Une vue des officiels à l'incinération de 2.5 tonnes de résine de canabis © NigerInter.com

Editorial : la drogue de la discorde !

La récente saisie de la drogue dans notre pays devient une pomme de discorde dans notre pays. Deux tonnes et demi (2,5) de résine de cannabis saisies puis incinérées par les autorités ! Un vrai coup de maître des limiers de la police nationale qui mérite une mention spéciale de tous. A la cérémonie d’incinération de ce fruit défendu d’une valeur financière de plus de 3 milliards de FCFA, avaient participé,  entre autres officiels, le ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, le ministre de la Justice et le Procureur de la République.

Il faut également saluer la volonté politique des autorités du Niger de combattre ce trafic destiné à financer le terrorisme au Sahel. Qui plus que les responsables de l’OCRTIS de reconnaitre ce soutien total des plus hautes autorités du pays qui ont doté cette entité stratégique des moyens nécessaires pour réussir sa mission. Pour preuve, le budget de l’OCRTIS est autonome de celui de la police nationale. Et justement à l’OCRTIS, l’on se réjouit de cette marque de confiance et de motivation.

Le président Issoufou a sans cesse alerté sur les méfaits des narcotrafiquants comme bailleurs de fonds du terrorisme au Sahel et par conséquent la nécessité de les traquer sans faiblesse. Le Commissaire Divisionnaire de Police Boubacar Issaka Oumarou, Directeur Général de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (l’OCRTIS) est une voix bien autorisée pour renseigner l’opinion publique : «…. aujourd’hui il est clairement établi un lien très étroit entre le terrorisme qui fragilise les pays sahéliens et le trafic de drogue qui en constitue une source de financement majeure. Les revenus de la drogue dans les pays du sahel servent essentiellement à financer le terrorisme », nous a-t-il confié.

Mais d’aucuns trouvent à redire sur le fait d’incinérer la drogue saisie en prêtant des intentions malveillantes aux autorités de tutelle malgré les explications du procureur de la République. En effet, face à la presse, le procureur Chaibou Samna a dit que la diligence de la destruction de 2,5 tonnes de la résine de cannabis  s’explique pour des raisons évidentes de santé et de sécurité. Contacté par nos soins, un expert confirme bien la validité de l’argumentaire du procureur de la République.

 Pourtant,  si cette drogue était gardée longtemps les mêmes qui profèrent des allégations sans fondement allaient faire un autre procès d’intention aux autorités du genre que cette substance aurait pris une autre destination.

Mais à bien lire entre les lignes et au regard du profil de ces pourfendeurs mus par le ressentiment inhérent à  leur revers judiciaire, l’on comprend aisément l’intention de nuire et de divertir l’opinion. La manœuvre consiste à ternir l’image du président du PNDS, probable candidat du parti au pouvoir à la présidentielle de 2021. Est-ce la façon de ‘’l’empêcher’’ d’être candidat conformément à leur serment ?

C’est de bonne guerre, comme qui dirait. Mais les accusateurs seraient pris au sérieux s’ils apportaient des preuves à leurs récriminations. Ils aideraient la justice nigérienne à prendre des ‘’gros poissons’’ si tant est qu’ils ont l’audace de réunir leurs preuves et saisir la justice de ce qu’ils accusent leur désormais principal adversaire politique.

Disons-le tout net, la situation est suffisamment grave pour mettre en avant l’adversité politique au détriment de l’intérêt général face à ce péril majeur pour le Niger qu’est le trafic de drogue. Il faudrait plutôt s’indigner de voir parler de la drogue au Niger comme en Colombie même si justement ce cannabis est destiné à l’extérieur.

Si tant que les uns et les autres sont d’accord qu’il faut combattre ce fléau alors pourquoi ne pas plaider que la police nationale ait davantage de moyens de répression de ce trafic à la hauteur des technologies idoines dans ce domaine ?

A notre humble avis, le moment est à l’union sacrée, ce sursaut national pour accompagner la police nationale à traquer les narcotrafiquants quels qu’ils soient.  Il faudrait par conséquent prendre très au sérieux ce phénomène comme une réelle menace à notre sécurité nationale. Avec cet argent facile et la pauvreté ambiante, autant dire que les terroristes ont plus d’un argument pour recruter des jeunes vulnérables. Au nom du Niger, évitons donc de faire le jeu des narcotrafiquants !

Elh. Mahamadou Souleymane

Niger Inter Magazine N°13