En fin de semaine dernière, l’Alliance pour la République, la Démocratie et la République (ARDR) a rendu publique une déclaration, la énième en l’espace d’un mois seulement. Dans cette déclaration de plus, notre ARDR nationale est restée égale à elle-même, aucune condamnation des agressions terroristes de la secte Boko Haram contre le Niger, mais toujours la même litanie de politique politicienne pour jeter l’anathème et l’opprobre sur le Président de la République en l’accusant de dilapider les ressources publiques.
Mon œil, ce sont d’anciens animateurs de la Cinquième République qui osent accuser aujourd’hui quelqu’un de ce qui avait été leur sport national numéro 1 pendant une décennie, à travers les LAP, les PSOP, les ententes directes, les faux marchés publics et autres surfacturations criminelles ! Pour couvrir leur honte de n’avoir pas participé ou appelé leurs militants à prendre part à la marche républicaine du 17 février dernier en soutien à nos FDS, les leaders de l’ARDR n’ont trouvé mieux que dire que les 100.000 Niaméens qui sont sortis ce jour-là ont été ‘’achetés’’, et que cet argent aurait dû être affecté aux FDS !
Dans leur prévarication, ils vont jusqu’à avancer la rondelette somme d’un milliard de nos francs qui aurait été débloquée pour cette manif. Eh bien, sachez-le, égarés de l’ARDR, le Président Issoufou n’a pas attendu vos clabauderies pour loger notre armée et ses hommes à une meilleure enseigne, du fait justement que la paix et la sécurité sont des axes prioritaires de son programme de renaissance du Niger. C’est d’ailleurs manquer de respect au patriotisme de ces millions de Nigériens qui étaient sortis massivement pour dire non à Boko Haram en affirmant que tout ce beau monde aurait été ‘’corrompu’’ !
Il faut comprendre les leaders de l’ARDR et leur rapport à l’argent qui constitue leur univers mental. Comme pour les désavouer définitivement en leur prouvant que leur mobilisation du mardi 17 février 2015 était sincère et spontanée, les patriotes nigériens se sont encore illustrés à travers le téléthon organisé le vendredi 20 février à l’initiative de certaines organisations de médias publics et privés en faveur des FDS, En effet, en la seule soirée du vendredi, deux milliards de francs CFA avaient été mobilisés par les organisateurs de ce téléthon, et ce n’est pas fini, puisque l’opération s’étalera sur un mois !
Là aussi, ces généreux contributeurs auraient-ils été ‘’achetés’’, messieurs de l’ARDR ? A supposer même que le milliard lancé en l’air fût vrai, à l’arrivée, ce sont deux milliards qui ont été mobilisés pour l’instant, soit 100% de bonus ! En voilà pour les faux-fuyants de l’ARDR pour expliquer son absence, d’ailleurs passée inaperçue, à la marche républicaine organisée en soutien à nos FDS ! Mais l’autre événement marquant de cette dernière sortie médiatique de l’ARDR, c’est précisément sa récusation du juge constitutionnel comme validateur des résultats de toutes les consultations électorales organisées au Niger.
En effet, solennellement, l’ARDR déclare ne pas aller aux élections générales de 2016 avec la Cour Constitutionnelle dans sa ‘’composition actuelle’’, corroborant ainsi sa responsabilité dans la rédaction du Livre Blanc sur les institutions de la république dont le tome 1 a été consacré à la Cour Constitutionnelle, en dépit de ses dénégations pour tenter de se dérober face aux poursuites pénales engagées contre elle par le Parquet de Niamey.
Eh bien, prémonitoires, nous l’avons été dans ces mêmes colonnes, à propos de l’intention de l’ARDR de tout faire pour ne pas aller aux élections générales de l’an prochain, dans un de nos articles intitulé ‘’L’ARDR face au dilemme électoral’’ paru en janvier dernier. Bien avant, à ‘’Opinions’’, nous étions à cent pour cent convaincus que nos amis de l’opposition n’iraient pas plus loin et c’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle ils avaient tout tenté pour que l’actuelle mandature n’allât jamais à son terme constitutionnel.
Bien qu’ils ne cessassent de nous rabâcher les tympans avec ces élections à une année et demie de leur tenue, les leaders de l’ARDR faisaient en réalité de la diversion sur cette question électorale qu’ils n’avaient jamais intégrée réellement dans leur démarche politique. Car, des élections se préparent, non pas pendant des mois, mais durant des années et des années.
Or, nos amis de l’ARDR, tout au long de ce quinquennat, se seront plantés à Niamey dans leurs somptueuses demeures, à côté de leurs femmes, de leurs enfants et autres courtisans, loin, très loin de ce ‘’Niger profond’’ cher au général Kountché.
En réalité, il faut comprendre les leaders de l’ARDR actuelle, qui n’ont jamais été d’intrépides soldats de la démocratie en général et de l’opposition politique en particulier. Bien au contraire, ce sont des politiciens caviars, qui ont toujours vécu sous les lambris de la république, nourris, vêtus et blanchis aux frais de la princesse ! Ils n’avaient jamais imaginé ou intégré dans leur subconscient que le pouvoir suprême au Niger pouvait être exercé par quelqu’un d’autre en dehors d’eux, comme s’ils étaient les seuls nés pour diriger ce pays et les autres pour être toujours dirigés ! Voilà, d’où provient la gueule de bois qui a saisi cette opposition, en proie aujourd’hui à une angoisse existentielle :
que faire en 2016, face au bilan éloquent du régime de la renaissance ? Comment empêcher le Président Issoufou de se faire réélire dans un fauteuil ?
