Du populisme de Kémi Séba : Insulte et insolence comme armes de combat panafricaniste

Si le populiste Kémi Séba maintient la tendance de son incivilité, il est fort à parier qu’il risque d’être déclaré persona non grata dans bien de pays africains. Ses écarts commencent à déranger plus d’un même parmi ses fans. Ses propos insultant sur le président de la République du Niger ont suscité indignation et déception dans l’opinion publique nigérienne. Le représentant de son Ong Urgences Panafricaines, le député Oumarou Abdrahamane vient d’être exclu pour avoir dit ne pas cautionner les propos du gourou de cette secte d’un genre nouveau.

« Chaque mot que nous posons est un mot pensé », a dit Kémi Séba dans une vidéo qui se diffuse sur les réseaux sociaux. Que voudrait-il dire, là ? Cherchez à comprendre. Dans la même vidéo, il dit avoir été approché par des émissaires que lui aurait envoyés le Président Issoufou, parce que celui-ci « sait que la rue n’est pas de son côté ». De toutes les façons, ceci peut ne pas être considéré comme grave sans les mots insultants par lui utilisés à l’encontre du Chef de l’Etat au cours de son ténébreux exercice.

A bien l’écouter, il va sans dire que le panafricanisme qu’il prône pourrait se bâtir sur fond d’expressions nauséabondes sans respect des valeurs toutes africaines qu’il aspire défendre. Il pense être sur un piédestal qui lui permet l’irrévérence contre les aînés et, partout sur la terre africaine dont il pense défendre les intérêts face au néocolonialisme occidental, il est chez soi. Il peut bel et bien être chez soi partout en Afrique, c’est un droit à lui accordé parce qu’il est africain d’origine.

Par contre, suivant le principe de l’intangibilité des frontières, il reste et demeure de nationalité étrangère en terre nigérienne. Et de par ce principe, il est hors de question pour nous d’accepter qu’un étranger insulte et manque de respect à notre Président de la République, le père de notre nation. En insultant le Président Issoufou, il nous a tous insultés. Nous pensons qu’il est de notre devoir de lui faire part, alors, de toute notre amertume face au choc qu’a provoqué en nous son propos.

Evidemment, c’est par respect pour la doctrine dont il se veut être le chantre, qu’il est accueilli par une jeunesse avide de liberté et d’épanouissement de notre continent, le berceau de l’humanité. Et, pour le plaisir de cette jeunesse africaine, partout, dans nos pays, des tribunes lui sont offertes afin que celle-ci s’extasie à grands coups de son populisme.

C’est ce qui l’encourage à bien de dérapages qui, à la fin, lui cause bien de déboires. Ainsi, s’est-il vu chassé comme un malpropre du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, entre autres. Par ricochet, il a, en outre, connu la prison au Bénin, au Burkina Faso, etc.

Et, dans le principe de son combat pour le panafricanisme, il se permet des postures très orageuses contre nos dirigeants. Ce qui fait de lui une espèce de bête noire nuisible à l’ordre public. Il importe de souligner que Kémi Séba a commencé à faire du panafricanisme comme objet de son combat en plus de la lutte contre le Franc Cfa quand, en Europe, les organisations dont il était le fondateur et porte-parole ont été dissoutes ‘’pour incitation à la haine raciale’’.

Son activisme dans ces organisations l’a, ainsi, fait connaître de la plus mauvaise des manières puisqu’il a été considéré comme ‘’racialiste’’ et d’un certain ‘’suprémacisme noir’’ par les politologues et les journalistes d’Europe.

C’est, donc, honni du continent européen qu’il a fini par jeter son dévolu sur l’Afrique où il se permet tous les excès. Ainsi, à la toute dernière de ses actions, il a choisi de prendre pour cible le Président Issoufou. Ce qui, du reste, entache son personnage qui se veut révolutionnaire et proche de la jeunesse consciente africaine.

La révolution, pourtant, ne se construit pas sur fond de recours aux contre-valeurs quand est manifeste chez le révolutionnaire une certaine panne d’idées ou quand s’essouffle le mouvement dont il est le porte-flambeau. Que Kémi Séba dise que la rue n’est pas du côté du Président Issoufou, étonne à plus d’un titre nombre des observateurs.

 Peut-être n’est-il pas au fait de l’actualité au Niger quand à la dernière de ses manifestations, la société civile n’a drainé que moins de 50 personnes  et l’opposition politique nigérienne a organisé une marche sans pouvoir mobiliser grand monde ? Si la rue n’est ni du côté de l’opposition politique, ni avec la société civile, du côté de qui est-elle véritablement ?

Mais une chose est sûre, Kémi Séba doit souffrir du fait que le panafricanisme n’est un terrain vierge. C’est mal connaitre le Président Issoufou que de vouloir lui faire de leçon du panafricanisme. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Si tant est que Kémi Séba est sincère dans ce noble combat alors il doit faire la part des choses.

Le populisme est simple mais le monde est compliqué. Ce serait suicidaire de vouloir enterrer vivants des chantres du panafricanisme y compris des chefs en exercice. L’on a connu des panafricanistes actvistes dans les domaines politique que scientifique, mais tous ont eu à inscrire leur noble combat dans le débat d’idées. Les insultes et autres écarts sur les personnes privées traduisent simplement l’inculture de Sieur Kémi Séba sur les valeurs africaines. C’est justement cette leçon que le député Oumarou Abdrahamane a bien voulu rappeler au chanteur du populisme africain qui voudrait faire table rase de nos valeurs africaines séculaires.

Bassirou Baki Edir