Lutte contre la cybercriminalité au Niger : Lancement d’une campagne de sensibilisation pour un usage saint des TIC

 

Un atelier de lancement de la campagne de sensibilisation sur l’hygiène du numérique et la cybercriminalité s’est ouvert ce vendredi 2 juillet 2021 à Niamey. Organisé par le Ministère de la Poste et de l’Economie numérique avec l’appui du Projet « Réponse à la Cybercriminalité dans l’espace ouest africain (OCWAR)», l’atelier a pour objectif de rappeler aux acteurs du domaine leur responsabilité sociétale dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

L’organisation de l’atelier intervient après la mise en place du Comité chargé d’élaborer une Stratégie nationale de cybersécurité qui regroupe toutes les structures concernées par la question et dont les travaux ont permis d’identifier les défis technologiques, juridiques et institutionnels.

Les TIC, une priorité pour le Niger

Au Niger, les TIC constituent une priorité pour les pouvoirs publics. Lesquels ont fait une des composantes de la Déclaration de politique générale du Gouvernement (DPG) du Premier ministre, Mahamadou Ouhoumoudou, notamment à son axe 5 dédié au développement des infrastructures, comme levier pour booster l’économie nationale.

Pour le Gouvernement, « le développement des infrastructures de télécommunication va davantage contribuer à l’accès à des services de qualité sur l’ensemble du territoire », a dit Mahamadou Zada, ministre de la Communication et ministre de la Poste et de l’Economie numérique par intérim dans son discours d’ouverture de l’atelier

Pour autant, le Gouvernement s’est engagé à concevoir et à mettre en œuvre une Politique de développement du numérique pour la période 2021-2030 « qui prend en compte de nouvelles orientations en remplacement de la Politique sectorielle des télécommunications et des TIC, adoptée en avril 2013, qui arrive à terme », a-t-il rappelé.

Mieux encadré la vie quotidienne dans le cyberespace

Le Gouvernement du Niger a pleine conscience des enjeux de la cybercriminalité née de l’usage malsain des TIC et qui cause aujourd’hui «de gros dommages aux biens et à l’honorabilité des personnes », a déploré le ministre Mahamadou Zada. Le Niger s’est ainsi engagé résolument à y faire face.

C’est ainsi que le Gouvernement « a initié un chantier législatif qui a abouti à l’adoption des lois sur la cybercriminalité, les transactions électroniques et la protection des données à caractère personnel », s’est-il réjoui. S’ajoutent l’opérationnalisation de la Haute autorité de protection des données à caractère personnel (HAPDP), d’une Division cybercriminalité au sein de la Police judiciaire, la mise en place d’un Centre de traitement des incidents informatiques et d’une Agence nationale de certification électronique attendue très prochainement.

Présentement dans le processus de ratification de la Convention du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité et de la Convention de l’Union africaine, le Niger a également signé la Directive de la CEDEAO et a participé au processus d’élaboration et d’adoption de la Stratégie régionale de cybersécurité et de lutte contre la cybercriminalité ainsi que de la Politique régionale de protection des infrastructures critiques et des services essentiels.

Intervenant à la cérémonie d’ouverture de l’atelier, Rabiyatou Bah, représentante du projet OCWAR, a indiqué que ledit projet est structuré en deux phases. « La première a permis de situer le niveau du Niger en matière de préparation sur la cybercriminalité et d’élaborer un plan d’action détaillé qui est mis en œuvre pour la phase deux qui est opérationnel et qui permet de répondre aux besoins du pays », a-t-elle expliqué.

Dans son mot de bienvenue, le président du Comité national chargé d’élaborer la Stratégie nationale de cybercriminalité a rappelé que le comité travaille depuis deux mois pour la mise en place de cette stratégie avant de souligner que cela a permis d’enregistrer plusieurs acquis.

A noter que le projet « Réponse à la Cybercriminalité dans l’espace ouest africain » est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France.

Sani Aboubacar