UNE AUTRE AVENTURE AMBIGÜE VUE PAR LE CITOYEN LAMBDA SAMI SUIVIE D’UNE LETTRE OUVERTE À TOUTE LA CLASSE POLITIQUE NIGERIENNE…
Pour rappel, l’Aventure Ambigüe c’est cette œuvre de CHEIKH HAMIDOU Kane bien aimée et buchée jadis de tous ces élèves de la 1èreA, (pas ces fils à papa qui attendent les fuites) dans laquelle se résument les contradictions vibrantes entre l’éducation (Africaine) et la formation (Occidentale) .Tenez-vous bien, il ne s’agit pas ici d’un héros à l’image du confus Samba Diallo qui a perdu tous ses repères, mais quelque chose de semblable à cela, des contradictions, des confusions, des antilogies, des ambigüités, dans lesquelles la classe politique Nigérienne dans son ensemble engage notre pays, et qui en font qu’on nous laisse toujours à la traine.
Le danger, et puis le péché originel, j’ai envie de dire congénital de cette imposture au sens gaullien du terme, n’est rien d’autre qu’une question des intérêts particuliers qui y sont privilégiés, au détriment de l’intérêt général. Une classe politique qui ne s’en soucie pas du développement du pays, préférant leur intérêt personnel que ceux du pays, une meute politique en « perdition » d’un sens de patriotisme en fait que le pays reste et demeure toujours dernier de la planète. Quand nous disons « une autre aventure ambigüe », nous n’exagérons en rien, nous mettons juste une lumière sur un système, qui a pris en otage tout le pays, de par son ampleur suite aux incompétentes notoires de certains acteurs de la vie politique de notre Nation.
À l’heure où dans d’autres pays de la sous-région, le primat est mis sur l’économie, sur les questions sociales, questions de reformes ; au moment où au Nigéria les nouvelles autorités sont entrain de « purifier » le pays via non seulement la lutte contre la secte Boko Haram, mais aussi en voulant redresser l’économie du pays suite à la chute des cours du baril, via l’agriculture qui est le socle de tout développement, de même du côté de la capitale la plus propre de l’Afrique de l’Ouest francophone, l’équipe chargée de diriger la transition suite à la chute de l’ancien président vient de lancer un programme d’urgence économique avec comme objectif d’augmenter la compétitivité de l’économie du pays et de tendre vers un taux de croissance à deux chiffre, à l’heure où au Tchad, le Boss du sahel, son Excellence IDRISS Deby à la tête de la meilleure armée de l’Afrique francophone, parrain de toute une région ( Nigéria, Niger, Mali, Cameroun, Centrafrique ) lutte contre le terrorisme et dont le pays venait d’atteindre en même temps son point d’achèvement de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) rejoignant ainsi le cercle des bons élèves en matière de gouvernance économique, au moment où le Sénégal cherche d’autres moyens pour pouvoir financer le PSE ( Plan Sénégal Emergent) du fait non seulement que le tourisme et la pêche qui sont leurs moteurs de croissance durant des années sont dans une phase critique, mais aussi du fait des procédures d’octroi des marchés financiers qui se dressent devant eux comme un mur, qui de facto font ralentir tous les projets mis en place, malheureusement, quelque part dans un pays situé entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord tel n’est pas le cas. Partout dans la sous-région, nul ne veut céder à la « dictature de la politique » à la « politique politicienne » qui paralyse l’activité économique, qui quant à elle fournit les solutions aux problèmes sociaux, à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Malheureusement tel n’est pas le cas chez nous au Niger. Chez nous, ces politiciens, majorité comme opposition sont toujours dans des débats stériles. (Si ce n’est pas affaire des bébés importées, c’est affaire de défections ou débauchages des militants de part et d’autres, si c’est pas ça, c’est quelque chose de semblable à cela qui revient toujours « concassage des partis politiques », si c’est pas cette dernière, c’est affaire de tome 1 et 2 du livre blanc, « noir, rouge, jaune » sur les Institutions de la République, où question des voyages du Président, du prêt EXIM Banque qui défraient toujours la chronique, et récemment encore c’est une affaire de 1993 qui surgit à savoir « Taiwan ou le chao », bref les exemples sont légion). Cette classe politique dans son ensemble, au lieu de travailler, de se mettre au service de la nation tout en prononçant ces mêmes paroles de Winston Churchill désigné Premier Ministre, le 13 mai 1940 quand l’Angleterre resta le dernier rempart face à l’Allemagne nazie, «Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur» pour nous faire sortir de ce cercle vicieux de la pauvreté, de cette dernière place que nous occupons en termes d’Indice de Développement Humain(IDH) n’est sensible à nos lamentations.
