés alors qu’ils effectuaient l’un des rites importants du Hadj. Qu’Allah, SOUBHANAHOU WA TAALLA les accueille en son paradis éternel. Aux blessés, je souhaite un prompt rétablissement.
J’évoquerai ensuite la présente campagne agricole qui chemine vers son terme avec nos espoirs, mais aussi, avec nos inquiétudes. En effet, alors que beaucoup de nos compatriotes en escomptent d’excellents résultats, d’autres, heureusement moins nombreux, craignent de ne pas atteindre les légitimes objectifs qu’ils s’étaient fixés au départ. Pour autant, nous devons rester confiant car, grâce à la capacité d’anticipation des plus hautes autorités de notre pays, notamment, à travers l’Initiative 3N, le spectre de la crise alimentaire ne hantera ni les sédentaires ni les nomades.
C’est ici le lieu de relever et de saluer la clairvoyance du Président Mahamadou Issoufou qui, après avoir lancé cette initiative lui a donné la noble mission de travailler à dissocier le couple sécheresse/famine. D’ores et déjà, je puis dire que la participation enthousiaste des populations rurales à la mise en œuvre des premières activités menées dans le cadre de cette initiative est de bon augure pour mener à bien cette mission.
Mais, au-delà des populations rurales, le combat pour une autosuffisance alimentaire permanente concerne tous les citoyens de notre pays. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, au nom de la Représentation nationale, j’invite toutes nos élites, celles du savoir comme celles qui animent la haute fonction publique ou celles des opérateurs économiques, à faire un retour vers la terre afin que leur savoir-faire et les moyens financiers qu’ils peuvent mobiliser contribuent à changer de manière irréversible l’économie rurale. En effet, l’initiative 3N ne doit pas être perçue comme une affaire de l’État, d’un gouvernement ou d’un régime I Elle doit être la préoccupation permanente de chaque citoyen nigérien. II faut, tous ensemble, travailler à rompre le cycle fatidique des crises alimentaires auquel le sahel est coutumier depuis des temps immémoriaux. Ce n’est pas au-dessus de nos intelligences et capacités, il faut juste se convaincre que la sécheresse n’est nullement une fatalité et s’engager résolument à la combattre avec courage, forte volonté et surtout des moyens modernes conséquents.
Chers collègues, je voudrais également vous rappeler que notre session s’ouvre alors que nos forces de Défense et de Sécurité restent toujours sur le qui-vive dans le Nord de notre pays et surtout dans son extrémité orientale où l’ennemi, quoique affaibli, reste encore assez dangereux en se donnant les moyens de frapper d’innocentes populations civiles. II Faut le rappeler ici, ces forces, sur les champs de bataille depuis bientôt cinq ans, ont payé au prix fort leur engagement patriotique. Beaucoup des leurs sont tombés sur le champ d’honneur laissant veuves et enfants en bas-âge. Pour tous ces dignes fils du Niger tombés pour que nous puissions encore continuer à vivre et à travailler dans un État souverain et pour tous les civils lâchement assassinés dans la région de Diffa et partout ailleurs, je vous demande d’observer un moment de recueillement (minute de silence)…
Que les familles de ces martyrs sachent que chaque nigérien vit leur deuil comme le sien. Nous pensons tous à elles avec émotion. Et, je voudrais qu’ici à l’Assemblée nationale ou au niveau gouvernemental que l’on songe à améliorer, par le moyen de la loi, le statut des orphelins des soldats tombés sur le front. L’on pourrait, par exemple en faire des pupilles de la nation avec tous les avantages attachés à cette qualité.
Chers collègues, face aux sacrifices que consentent nos troupes et surtout dans la situation sécuritaire où se trouve notre pays bien aimé, nos divergences politiques ne doivent-elles pas se réduire à leur plus simple expression ? Cela me conduit à évoquer l’autre contexte qui marque le démarrage de la présente session : je veux parler de la préparation des futures élections générales.
lesahel.org