Assassinat de Sankara: les résultats du rapport d’autopsie révélés

Le rapport d’autopsie du corps présumé de Thomas Sankara et le rapport balistique ont été présentés aux familles. Le rapport sur le test d’ADN n’est pas encore disponible, selon l’un des avocats de la famille Sankara. Plusieurs soldats de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l’origine du coup d’État manqué du 17 septembre, ont été inculpées pour leur implication présumée dans l’assassinat du président du Burkina Faso en 1987.

La présentation des deux rapports s’est faite en présence des différentes familles et des personnes inculpées dans cette affaire. Les avocats des familles ont jusqu’à 15 jours pour demander une contre expertise.

Les examens balistiques et d’autopsie renseignent déjà les familles sur les circonstances de la mort de Thomas Sankara et de ses douze compagnons. Benewendé Stanilas Sankara, l’un des avocats de la famille du capitaine Thomas Sankara, le dit tout net : les assassinats du 15 octobre 1987 sont d’origine criminelle.

Pour les avocats, ses bourreaux n’ont laissé aucun chance au président Thomas Sankara. Plusieurs impacts de balles ont été relevés sur ce qui est considéré jusque-là comme ses restes, exhumés en mai dernier pour les besoins de l’enquête.

Maitre Ambroise Farama, un autre défenseur de la famille Sankara, détaille les impacts : « Je peux vous dire ce que l’on a pu relever en ce qui concerne le corps de Thomas Sankara, c’est vraiment ahurissant, on peut dire qu’il a été purement et simplement criblé de balles, à tous les niveaux et même en bas des aisselles, ce qui montre certainement qu’il avait levé les bras. Il y en avait près d’une dizaine, la poitrine, les jambes, un peu partout ».

Au moins huit personnes, dont plusieurs militaires appartenant à l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont été déjà inculpées dans cette affaire. Et pour l’avocat Benewendé Stanislas Sankara, l’instruction se déroule bien : « Pour le moment, des militaires de l’ex-RSP sont inculpés, et aussi le médecin inculpé pour faux en écriture publique, je crois qu’on voit déjà se profiler à l’horizon une instruction sereine, sérieuse, où les droits de la défense sont garantis et tout ce que nous souhaitons, c’est que le juge ait cette sérénité jusqu’au bout pour faire son travail, et qu’on puisse aboutir à la manifestation de la vérité ».

De nombreux éléments retrouvés dans la supposée tombe concourent à dire que les restes exhumés appartiennent au président Thomas Sankara, en attendant bien sûr les résultats des tests d’ADN, selon les avocats.

RFI.FR