Nos problèmes demeurent à l’horizon, s’assombrissent davantage pour toute cette jeunesse dont le rêve est de réussir dans leur vie pour soulager leur famille. Aujourd’hui, force est de constater que ce ne sont plus les jeunes qui sortent de ce cercle vicieux de la pauvreté, lequel cercle est entretenu par ce népotisme qui continue son bonhomme de chemin au grand dam des centaines de ces milliers de jeunes nigériens. Certains de ces politiciens et jeunes ne sont pas des « disciples » qui s’inspirent de l’idéologie qu’incarnent leurs mentors mais de »troupeaux affamés aux intestins fragiles à la recherche du pâturage pour survivre ». Pire, de nos jours, des diplômés, maitrisards, thésards… commencent à gonfler les rangs de ces politiciens, du fait de leur manque de vision, d’une idéologie propre à eux, ou bien tout simplement de leurs craintes de ne pouvoir se frayer tout seul un chemin vers le succès. Ils ne pensent qu’à obéir à cette maxime du Marketing Externe des Projets et Technique de Négociation (MEPTN) qui veut à ce que « Toute démarche relationnelle soit assortie d’une démarche transactionnelle».
De nos jours effectivement, il n’y a point d’idéologie adoptée par cette meute politique Nigérienne. Ils ne sont ni démocrates ni socialistes, ni progressistes ni centristes, ils n’appartiennent ni la droite encore moins la gauche. Incapables de défendre les idéaux de leurs propre coloration politique, ils se contentent de pervertir le débat politique. On ne devrait même pas parler de débat vu qu’il en n’existe guère dans ce contexte, dans la mesure où un débat se veut constructif et instructif.
Quelle est la place de l’Economie, de la Gestion, du Droit, de l’Education, de la Santé, des Finances Publiques qui sont les nerfs de l’Etat ? Si ce n’est que l’injure qui est servi journellement comme « petit-déjeuner, déjeuner et diner » dans ces débats. Une classe politique majorité comme opposition incapable de se prononcer sur les vraies questions structurelles et conjoncturelles de leur pays, de présenter un programme, et une vision cohérente de sa politique, ne peut nullement créer que l’illusion, « l’ambigüité » même d’un développement.
En effet, cette classe politique complote contre le peuple, profitant des maigres ressources du pays oubliant au passage que c’est grâce à la République, à l’Etat, donc à nous qu’ils sont devenus « quelqu’un » aujourd’hui, surtout que la plupart d’entre eux ayant bénéficié des allocations familiales du collège au lycée, puis des bourses d’études (nationale ou de coopération) pour leurs cycles universitaires et dont d’aucuns jusqu’en doctorat et dont la majorité à l’extérieur pour ne pas dire chez la métropole donc appelant plus de ressources.
Aussi, cette meute politique qui à leur époque l’Etat Nigérien leur a créé des conditions d’études hyper favorables n’hésitant pas à mettre à leurs dispositions souvent l’avion militaire ou Air France pour les vacances au pays, voilà comment ils en remercient « Maman Niger » en plongeant le pays dans un lendemain incertain. (Toujours la même sortisse, le même complot, le même refrain, la même diversion, bref la même mafia contre le peuple)
Progressivement puisque les faits sont têtus, nous aussi nous ne pouvons passer sous silence sans pour autant évoquer une autre » ambiguïté » qui se vit du côté de l’hémicycle. Honorables représentants du peuple Nigérien, nous avions vu comment ça se passe à l’hémicycle où tous les projets de lois du gouvernement passent comme des lettres à la poste, sans que des débats sérieux ou amendements objectifs ne soient portés, s’il vous plait ressaisissez-vous au risque d’être punis par ceux-là qui vous ont choisis aux prochaines élections législatives quand bien même que « le vers est déjà dans le fruit ».
