Des experts partagent leurs expériences  à Niamey pour combattre la cybercriminalité-cyberterrorisme dans les pays du G5 Sahel 

Dans le cadre de l’appui aux agents des services de cyber sécurité, cybercriminalité et cyber terrorisme  des pays du G5 Sahel, la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans le cadre du projet ACTS (Appui à la Coopération Transfrontalière au Sahel) a organisé du 24 au 27 Avril 2018 à l’Hôtel Gaweye un atelier régional sur le thème : « Atelier  régional sur la cybercriminalité- cyber terroristes des pays du G5 Sahel ».

Cet atelier a regroupé 18 Agents des services cyber sécurité, cybercriminalité et cyberterrorisme du Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad,  des experts des plateformes cybercriminalité de la Côte d’ivoire et du Sénégal ainsi que des représentants du Secrétariat permanent du G5 Sahel, de l’ONUDC, de l’Europol et de la France.

« La diversité et la qualité des intervenants et des participants à cet atelier confirme le haut niveau d’engagement souhaité pour l’intérêt d’un tel espace de réflexions et d’échanges pour les experts et décideurs que vous êtes ».

Dans son discours d’ouverture, M. Bernard FRAHI, Attaché Régional de sécurité  intérieure pour la zone sahel élargie, a mentionné l’ambition pour son organisation et ses partenaires de « relever le défi de plus en plus exigeant avec détermination afin d’anticiper les menaces, prévenir ou réprimer les actes malveillants ».

L’objectif de cet atelier est de créer une dynamique régionale dans la lutte contre la cyber criminalité et le cyber terrorisme et promouvoir l’instauration d’un réseau de plateformes/unités dédiées, compatibles et interconnectées, intégrant répression des infractions numériques et lutte contre le cyber djihadisme.

« Ce sont des enjeux majeurs, qui doivent être menés de manière globale, transversale et coordonnée par nos ministères compétents et parfois de la défense. La cyber sécurité est un objectif que nous devons tous partager afin de pouvoir continuer à défendre nos valeurs fondamentales », a affirmé M. Bernard FRAHI.

Face à l’obstacle grandissant de la cybercriminalité au développement économique de l’Afrique sahélienne et face à l’usage grandissant de la propagande terroriste sur Internet, les pays d’Afrique de l’Ouest et sahélienne sont attentifs à la protection de leur espace numérique.  C’est dans ce sens, qu’ils l’ont déjà exprimé à travers des engagements politiques forts.

C’est le cas de l’Union africaine qui a adopté, le 27 juin 2014, la convention dite de Malabo sur la cyber sécurité et la protection des données personnelles visant à promouvoir des législations nationales en mesure de répondre à la cybercriminalité et le  Sommet de Bamako pour le partenariat, la paix et l’émergence, les 13 et 14 janvier 2017, les Chefs d’État et de Gouvernement ont convenus de mettre en place des moyens adéquats et d’accroître leur coopération en matière de lutte contre la cybercriminalité. Face au péril que constituent la radicalisation et l’extrémisme violent pour la sécurité et la stabilité, ils ont appelé à une plus grande coopération régionale et internationale dans la lutte contre ces phénomènes.

« C’est pourquoi, il est aujourd’hui important que nous réfléchissions à l’harmonisation de nos cadres juridiques. De quelles infractions parlons-nous, quels sont les liens qui doivent être noués entre autorités judiciaire et unités dédiées, et quel est le poids de la preuve numérique dans l’enquête judiciaire ? »

La promouvoir la coopération internationale étant un objectif  de cet atelier, il est donc important que la lutte contre les cyber menaces ne soit conçue  à un seul niveau des ministères de l’intérieur et de la défense. Il est essentiel qu’elle puisse s’accorder dans une démarche globale, coordonnée et inclusive.

« C’est pourquoi, il nous est apparu indispensable d’associer des partenaires multilatéraux à cet exercice. L’ONUDC traitera des crypto monnaies, nouveaux défis e la cybercriminalité, ainsi que de ses programmes cyber et perspectives d’action en Afrique de l’Ouest et sahélienne. Par ailleurs, nous connaissons l’engagement d’EUCAP Sahel au Niger mais aussi au Mali afin de soutenir le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité nigériennes et maliennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée », ajoute M. Bernard  FRAHI.

Des échanges fructueux entre intervenants et participants se sont déroulés dans un esprit de dialogue et de partage d’expériences qui  profiteront  pleinement   dans la lutte contre la cyber criminalité et le cyber terrorisme.

Chafâatou Saley