Bonne gouvernance : retour du Niger à la norme ITIE

Ce mardi 22 janvier 2019, le premier ministre Brigi Rafini a procédé à l’ouverture de la Conférence sur la gouvernance du secteur extractif au palais des Congrès en présence des représentants de l’ITIE Internationale et de la Banque Mondiale. Les travaux de cette Conférence se tiendront du 22 au 23 janvier. 

Cette conférence a réuni des centaines de participants et experts qui analyseront diverses thématiques inhérents au thème principal : « La Gouvernance du secteur extractif : enjeux et défis ».Durant deux, ils examineront la place du Niger, bien connu comme étant un des premiers producteurs d’Uranium au monde.

Dans son intervention à la cérémonie d’ouverture de cette conférence, le représentant de la Banque Mondiale a dit que ‘’le Niger est un pays pionnier dans la mise en œuvre de la norme ITIE’’. Il a salué le retour du Niger à l’ITIE sur des bases assainies tout en souhaitant la mobilisation de toutes prenantes dont la société civile qui doit être largement représentée.

Quant au représentant de l’ITIE, il a salué le ‘’retour du Niger dans la famille ITIE. Il a déclaré que l’ITIE a besoin du Niger et vice versa. Il a également annoncé la tenue de la grande Conférence internationale de l’ITIE à Paris en juin prochain. Après avoir rappelé l’expérience du Niger à la norme  l’ITIE, le représentant de l’ITIE a dit l’ITIE est un indicateur  qui permet de mesurer comment les revenus des ressources extractives sont concrètement utilisés pour le développement du Niger. Ce qui selon lui permettra au pays de bien fixer ses objectifs. C’est justement dans le souci de la transparence que le représentant de l’ITIE appelle le gouvernement du Niger à une meilleure implication de la société civile, la Cour des Comptes et tous les partenaires dans ce processus qui constitue un indicateur de la bonne gouvernance.

Dans discours d’ouverture de la Conférence, le premier ministre Brigi Rafini a souhaité que cette rencontre soit un ‘’véritable rendez du donner et du recevoir’’.

Il a déclaré : « Pays à riche potentiel minier, le Niger a toujours fait partie de la gouvernance des industries extractives un axe prioritaire de sa politique de développement économique et social. C’est fort de cette conviction que le gouvernement a décidé d’organiser la présente conférence et de reprendre sa place au sein de la grande famille ITIE ».

Le Premier ministre a rappelé que le Niger a été admis pays candidat à l’ITIE en aout 2007, et déclaré pays conforme à la norme ITIE le 1er mars 2011. « Depuis cette date, le Niger a toujours joué sa partition en publiant régulièrement ses rapports dans lesquels figure l’intégralité des recettes tirées de ses ressources minérales. Mais voilà que par une incompréhension, née d’un déficit de communication, notre pays a été suspendu lors du Conseil d’administration de l’ITIE tenu à Manille en Philippines, le 26 octobre 2017, pour insuffisance de progrès. Suite à cette suspension qui lui a paru injustifiée, le gouvernement a décidé de retirer le Niger de la norme ITIE », a expliqué Brigi Rafini.

Toutefois, grâce à un dialogue constructif, franc, direct entre les responsables de l’ITIE Internationale au plus haut niveau et la partie gouvernementale, le malentendu a été dissipé, a martelé le Premier ministre. « Les deux parties ont pris la ferme résolution d’apporter les correctifs nécessaires, chacune en ce qui la concerne, afin de marquer un nouveau départ. C’est dans cet ordre d’idées que le gouvernement a immédiatement entrepris la réforme du Secrétariat Permanent ayant abouti à la mise en place d’un nouveau dispositif qui sera doté d’un personnel compétent et en nombre suffisant et d’un Groupe Multipartiste de Concertation où les différents acteurs, à savoir l’Etat, les Industries extractives et la société civile, joueront un rôle majeur dans la mise en œuvre de la norme ITIE dans notre pays », a-t-il précisé.

Après quoi, le Premier a annoncé solennellement la décision du gouvernement de reprendre sa place au sein de l’ITIE Internationale. Mais au regard du poids faible du secteur extractif dans la formation du Produit Intérieur Brut (6,2% en 2017), Brigi Rafini a souligné, dans le sillage du président Issoufou, la nécessité de ‘’revaloriser les prix de nos matières premières et de les transformer, condition essentielle pour booster nos économies et briser les chaines de la pauvreté’’.

« Il est évident que le développement de l’Afrique passe par son industrialisation qui, elle-même, est sous-entendue par la transformation de nos matières premières », a dit le Premier ministre Brigi Rafini.

EMS