Nous avons aussi appris, tout en étant surpris, avec mépris respectivement du fait de vouloir voter un projet de loi que le gouvernement vous a soumis fixant le nombre de siège de députés à l’Assemblée Nationale, et vous aviez décidé d’augmenter le nombre de députés de 113 que vous êtes actuellement à 171 pour la prochaine législature, soit cinquante-huit (58) députés de plus. « Votre argument fondamental est de procéder à un réajustement, pour tenir compte de l’augmentation d’une population dont le taux de croissance est le plus élevé de la planète. » Hum. Faudrait-il vous le rappeler que dans le cadre de l’article IV au titre de l’année 2014 et des 4ème et 5ème revues du programme de Facilité Elargie de Crédit (FEC), le FMI a rendu publique en mars 2015, une Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD) du Niger et que pour mémoire, cette précédente AVD plaçait le Niger en catégorie de risque de surendettement modéré ? Bref l’accroissement significatif de l’endettement public du pays ces dernières années menace à terme la soutenabilité de sa dette.
S’il est vrai que notre cher pays ne peut pas s’en passé de ces prêts, alors de grâce chers gouvernants soyez modérer, surtout que vous avez dû récemment procéder à un Emprunt Public Obligataire, c’est le deuxième en espace de quelques mois. Et malheureusement, ou nous allons dire curieusement, c’est dans ce contexte d’évolution défavorable que vous cherchez à augmenter le nombre de députés.
Pour tout citoyen avisé, cette augmentation va inéluctablement appelée aujourd’hui plus de ressources que notre pays se doit de mobiliser vaille que vaille pour entretenir cette classe politique, au moment où les étudiants Nigériens qui sont à l’extérieur (Sénégal, Côte d’Ivoire, Maroc, Algérie, France, etc.) sont laissés à eux seuls, où pour avoir la deuxième tranche de bourse, il a fallu attendre plus de trois mois de retard, jusqu’à ce qu’ils crient sur tous les toits de ce monde, et jusqu’à ce jour d’aucuns des étudiants n’ont toujours pas perçu ni la 1ère, ni la 2ème tranche (cas de certains étudiants du CESAG et UCAD), pire encore, d’aucuns des étudiants se sont vus leurs bourses coupées sous prétexte tout simplement qu’ils sont supposés être à la fin de leur cursus universitaire, oubliant aussi qu’il existe des masters recherches qui durent 2 voire 2 ans et demi même.
Aussi, certains étudiants attendent toujours les frais de scolarité de l’année passée pour soutenir leurs mémoires au titre de l’année académique 2013-2014, hypothéquant ainsi leur avenir pour rien tout en méprisant cette vérité historique selon laquelle « l’enfant est le père de l’homme » c’est-à-dire l’avenir de la société, et qu’un « étudiant mal formé constitue un danger public». Cette augmentation du nombre de députés est-ce que opportun aussi dans un pays où les quelques médecins spécialistes dont dispose le pays sont en grève depuis un an maintenant ? Est-ce que opportun enfin dans un pays où pour finir un amphithéâtre il faut plus de cinq ans? (Cas de l’amphi de la médecine démarré en 2010 qui n’est toujours pas terminé). «Si vous pensez que l’éducation coute chère, alors essayez l’ignorance» ABRAHAM Lincoln.
