Lors d’un sommet régional à Abuja, jeudi, le président nigérian Muhammadu Buhari a fait part de sa volonté de prendre les rênes de la prochaine force régionale contre les islamistes de Boko Haram.
Lors du sommet d’Abuja regroupant les chefs d’État de la région, jeudi 11 juin, le président nigérian Buhari s’est opposé à l’idée d’un commandement tournant de la force régionale contre Boko Haram, qui se ferait tous les six mois entre les cinq pays contributeurs de troupes.
Ces derniers mois, c’est le Tchad qui a été à l’initiative des principales opérations militaires contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. La Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) est dotée de 8 700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Son quartier général sera installé N’Djamena et il était déjà entendu qu’elle serait commandée à son lancement par un général nigérian, Tukur Buratai.
« La durée de six mois qui a été proposée ne cadre pas avec l’objectif d’efficacité, cela risque de diminuer les capacités des armées à vaincre les insurgés », a estimé Muhammadu Buhari. « Un commandement unique améliorera l’efficacité de la stratégie militaire, dans la mesure où le Nigeria va fournir le gros des troupes et où le principal théâtre des opérations se situe sur le sol nigérian », a-t-il ajouté.
Plaintes du Niger et du Tchad
La MNJTF doit prendre le relais des opérations actuellement en cours, sous une forme plus organisée et avec le soutien de l’Union africaine, de l’actuelle coalition militaire formée par le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun, qui a lancé avec succès une vaste offensive contre le groupe terroriste depuis février.
Le Tchad et le Niger se sont cependant plaints d’un manque de coordination avec l’armée nigériane, et d’avoir été empêchés de conduire des opérations en profondeur contre Boko Haram sur le territoire nigérian.
Jeune Afrique