Ni Seini Oumarou, ni le ‘’fugitif’’, encore moins le has been Mahamane Ousmane qui ne dispose même pas de parti politique aujourd’hui, ne disposent d’arguments électoraux à même de contrebalancer le bilan très flatteur de l’enfant de Dandadji. Pour aller aussi à des élections et espérer l’emporter, encore faudrait-il disposer de formations politiques bien rassemblées et en ordre de bataille ! Aujourd’hui, force est de reconnaitre que ni le MNSD, ni le parti Kay na turay, encore moins la portion congrue de la CDS sur laquelle croit régner Nafarko, ne semblent présenter des garanties pour assurer à leurs leaders une place électorale face au rouleau compresseur du régime de la renaissance.
C’est donc conscients de ce lourd handicap que les leaders de l’ARDR refusent, naturellement, de participer à des élections où ils risqueraient d’être écrasés et surtout humiliés avec des scores jamais attribués à l’opposition au Niger !
Lorsqu’il était l’infatigable opposant sous la Cinquième république, Zaki ne s’était jamais mis dans la peau d’un perdant comme le font aujourd’hui ces défaitistes de l’ARDR, en dépit de la supériorité matérielle et financière dont disposait le MNSD du fait de sa gestion des affaires de la Cité ! Bien au contraire, l’enfant de Dandagi avait sillonné la majorité des 14.000 villages et hameaux que compte le Niger, allant à la recherche de contacts vivants et charnels avec ce Niger silencieux avec lequel il aimait communier !
Il n’avait pas perdu son temps et son énergie dans de vains combats en accusant telle ou telle institution de la république de rouler pour le pouvoir en place ! L’attitude actuelle de l’ARDR de décliner sa participation aux prochaines élections nous parait, bien que compréhensible pour nous depuis très longtemps, et nous l’avions déjà acté à maintes reprises, singulière dans son principe même.
En récusant le Juge constitutionnel, l’opposition politique nigérienne inaugure, pour la première fois sur le continent africain, un fait inédit : récuser une Cour Constitutionnelle (CC) pour des consultations qui n’ont pas encore lieu ! En règle générale, c’est la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui est, bien souvent, dans la ligne de mire des opposants, avec raison d’ailleurs, car c’est elle qui organise, supervise les élections et centralise les résultats. Cette commission est donc en amont et en aval des scrutins.
Voilà pourquoi elle fait l’objet de beaucoup de surveillance de la part des opposants qui craignent qu’elle ne fasse le jeu du pouvoir en place.
Partout où il y a eu des conflits postélectoraux, c’est du fait de cette commission !
Pour ce qui est du rôle de la Cour Constitutionnelle, conformément à la Constitution, elle proclame les résultats globaux que la CENI lui a transmis. S’il y a des contestations, c’est sur la base des PV de la CENI qu’elle se prononcera.
Comme on le voit, la CC n’est qu’au bout de la chaîne électorale et ne peut se prononcer que sur les résultats globaux provisoires transmis à elle par la CENI !
Alors, la CC ne peut donc jamais influer en aucune manière sur les états d’un scrutin, comme voudrait le faire croire notre chère ARDR !
Il convient de rappeler que la CENI, au Niger, regroupe les représentants de tous les partis politiques reconnus légalement, par conséquent, tous les PV des scrutins sont signés par l’ensemble des délégués présents dans les différents bureaux de vote. Voilà ce qui fait l’originalité de notre système électoral, dont la crédibilité n’a jamais fait l’ombre d’un doute depuis les premières heures du multipartisme : jamais, les élections n’ont fait l’objet de remise en cause par un candidat. Il peut y avoir quelques contestations, mais elles restent toujours mineures.
Comme on le voit donc, c’est-là un faux procès que l’ARDR voudrait faire à la CC en déclarant qu’elle n’irait point aux élections en 2016 avec cette CC dans sa composition actuelle ! C’est donc inédit au Niger et en Afrique : jamais une CC n’a été récusée par l’opposition pour des questions électorales. En posant le principe ainsi, l’ARDR feint d’ignorer que la CC est une institution prévue par la loi fondamentale de notre pays et qu’on ne peut y toucher pendant son mandat, ni dans sa composition, ni dans son fonctionnement. Si l’ARDR ne veut pas aller aux élections, à cause de la CC, alors grand bien lui fasse, car le Président Issoufou ne violera jamais son serment pour faire plaisir à une opposition enfant-gâtée !
La politique de la chaise vide n’a jamais profité à ses adeptes, car ne dit-on pas souvent que les absents ont toujours torts ? Au demeurant, il conviendrait de rappeler à l’ARDR et à ses mercenaires de la plume qu’en brandissant le spectre d’élections truquées en 2016, ils agissent comme si le Président Issoufou était un usurpateur du pouvoir, comme si ce monsieur n’avait pas gagné légitimement et légalement l’élection présidentielle de 2011 face à ces mêmes leaders de l’ARDR qui croassent aujourd’hui dans les marigots de la démagogie politique à son stade le plus achevé !
En effet, au premier tour de l’élection présidentielle du 31 janvier 2011, le candidat Issoufou Mahamadou était arrivé en tête avec près de 38% des suffrages, devant Seini Oumarou, Hama Amadou et Mahamane Ousmane, avec respectivement 19%, 18% et 8%. Mieux encore, lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2004, seul contre tous (Tandja, Hama, Nafarko, Seini et bien d’autres partis), le candidat Issoufou avait obtenu 35%, en dépit du fait que le président sortant disposait des leviers du pouvoir face à un opposant ! Comme on le voit, l’ARDR est tout simplement mauvais joueur animé d’une mauvaise foi politique manifeste en prêtant l’intention au Président Issoufou de vouloir organiser un hold-up électoral en 2016.
Opinions N° 255 DU 25 FEVRIER 2015