Cette augmentation dont chacun sait d’avance qu’elle n’aura aucune plus-value en termes d’efficacité et d’efficience, point n’est besoin d’être un expert pour reconnaître qu’elle sera par contre une charge supplémentaire pour l’Etat. D’ailleurs selon certaines indiscrétions, un député coûterait (salaire et indemnités) deux millions (2.000.000) de francs CFA par mois à l’Etat. Ces deux millions multipliés par les 58 « nouveaux entrants », cela représenterait une facture de cent seize millions (116.000.000) de francs CFA/moi. Ce montant s’élèverait à un milliard trois cents quatre-vingt douze millions (1.392.000.000) de FCFA par an que vous et moi devront payer. Et on trouve que c’est normal. Quelle désolation. !!! (Tant que l’Exécutif aura une hégémonie telle que ça se passe actuellement, il n’y aura jamais d’équilibre entre les pouvoirs et donc l’Assemblée Nationale ne pourra efficacement pas jouer son rôle de veille et de contrôle de l’action du gouvernement pour lequel elle existe.
La majorité mécanique du pouvoir à l’Assemblée Nationale n’est pas gage d’une stabilité nationale. Ne pas le comprendre pose un problème d’appréciation et de niveau). Face à cette désillusion, face à cette « aventure ambigüe » dans laquelle nous plonge la classe politique Nigérienne, nous n’avons que nos yeux pour pleurer et regretter amèrement la perpétuelle, éternelle campagne électorale dans laquelle notre pays s’est installée et déplorer par la même occasion les paroles désobligeantes, que les « grands frères », le camp du pouvoir et celui de l’opposition se lancent. Le seul perdant dans toute cette entreprise en liquidation est l’associé majoritaire qu’est le peuple, donc vous et moi!!! Pour finir, alors la classe politique Nigérienne dans votre ensemble ressaisissez-vous, sachez tout simplement que la jeunesse Nigérienne respire l’air du changement, de la transparence, en a marre et s’indigne de voir le pays toujours classé toujours dernier (187/187) en termes d’(IDH) suites aux incompétences notoires de cette clique politique qui sont aux commandes il y a belle lurette, et dont la plupart sont des véritables « Ali Baba ».
L’heure de la conscientisation a sonné pour cette dernière car elle seule peut nourrir l’espoir de sortir le pays de la misère, de la mendicité, des crises alimentaires, bref de la pauvreté si elle se comporte évidemment en une jeunesse cultivée, organisée et patriotique bien sûr. Ressaisissez-vous la classe politique Nigérienne si non un jour la jeunesse risqueriez de vous mettre à la « retraite politique anticipée » et tournée la page. « Mai kar ku ji komi » (Ne vous en faites pas) après avoir rendu le tablier, ceux qui sont réellement brillants et compétents parmi vous à la minute près aurions un poste à l’international, cas IBRAHIM Assane Maiyaki, (Secrétaire Exécutif de l’Agence de Planification et de Coordination du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), ALI Lamine Zène (Représentant Officiel de la BAD à Abidjan), MINDAOUDOU Aïchatou (Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d’Ivoire) les exemples sont légion…
Ce n’est pas que nous avons envie de pleurnicher ou de faire du mal parce que ça nous fait plaisir, mais c’est une réalité, l’avenir du pays est incertain puisqu’il est pris en otage par un groupuscule de personnes, toujours dernier « trop c’est trop » et si nous ne disons pas les choses avec vérité, nous ne guérirons pas, l’histoire est là et elle nous jugera tôt ou tard. D’ailleurs FRANZ Fanon ne disait-il pas que «Chaque génération doit dans une relative opacité définir sa mission, l’accomplir ou la trahir, mais qu’elle sache en la trahissant qu’elle se trahit elle-même? »
Telle est notre manière de contribuer en tant que citoyen ayant non seulement des droits, mais aussi et surtout des devoirs vis-à-vis de la République, qui elle nous a permis de jouir d’un climat démocratique au-dessus de nos têtes, et c’est une chance pour nous de dire ce que nous pensons, chose qui ne se passe pas sous d’autres cieux.
SAMI Youssoufou, étudiant à Bordeaux Ecole de Management de Dakar. (BEM DAKAR)